Le Laboratoire Histoire et Cité fête ses deux ans et demi d’existence. Pensé comme une courroie de transmission entre la recherche et le public, ce projet pilote transversal – porté par l’État de Vaud et l’UNIL – a su trouver son rythme et s’imposer dans le paysage culturel régional. Claire-Lise Debluë, qui en assume la coordination et la programmation, se réjouit aussi de ce succès. Le duo qu’elle forme avec Victoire Margairaz, sa collègue chargée de communication, imagine, met en place et médiatise une trentaine d’événements chaque année, répartis sur les deux semestres. S’y ajoutent environ 40 rencontres organisées dans le cadre du Festival Histoire et Cité à Lausanne, qui a lieu chaque printemps.
« Nous avons opté pour une thématique forte en automne et une approche plus ouverte au printemps. »
Claire-Lise Debluë, cheffe de projet
Ainsi, entre mars et juin 2024, « Le présent éclairé par l’histoire » a permis d’aborder des questions aussi variées que les liens entre photographie et écologie ou l’évaluation du patrimoine bâti. Entre septembre et décembre, avec « Au lit ! Histoires de sommeil et de rêves », expertes et experts se sont intéressés aux enjeux sociaux, politiques et moraux de notre rapport au sommeil.
Miser sur l’originalité
Point commun de ces deux programmes ? Le mélange des formats. Aux conférences et tables rondes s’ajoutent des balades et des visites guidées – plusieurs ont affiché complet – ainsi que des ateliers, des projections commentées et même un concert de berceuses. Temps fort de l’année, la conférence donnée le 7 novembre dans le cadre du colloque « Présences fascistes en Suisse – Autour du doctorat honoris causa de Benito Mussolini (1937) ». Intitulée « Pour une histoire globale du fascisme », elle a attiré 268 personnes au palais de Rumine.
Une richesse thématique et de formats d’activités que l’on retrouve à la une du Festival Histoire et Cité. En 2024, « Dans la rue » a embarqué plus de 1500 spectatrices et spectateurs sur 36 événements organisés du 15 au 21 avril, créant des ponts avec les domaines de l’urbanisme et de la littérature. La manifestation a même acquis une dimension romande puisque, outre Genève, où elle est née en 2015, elle s’étend depuis 2023 à Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds. « Un atout lorsqu’il s’agit de faire venir des personnalités plus connues », relève la programmatrice. Éric Baratay, spécialiste de l’histoire des animaux, interviendra en 2025 sur trois des sites de la manifestation.
Également important, le travail réalisé avec les gymnases. Si une journée leur est notamment consacrée lors du festival, le déplacement peut s’avérer compliqué pour les élèves non lausannois. Là aussi, le résultat est un format original, celui d’une archive mobile : « Deux enseignants de Burier et l’archiviste de Montreux ont monté un projet autour de la villa Karma. Ils ont construit un meuble renfermant des fiches ainsi que différents types de fac-similés, de l’article au microfilm. » Cet objet, qui permet d’aborder de façon interactive les enjeux de la critique des sources, au programme de première année, pourra être utilisé dès la prochaine rentrée. « Le matériel pédagogique peut s’adapter à d’autres archives, rendant l’ensemble réplicable dans n’importe quel établissement intéressé », souligne Claire-Lise Debluë. – SUn
