Avec Ricochets, les employés deviennent ambassadeurs

Robin von Känel est un ancien de l’UNIL, où il a suivi des études en HEC. En 2016, il fonde une entreprise en Suisse romande avec son associé, rencontré au Canada durant son cursus universitaire. Aujourd’hui, cette société compte douze collaborateurs sur deux continents et peut se targuer d’avoir atteint en 2023 le million de chiffre d’affaires.

Amélie Chiesa, Camille Dupertuis, Robin von Känel (cofondateur de la société Ricochets) et Virginie Buffat. Nicole Chuard © UNIL

Et si vos employés faisaient la pub de votre entreprise? Au fond, personne n’est mieux placé qu’eux pour parler de ce qui s’y fait, de la façon dont on s’y sent. Avec en plus une crédibilité nettement supérieure à celle d’un CEO qui dirait, forcément, du bien de sa boîte. Partant de ce constat, Robin von Känel et son associé Renaud Margairaz fondent en 2016 une société, Ricochets, qui propose de faire des employés d’une société ses ambassadeurs sur LinkedIn.

Le principe d’employee advocacy est bien sûr basé sur le volontariat – les réseaux sociaux restent un espace d’expression personnel. L’idée est simple: il s’agit pour les collaborateurs de poster régulièrement des informations en lien avec le quotidien du métier et de faire comprendre à son réseau en quoi il consiste concrètement. «Nous avons pour client le Service de l’eau de la Ville de Lausanne, donne pour exemple Robin von Känel. Ce n’est a priori pas le type de métiers avec lequel on génère des partages incroyables – et pourtant!» Ricochets, en travaillant les profils de huit employés ambassadeurs, a contribué à augmenter les visites sur leurs profils de 822% et à doubler la taille des réseaux. «Le recrutement est un enjeu difficile pour les ressources humaines des services publics, surtout pour les professions techniques, rappelle Robin von Känel. Ce type d’actions sur LinkedIn contribue clairement à renforcer l’attractivité d’un employeur.»

L’idée de créer cette entreprise n’est pas née par hasard. Pour sa troisième et dernière année de bachelor en HEC, Robin von Känel part à Montréal, où il est supposé rester une année. C’est le coup de foudre pour la ville, devenue la Mecque de la réalité virtuelle et un pôle de la création digitale dans la foulée du triomphe du jeu Assassin’s Creed d’Ubisoft. «Le dynamisme de Montréal m’a vraiment séduit et j’ai eu envie d’y rester plus longtemps, d’y travailler», se souvient-il.

Mais ce n’est pas si simple de trouver un job quand on débarque. Il prend contact avec un Suisse, Renaud Margairaz, qui anime le réseau d’alumni de l’UNIL et de l’EPFL sur place. Ensemble, ils décident de se créer leur propre emploi, et une première société, Eminence, qui existe toujours, en proposant leurs services de personal branding, et en apportant à ce trend très nord-américain la rigueur de la Suisse. La proposition séduit, mais il faut bien rentrer un jour, ne serait-ce que pour finir ses études. Robin von Känel revient donc, finit son master, et lance Ricochets en 2018, en restant associé à Renaud Margairaz. L’idée de proposer leurs services spécifiquement sur LinkedIn et de travailler avec des employés ambassadeurs leur est venue en écoutant leurs clients et en essayant de trouver des solutions qui correspondent à leurs besoins.

Le succès est là: Robin von Känel fait partie des «100 entrepreneurs UNIL», et Ricochets compte en Suisse 6 employées et employés, issus de différentes facultés de l’UNIL, dont les Lettres et SSP.

Article principal: Comment tirer le meilleur parti de LinkedIn?

Laisser un commentaire