Le Département d’écologie et évolution de l’UNIL étudie les chouettes effraies en collaboration avec des paysans. 250 nichoirs ont été posés dans leurs granges autour de Moudon, Orbe, Yverdon, Payerne, Avenches et sont contrôlés régulièrement. Du fait de la présence de ces nombreux nichoirs, la population suisse des chouettes effraies se porte bien.
Deux aspects principaux sont à l’étude:
La communication chez les jeunes chouettes, qui en attendant les parents partis chasser, échangent des cris pour déterminer pacifiquement celui qui aura la priorité sur la prochaine proie rapportée par le parent. Nous avons ainsi montré que les poussins d’une fratrie se reconnaissent les uns des autres, ne se coupent pas la parole et se souviennent de « qui a dit quoi ».
La couleur chez les chouettes : l’effraie est une espèce présentant différents morphes (du roux au blanc). C’est un trait héritable (les enfants ressemblent à leurs parents) et ces couleurs sont liées à des traits de personnalité, par exemple les plus foncés sont moins directement agressifs mais ils cherchent à impressionner les prédateurs par leur cris. Nous étudions comment ce trait est codé génétiquement et comment il évolue (comment les populations ont changé de couleur au cours des générations.
Sur le site de l’équipe, les thèmes de recherches fondamentales abordées sont brièvement décrits.
Ce qui n’est pas traité dans ce lien internet sont les recherches concernant les aspects plus pratiques et de conservation.
Par exemple, nous cherchons à connaitre l’importance de l’habitat (présence de forêt, d’habitation, type de culture autour des nichoirs), de la présence d’autres rapaces (présence de faucon crécerelle dans la même zone) sur la propension des chouettes effraies à s’installer dans un nichoir et sur leur capacité à mener à bien une couvée (succès de reproduction). Nous avons trouvé notamment que, même si l’effraie est dépendante de l’homme pour son habitat et son alimentation (vu qu’elle chasse en terrain ouvert, dans les champs), le bruit des activités humaines semble déclencher un stress nocif à la bonne croissance des poussins.
Dr Amélie Dreiss, Post-Doc, groupe du professeur Alexandre Roulin, Département d’écologie et évolution
Compléments d’informations dans l’Uniscope et Allez savoir
Photographies Fabrice Ducrest © UNIL