«Mon coach mental m’aide à me sentir à ma place»

Détentrice du record de Suisse du 4×100 m et récipiendaire du Prix des sports de l’UNIL, Ajla Del Ponte est étudiante en Lettres. La championne a très vite mesuré l’influence des émotions dans ses performances.

Ajla Del Ponte est étudiante en histoire et italien à l’UNIL. La Tessinoise de 22 ans est aussi une athlète de haut niveau – elle fait notamment partie du relais 4×100 m qui a battu le record de Suisse à l’été 2018, dans le cadre d’Athletissima. «J’ai commencé très petite le sport, par le patinage, quand j’avais 4-5 ans, et je me suis mise à l’athlétisme à 13 ans. J’ai donc une petite dizaine d’années d’expérience derrière moi.» Assez vite, la sportive d’élite a réalisé l’influence des émotions sur les performances: «Dans un sport individuel tel que le mien, vous êtes seule avec vos pensées et elles commencent assez vite à tourner dans la tête. »

Un exemple concret? Aux derniers Championnats du monde en salle, la sprinteuse s’est retrouvée en compagnie de championnes olympiques, de détentrices de records du monde et de médaillées à de précédentes compétitions du même calibre. «J’ai eu très vite l’impression de ne pas être à ma place, je me demandais mais qu’est-ce que je fais là?, j’avais un sentiment d’illégitimité.» Depuis quelques mois, elle travaille avec un coach mental (un psychologue du sport, plus concrètement), autour notamment de la confiance en soi. Étonnant que quelqu’un d’aussi performant puisse en manquer, non? «Quand on se compare et qu’on se fixe des objectifs, on peut vite stresser là autour, avoir peur de ne pas les atteindre par exemple, et perdre ses moyens. J’apprends à mettre en avant mon travail et mes résultats: si je suis à cette compétition, c’est que j’ai réalisé les temps nécessaires. Mon coach m’aide à me sentir à ma place.» Avec cette nouvelle dynamique, la sportive se sent d’attaque – mais c’est aussi une étudiante qui doit réussir ses examens: entre l’adrénaline des compétitions et le stress lié à l’envie de bien faire dans son cursus académique, elle admet que c’est beaucoup de pression. «C’est important d’avoir une base psychologique solide et d’être bien entouré, de pouvoir garder une certaine stabilité.»

Portrait d’Ajla Del Ponte à lire dans l’uniscope 639, novembre 2018

Article principal: Les sportifs apprennent à gérer leurs émotions

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