Depuis 2015, l’Université de Lausanne héberge une nouvelle revue appelée Social Change in Switzerland. Editée conjointement par le Centre de compétences suisse en sciences sociales FORS et le Pôle de recherche national LIVES pour documenter les évolutions de la structure sociale suisse, elle a comme objectif de s’adresser à un public plus large que le seul monde académique.
Deux constats ont mené à la création de cette revue. Le premier était que la recherche de pointe, publiée dans des revues spécialisées en anglais, reste souvent inaccessible à un public pourtant très intéressé par les résultats des sciences sociales, tels que les journalistes ou les praticiens des administrations publiques. Le deuxième constat était que l’analyse descriptive d’un trend suscite souvent davantage d’intérêt public que l’analyse causale basée sur un modèle complexe. Or les résultats descriptifs se publient plus difficilement dans les revues spécialisées que les analyses causales.
Cette nouvelle revue part donc de la volonté de communiquer plus largement les résultats de la recherche sur le changement social. Du coup, elle permet également de mieux mettre en valeur le travail sur les grandes enquêtes menées par FORS et LIVES. Les articles de Social Change in Switzerland sont plutôt courts (8 à 10 pages) et écrits en français ou en allemand avec une traduction dans l’autre langue. Au moment de leur publication, les articles sont toujours accompagnés d’un communiqué de presse en allemand et en français, envoyé à plusieurs centaines d’abonnés et renvoyant au site http://www.socialchangeswitzerland.ch/.
Le huitième numéro de la série vient de sortir sur « Les inégalités scolaires en Suisse ». Les anciens numéros portaient sur des sujets comme les élites en Suisse, la mobilité sociale au 20ème siècle en Suisse, le vote ouvrier depuis 1970 ou l’évolution des inégalités de revenus en Suisse. L’objectif de la revue est d’offrir une large plateforme à la recherche sur la structure sociale en Suisse, et les auteurs proviennent donc de différentes universités (notamment Lausanne, Genève et Neuchâtel) et disciplines (notamment sociologie, science politique, histoire et économie).
L’écho médiatique est plus important qu’attendu. Les grands quotidiens nationaux (notamment le Temps et la Neue Zürcher Zeitung) ont plusieurs fois accepté de publier des tribunes qui résument les résultats d’un numéro sortant. Le principal quotidien régional (24Heures) traite systématiquement des nouveaux articles et la radio publique invite souvent les auteurs à un entretien. Le principal défi de la revue n’est donc pas la demande du public, qui semble vigoureuse, mais plutôt d’attirer des contributeurs pour assurer l’offre de quatre à cinq numéros de qualité par année. Pour le moment, le comité est optimiste et se réjouit de continuer à relever ce défi.
Article soumis par le Professeur Daniel Oesch, Directeur de l’Institut des sciences sociales,
Membre du Centre de recherche sur les parcours de vie et les inégalités (LINES)