Le recteur présente son plan d’intentions

Au cœur du plan d’intentions de la Direction pour la période 2021-2026, il y a l’idée de « préparer demain ». Le recteur Frédéric Herman répond à nos questions.

Au cœur du plan d’intentions de la Direction pour la période 2021-2026, il y a l’idée de « préparer demain ». Former des jeunes pour relever les nouveaux défis, mais aussi, pour l’institution scientifique, accompagner et inspirer la société dans ses transformations. Le recteur Frédéric Herman répond à nos questions.

Le recteur Frédéric Herman sur le campus. © Catherine Leutenegger / UNIL

L’enseignement, la recherche et les conditions de travail représentent un enjeu primordial. Comment abordez-vous cet enjeu institutionnel dans votre plan d’intentions ?

Notre premier objectif est bien entendu de continuer à développer l’institution en mettant l’accent sur l’enseignement, la recherche et le développement des carrières. Il s’agit de soutenir et d’améliorer l’enseignement de manière continue et innovante. Nous lancerons d’ailleurs une consultation pour mieux comprendre dans quelle mesure les outils numériques peuvent être utilisés ou non à des fins pédagogiques, en réaffirmant l’importance essentielle de la rencontre sur notre beau campus, des échanges et de la transmission des savoirs en présence.

Concernant la recherche, qui a été portée au plus haut niveau, il s’agit de consolider ce déploiement sur les plans cantonal, national et international, de soutenir nos différents domaines scientifiques dans le respect de leurs spécificités et d’encourager le dialogue interdisciplinaire. Nous visons un équilibre entre les activités d’enseignement, de recherche et de service à la communauté. Ce faisant, nous mettrons aussi l’accent sur la nécessité de disposer du temps requis par une recherche de pointe. Notre réflexion collective portera notamment sur l’innovation dans la production et la diffusion des savoirs dans un contexte européen tendu pour la Suisse. L’UNIL vient ainsi d’inaugurer le Service de la recherche, qui s’appuie sur un réseau de soutien actif dans les facultés.

Enfin, il faut mettre un accent particulier sur la transition entre les études et le monde du travail, pour les étudiantes et étudiants ainsi que pour les jeunes chercheurs et chercheuses.

Vous avez identifié cinq enjeux sociétaux : pourquoi et comment ?

Le monde change rapidement et la science se doit d’accompagner et d’inspirer ces changements qui sont autant de défis pour notre institution et pour la société. Nous avons procédé avec une approche participative à partir des réflexions menées par l’équipe de Direction. Nous avons ensuite testé ces idées en créant des groupes d’experts issus de la communauté de l’UNIL, puis, dans une troisième étape, nous avons consulté notamment les décanats, les services centraux et, bien entendu, le Conseil de l’UNIL, qui a approuvé ce plan d’intentions à l’unanimité le 19 mai dernier.

Personne n’échappera à la transition écologique et c’est donc logiquement un enjeu de taille, sachant que l’UNIL est pionnière en matière de durabilité et doit poursuivre sa propre transition sur un campus qui s’affirme comme un laboratoire vivant en la matière. L’engagement citoyen de nos scientifiques et la formation de la nouvelle génération sont des atouts pour la société face à cet enjeu majeur. L’UNIL est aussi un acteur scientifique incontournable dans le domaine de la santé, sur le plan de la formation, de la recherche et des interactions fortes avec le CHUV et Unisanté, notamment. La pandémie vient de montrer que cet enjeu sanitaire n’est pas sans lien avec celui de la transition écologique et sociale ; elle a en outre souligné l’importance cruciale des technologies numériques dans nos vies, une dimension qui doit aussi être pensée et questionnée.

Notre rapport annuel 2021 a illustré la place de la science dans une société confrontée à des bouleversements d’une complexité grandissante, et c’est pour nous un autre enjeu majeur qui passe par la communication scientifique, la médiation culturelle, le développement de la philanthropie et de la formation continue…

Concernant l’enjeu « Égalité, diversité et inclusion », voulez-vous donner un signal à l’ensemble de la société en visant une forme d’exemplarité, sachant que l’UNIL n’est pas à la traîne sur ces questions ?

Notre institution s’est outillée depuis plusieurs années pour favoriser l’égalité femmes-hommes, par exemple dans l’accession aux postes professoraux. Cette action portée avec les facultés et le Bureau de l’égalité doit être continuée d’un mandat de Direction à l’autre, inlassablement. C’est un enjeu primordial dans une institution qui a encore des actions à mener pour s’émanciper d’anciens automatismes peu favorables aux carrières féminines, professorales et autres.

L’Université doit également poursuivre son cheminement pour faciliter l’accès aux études indépendamment de l’origine sociale ; la question de la diversité (de genre, d’âge, de handicap, ethnique ou religieuse) fait aussi partie de notre réflexion pour améliorer l’inclusion. Ce n’est pas du clientélisme : une institution comme la nôtre doit mettre au centre l’excellence de l’enseignement et de la recherche, les compétences ainsi que l’indépendance de la démarche scientifique.

L’inclusion telle que nous la voyons s’inscrit dans cette perspective de développer une forme d’excellence collective.