Vincent Dallèves

La psychologie d’Aristote chez Freud. Essai de psychologie comparée

Après une licence ès Lettres ainsi qu’un prix de la Faculté des Lettres de l’UNIL pour son travail de licence en philosophie, Vincent Dallèves a entrepris des études de psychologie dont le travail de Master a également été récompensé par un prix de la Faculté des SSP. Il a ensuite travaillé en tant qu’assistant diplômé à l’Institut de psychologie de l’UNIL, avec les Prof. Samuel Berthoud puis Rémy Amouroux, en Histoire et épistémologie de la psychologie. A côté de cette activité, il a mené à bien une thèse de doctorat – sous la dir. du Prof. S. Berthoud – comparant le modèle psychologique de Freud et celui d’Aristote. Dans ce cadre, il a suivi une formation postgraduée en Psychothérapie psychanalytique à l’Université de Zurich.

L’Esquisse (1895) ainsi que le chapitre VII de L’interprétation du rêve (1900) de Freud offrent un modèle psychologique – sous-jacent à toute la psychanalyse élaborée par la suite – qui présente des analogies frappantes avec les conceptions aristotéliciennes sur la psyché, principalement développées dans De l’âme et les Petits traités d’histoire naturelle. Ceci peut se comprendre, entre autres, par le fait que les seuls cours universitaires de psychologie et de philosophie que Freud fréquenta, parallèlement à ses études de médecine, furent ceux du théologien, psychologue et philosophe Franz Brentano, grand spécialiste d’Aristote. L’impact de cet enseignement sur le jeune Freud est aujourd’hui mieux connu grâce à son échange épistolaire, au début de ses études, avec son ancien ami de gymnase Eduard Silberstein. En effet, plus d’un élément du paradigme psychologique aristotélicien, qui, chez cet auteur, s’ancre dans la biologie, semblent trouver écho chez Freud. Ainsi, la génération de diverses sortes de représentation au sein de l’appareil psychique par l’investissement des traces mnésiques, chez Freud, fait penser à la production de phantásmata dans l’âme, par le travail de la phantasía sur les mouvements résiduels de la perception sensorielle, chez Aristote. De là, ce sont autant le fonctionnement mnésique, que l’explication des phénomènes du rêve et de l’hallucination, que la compréhension du désir dans sa capacité de mettre en mouvement le vivant animé (c’est-à-dire un être doté d’une âme) qui vont représenter les points d’articulation de cette comparaison.