L’Université de Lausanne et l’EPFL proposent des Executive MBA, avec diverses spécialisations. Pourquoi se lancer dans cette formation? A quoi faut-il s’attendre? Qu’en retire-t-on? Tour d’horizon.
Le 27 août dernier, plus de 80 personnes ont entamé leur Executive MBA sur le campus de Dorigny. Agés en moyenne de 35 à 40 ans, ces professionnels se sont lancés dans un cursus certes à temps partiel, mais très exigeant. Ils ont choisi l’une des trois spécialisations proposées: Healthcare Management, Management & Corporate Finance et Management of Technology (MoT). Pendant les quinze mois qui vont suivre la rentrée, ces étudiants consacreront de nombreux vendredis et samedis, ainsi qu’une bonne partie de leur temps libre, aux cours et au travail personnel requis par leur formation.
Mais pourquoi faire de tels sacrifices? Pour progresser dans leur carrière, par exemple. «La motivation peut résider dans une volonté d’évolution dans des postes à plus haute responsabilité («senior management positions») ou pour occuper un poste dans un autre domaine, plus stratégique. Voire dans une autre entreprise. C’est en tout cas le signal d’un passage à une nouvelle étape de la vie professionnelle, explique Lionel Stoudmann, en charge de la promotion et de la communication à l’Executive MBA à HEC Lausanne.
Licencié en Lettres de l’UNIL, Laurent Wenker a exercé dans le domaine des études de marché. Chargé de responsabilités, notamment budgétaires, ce quadragénaire voulait «donner un côté business» à son parcours, et «obtenir un titre en ligne avec mon activité professionnelle». D’où le choix de se lancer dans l’Executive MBA in Management & Corporate Finance. Aujourd’hui vice-président de l’association MBA HEC Lausanne Alumni, il se déclare ravi par sa formation, qu’il qualifie de «super expérience». Jean Micol, directeur exécutif du MoT, donne d’autres raisons : «Certains veulent lancer leur propre entreprise, et d’autres souhaitent devenir des intrapreneurs, c’est-à-dire développer de nouvelles activités dans la société où ils travaillent.»
Avant d’être acceptés, les candidats doivent constituer un dossier et passer un entretien. Comme les responsables de l’Executive MBA cherchent à obtenir une hétérogénéité maximale dans les volées, les profils atypiques sont les bienvenus. Toutefois, il est requis d’avoir un titre universitaire, de compter au moins cinq à sept ans d’expérience professionnelle et de posséder un bon niveau d’anglais (tous les cours sont dispensés dans cette langue). La concurrence est rude : la demande dépasse largement l’offre en places disponibles.
Qu’apprend-on pendant ces quinze mois? «L’Executive MBA ne fait pas de vous un expert en finance. Mais il vous permet de comprendre une entreprise dans son ensemble, des questions de stratégie au marketing, en passant par le développement durable ou le leadership», détaille Lionel Stoudmann. «Nos étudiants reçoivent une vue à 360° du monde des affaires. Ils apprennent comment y faire leur place. Leur esprit de création d’entreprise en ressort stimulé», ajoute Jean Micol.
Ce bouillonnement commence en classe, dès le premier jour: les participants amènent leurs idées, posent des questions, interagissent. Les enseignants offrent un bagage académique, mais jouent aussi le rôle de modérateurs : il n’est pas question de cours ex cathedra. Des travaux de groupe, des devoirs à rendre et des études de cas rythment la formation. Du développement personnel, comme par exemple apprendre à parler en public, figure parmi les options du programme.
Parce qu’il est dense, l’Executive MBA dévore le temps libre. Un soutien de l’employeur, que ce soit au niveau de l’aménagement des horaires ou de l’écolage (34 500 francs), est souvent nécessaire. «Travaillez de manière intensive, mais ciblée», conseille Laurent Wenker. Car, en parallèle, il faut gérer la vie professionnelle et ses urgences, la famille et d’éventuels loisirs… En contrepartie, les étudiants se créent un réseau de contacts précieux, voire d’amis et sont invités à rejoindre les associations d’alumni MBA, qui organisent de nombreux événements.
S’ils partagent bien des cours généraux pendant les premiers mois de leur formation, les participants se retrouvent en plus petits ensembles, selon leurs spécialisations. Chacune d’elles possède ses enseignements propres. Cerise sur le gâteau, elles comprennent des voyages d’étude. Soit à l’Université Bocconi de Milan pour la finance, à l’ESSEC Business School de Paris pour la santé, et à Pékin (et Bangalore en option) pour le management de la technologie. «Ce programme, c’est une expérience de vie, sourit Jean Micol. Les étudiants souffrent, mais qu’est-ce qu’ils sont contents de l’avoir fait!»
La formation: www.hec.unil.ch/executivemba et http://mot.epfl.ch
Les alumni: www.mba-hec.ch et www.mot-alumni.com