Dispositif clé du Plan d’intentions de la Direction, Interface s’est imposé comme l’un des lancements significatifs de 2024. Le Fonds de soutien à la recherche partenariale offre aujourd’hui la possibilité de financement, d’accompagnement et, surtout, des opportunités de mise en réseau entre partenaires de terrain et scientifiques de l’UNIL, afin de favoriser la coconstruction de projets de recherche répondant à des besoins concrets.
Métaphoriquement, « il s’agit d’une porte de l’institution qui donne sur le monde extérieur et que l’on peut passer dans un sens comme dans l’autre, explique Cléolia Sabot, coordinatrice du projet. On peut prendre rendez-vous parce qu’on a un besoin, une idée mais qu’on ne sait ni quelle forme elle pourrait prendre, ni avec qui travailler. La sollicitation peut venir tant des partenaires de terrain que des membres de la communauté UNIL peu familiers des méthodes partenariales et qui auraient besoin d’être accompagnés. » Associations, ONG, administrations publiques, institutions culturelles, entreprises ou encore collectifs citoyens, les partenaires de terrain peuvent être de natures variées tant que leurs valeurs sont alignées avec celles de l’institution.
La science et le terrain main dans la main
Depuis le lancement de ce projet pilote le 12 mars 2024, Interface a déjà soutenu 22 projets. À titre d’exemples, on peut citer une étude sur l’exercice du droit de vote des personnes en situation de handicap (avec la Fondation Eben-Hézer), un projet sur la santé du sol mené en collaboration avec un vigneron de Concise (Vaud) ou encore une recherche sur la cohésion sociale en Lavaux (avec l’association Lavaux Patrimoine mondial). Un savoir coconstruit, c’est en effet le mantra du projet.
« L’idée était de créer un cadre qui valorise l’expertise de terrain autant que l’expertise scientifique, détaille la coordinatrice, qui estime que la recherche partenariale permet de se retrouver à un endroit d’humilité. Une interface où personne n’est complètement expert du processus et au sein de laquelle terrain et science doivent travailler main dans la main. »
Cléolia Sabot, coordinatrice du projet Interface
L’une des spécificités du dispositif, c’est aussi la promesse d’aboutir à un « livrable non académique ». Cléolia Sabot explique : « La mission première des scientifiques est de publier. Et Interface, en tant que gatekeeper, veille à ce que ces collaborations ne se transforment pas en projets de recherche classique, mais qu’elles préservent un mode de coconstruction entre partenaires académiques et de terrain. Les exigences de financement d’Interface imposent donc la production de livrables non académiques : rapports à destination d’expert·es ou professionnel·les non académiques, jeux, bornes interactives, sites d’archives, vidéos, bases de données, pièces de théâtre, expositions, ateliers, etc. »
Perspectives d’avenir
La recherche partenariale bénéficie d’une longue histoire à l’UNIL, née de la création (au siècle passé !) de l’Interface sciences-société, devenue le ColLaboratoire, puis de la succession de projets tels « Vivre ensemble dans l’incertain » en 2007, « Volteface » entre 2014 et 2018 avec Romande Énergie et le Canton de Vaud, puis dès 2018 les appels annuels « Interact » avec la Ville de Lausanne. Interface innove en cela qu’il diversifie ses partenaires de terrain potentiels et ne se restreint pas à un seul champ d’activité, mais est au contraire conçu pour s’ouvrir de la manière la plus large tant aux uns qu’aux autres.
Un volet est également dédié aux étudiantes et étudiants pour développer ce type de collaborations dans le cadre de leur mémoire de master en Suisse, un projet pilote sera également lancé pour dynamiser la réalisation de ces travaux étudiants à l’étranger. Et une collaboration avec le Graduate Campus permettra aux postdoctorantes et postdoctorants de se former à ce genre de recherche et d’accéder à une première direction de projet avec un accompagnement spécifique et une communauté de pratiques. – GM
