La découverte d’un trésor

La découverte d’un trésor

En 1965, en Grèce, Claude Bérard découvre une tombe remplie d’armes, de chaudrons et de bijoux qui font penser à Homère…

Claude Bérard se souvient très bien de ce jour de septembre 1965, à Erétrie, en Grèce, quand une grande tombe énigmatique lui est apparue au hasard d’une couche stratigraphique, sous un très grand triangle équilatéral en dalles de pierres, qui est unique au monde. Contrairement à la tombe macédonienne citée précédemment, la nouvelle tombe, bien plus ancienne (elle date du VIIIe siècle), ne contient aucun serpent, mais des objets inhabituels.

«On pouvait toucher quelque chose de bombé»

Pour tromper l’attente insoutenable, l’archéologue glisse une main dans un trou qui menait à la tombe. «On pouvait toucher quelque chose de bombé et de métallique avec les doigts, raconte Claude Bérard. Tout le monde faisait des conjectures pour deviner ce que c’était. A la fin, nous avons découvert un énorme chaudron de bronze, qui servait de couvercle à un autre chaudron. L’ensemble constituait une urne funéraire, et n’avait pas été touché par les pillards. Nous avons découvert des bronzes en parfait état, colorés en vert par l’oxydation. La tombe contenait toute une panoplie d’armes, des bijoux, dont un scarabée égyptien et même des fragments du tissu qui avait servi à envelopper les restes du bûcher. Dans une autre tombe, celle d’un enfant, nous avons mis à jour un diadème en or destiné au front du défunt, un collier de perles, des bracelets en or, etc.»

Des références à Homère, à Patrocle et à Hector

En plus de la découverte d’un trésor, qui touche tout scientifique aux tripes, et pas seulement Indiana Jones, l’archéologue qui fouille en Grèce s’offre le plaisir de rêver. «Dans cette région, tout ce que vous trouvez renvoie forcément à un texte antique connu. Dans ce cas, les objets découverts dans la Tombe du héros (c’est le nom qui lui a été donné) dataient de l’époque géométrique, poursuit Claude Bérard. Pour raconter l’histoire à la façon Indiana Jones, cela signifie qu’il y avait Homère en filigrane. Les objets trouvés correspondaient grosso modo à ce que dit Homère des funérailles de Patrocle ou d’Hector, devant Troie, quand il évoque l’utilisation funéraire de ces chaudrons dorés. Les urnes sont probablement très similaires aux vases en bronze que nous avons trouvés ce jour-là.»

Jocelyn Rochat

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