Ce fonds, qui fait partie du fonds de la famille Olivier, est conservé par le Département des manuscrits de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (BCU).
Cette présentation est le fruit d’un stage effectué au Département des manuscrits de la BCU, qui s’inscrit dans le cadre du programme de spécialisation Master intitulé « Histoire du livre et édition critique des textes » par Lorenzo Scuderi.
Juste Olivier (1807-1876)
De nature éclectique, conférencier, critique littéraire, journaliste, historien, poète, dramaturge, romancier, Juste Olivier est principalement connu pour ses oeuvres en vers. Ses premiers poèmes, Marcos Botzaris au Mont Aracynthe et Julia Alpinula, rédigés lors de ses études en théologie, remportent le concours organisé par l’Académie de Lausanne. Ses premiers ouvrages publiés, Poèmes suisses (1830), recueil regroupant Julia Alpinula et La bataille de Grandson, L’avenir (1831), Le canton de Vaud (1831), ainsi que L’évocation (1831) sont également en vers. Les chansons lointaines (1847) et Les chansons du soir (1867), recueils de poèmes, ainsi qu’Héléna (1861), Donald (1865) et Jean Wysshaupt, nouvelles en vers, figurent parmi les œuvres les plus célèbres de l’écrivain.
En revanche, la prose du Vaudois ne rencontre pas le même succès. Ses romans, Luze Léonard ou les deux promesses : idylle tragique (1856), Le batelier de Clarens (1861) et Le pré aux noisettes (1863), ainsi que ses nouvelles, Dans cent ans (1844), Malessert (1845), Frédéric Monneron (1851), M. Argant et ses compagnons d’aventures : histoire périlleuse (1850), Le dernier Tircis (1854) et Un mari échappé, dont la publication est posthume (1923), sont encore aujourd’hui éclipsés par ses poèmes.
L’œuvre de Juste Olivier n’est pas uniquement circonscrite à la sphère de la littérature. L’écrivain s’intéresse également à l’histoire de sa patrie. Le Canton de Vaud : sa vie et son histoire (1837) et Etudes d’histoire nationale (1842) constituent le diptyque de son travail d’historien. De plus, de 1843 à 1860, il est aussi rédacteur pour la Revue suisse.
Parallèlement à son travail d’écrivain, Juste Olivier est également professeur. Il enseigne dans un premier temps, de 1830 à 1833, la littérature française au gymnase de Neuchâtel, puis obtient le poste de professeur d’histoire à l’Académie de Lausanne. Quelques mois après la révolution vaudoise de 1845, l’écrivain perd sa chaire et s’exile à Paris.
En 1870, année de son retour en Suisse, il édite Théâtre de société : fantaisies dramatiques, recueil contenant trois pièces de théâtre. Peu avant son décès, l’écrivain publie son dernier ouvrage,Sentiers de montagne (1875), recueil brassant nouvelles, poésie et théâtre, qui reflète parfaitement la diversité de son œuvre. Considéré comme un « poète national », Juste Olivier a consacré son œuvre à décrire le canton de Vaud et à doter ainsi la Suisse romande d’une expression culturelle spécifique.