En avril 1803, un projet de drapeau vaudois faisait référence au héros alémanique. Il fut cependant écarté.
Le drapeau vaudois n’a pas toujours été vert et blanc. Le choix des mots et des couleurs a changé plusieurs fois entre 1798, année de «la libération du joug bernois», et 1803, année de naissance du canton de Vaud. C’est Pierre-Yves Favez (qui a écrit une thèse à l’UNIL sur «Rougemont au Moyen âge»), qui raconte cette histoire mouvementée des armoiries vaudoises dans un autre chapitre du passionnant numéro spécial de la Revue historique vaudoise (RHV) consacré à l’identité vaudoise.
Il y rappelle que la République lémanique (pouvoir transitoire jamais officiellement proclamé) avait réalisé à la hâte le premier emblème «national» pour l’ensemble du Pays de Vaud. Dès le 24 janvier 1798, un drapeau entièrement vert flotte au 21, place de la Palud, à Lausanne, où se tient le Comité de réunion. D’un côté, le drapeau portait l’inscription «République lémanique», de l’autre la devise «Liberté – Egalité».
Le vert, couleur des révolutionnaires français pour la prise de la Bastille, fut recommandé aux Vaudois par La Harpe. Couleur de l’espérance et de Guillaume Tell, le vert est un puissant appel au mythe. L’Assemblée provisoire proposera, de son côté, les mots «Union et Concorde» en s’inspirant du drapeau vert et blanc du Corps des mineurs de Bex (corps combattant) qui affichait deux slogans: «Liberté et Patrie» et «La Patrie avant tout».
Le 14 avril 1803, l’une des toutes premières décisions du Petit Conseil (exécutif) fraîchement élu fut de définir le drapeau. Le modèle soumis à l’assemblée surprend: il reprend les couleurs vert et blanc tandis que deux mains jointes tiennent une épée surmontée du chapeau de Guillaume Tell avec la devise en latin «Pro Libertate et Foedere».
«Ce drapeau reflète le profond attachement aux idéaux de 1798», analyse Pierre-Yves Favez. Peut-être trop d’ailleurs. Le Grand Conseil va rejeter le projet, pour retenir le drapeau actuel. Du coup, le drapeau vaudois est devenu le seul des 26 drapeaux cantonaux de Suisse à affirmer une devise: «Liberté et Patrie».
Michel Beuret
A lire: «Identités vaudoises», Revue historique vaudoise 111 (2003). La revue est consultable gratuitement sur Internet.
On oublie ou on ne sait pas que Guillaume Tell a été LA REFERENCE, LA MASCOTTE de la Révolution française. Un bateau a porté son nom, un village a changé de nom pour s’appeller Guillaume Tell, on a créé des effigies etc..
Guillaume Tell qu’il ait existé ou non représente une formidable révolution, celle de paysans s’étant affranchis de leurs maîtres. Cette libération des petits face aux grands a fait l’admiration dans le monde entier, surtout de la gauche, ce qui se conçoit. Seule la gauche suisse ne partage pas cet enthousiasme, ceci pour la simple raison qu’elle n’y a pas participé. C’est mesquin mais c’est ainsi.
Il est clair que cette première Révolution, cette guerre d’indépendance, ce sang versé, est la Révolution du coeur et du courage, elle est à l’origine du fondement de la Suisse. La révolution suisse qui a fait suite à la Révolution française marque l’ère de la démocratie occidentale avec ses bienfaits et ses méfaits, parmis lesquels l’ultralibéralisme.
on pourrait améliorer le titre de l’article en mettant le verbe à l’infinitif, non?
Bonne journée