La vie cachée des microbes

Le Musée de la main nous invite à découvrir le monde fascinant des micro-organismes, ces créatures invisibles, mais omniprésentes dans notre environnement et essentielles à la vie.

«Microbiome fragile». Exposée au Musée de la main UNIL-CHUV, cette œuvre d’Anna Dimitriu montre la richesse et la fragilité de notre microbiome intestinal. Les trous dans le feutre représentent les effets des antibiotiques à large spectre, où le microbiome normal meurt par plaques et laisse la place à des bactéries potentiellement dangereuses. © Musée de la main UNIL-CHUV

Sans le savoir, nous vivons avec eux, et même grâce à eux. Les micro-organismes pullulent dans l’environnement. Bactéries, virus, champignons, archées et protistes forment un univers d’une grande variété. L’exposition «INVISIBLES. La vie cachée des microbes», organisée par le Musée de la main en collaboration avec le Pôle de recherche national Microbiome, nous invite à le découvrir.

Qui dit «microbes» pense aussitôt aux agents pathogènes. C’est oublier que la majorité de ces créatures microscopiques sont non seulement inoffensives, mais qu’elles jouent un rôle crucial dans la santé humaine et animale, comme dans le fonctionnement des écosystèmes. 

Les micro-organismes sont même à l’origine de la vie sur Terre. «Il y a environ quatre milliards d’années, ils ont colonisé et façonné notre environnement, en ouvrant la voie aux formes de vie multicellulaires apparues beaucoup plus tard», explique le poster qui ouvre l’exposition. Au nombre de 1030 (10 suivi de 30 zéros), ils ont une étonnante capacité d’adaptation qui leur permet de peupler tous les milieux, y compris ceux qui sont a priori hostiles à la vie. Des bactéries ont été repérées dans les profondeurs de l’océan Arctique, dans le sous-sol profond ou encore dans des sources chaudes et acides.

Se rassemblant pour former des communautés complexes, les microbiomes, les microbes sont omniprésents. Ils sont nombreux dans le sol, dont ils maintiennent l’équilibre écologique en décomposant la matière organique. Dans l’eau, où ils participent à la santé des rivières, lacs et océans. Dans l’air, où ils ont un impact sur le climat, notamment dans la formation des nuages et des précipitations. Dans les plantes, dont ils assurent la protection, le développement et la nutrition. Dans les organismes animaux et humains, en particulier dans leurs intestins.

Œuvres d’art et vêtements

L’exposition du Musée de la main nous permet de faire connaissance avec le monde fascinant des microbes. Ludique, elle propose des dispositifs interactifs, comme ce gros nuage dans lequel on envoie des échantillons d’air prélevés aux Pôles, dans les Alpes et à domicile, afin de découvrir les populations microbiennes qu’ils renferment. Elle présente des vidéos – dans l’une d’elles, Pascale Vonaesch explique les objectifs du projet Microbiota Vault. Mais aussi des œuvres d’art comme le «Microbiome fragile» d’Anna Dumitriu, qui s’inspire de la richesse et de la fragilité de notre microbiome intestinal. Sans oublier quelques vêtements tels le «Bio Blazer», une veste en cellulose bactérienne, ou des habits contenant des êtres vivants. Signe que les microbes ne captivent pas uniquement les scientifiques.

Invisibles. La vie cachée des microbes. Lausanne. Musée de la main UNIL-CHUV. Ma-ve 12h-18h, sa-di 11h-18h. museedelamain.ch 021 314 49 55

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