CONTEXTE
L’Université de Lausanne (Unil) confère chaque année des doctorats honoris causa (d.h.c.) à des personnalités aux mérites particuliers dans les sciences, les lettres ou les arts. En 1937, l’Unil attribue ce titre au dictateur Benito Mussolini, à une époque où les exactions du régime fasciste sont bien connues.
Dès cette date, des lettres, des pétitions ou des interpellations issues de la société civile et des milieux politiques ont régulièrement demandé des explications à l’Unil et exigé le retrait du titre honorifique.
En 2022, la Direction de l’université condamne la remise de ce titre et affirme qu’en 1937 l’Unil a failli à sa mission et aux valeurs académiques fondées sur le respect de l’individu et la liberté de pensée. Elle n’entre pas en matière sur le retrait du titre, mais décide d’entreprendre des recherches historiques et des actions mémorielles dont cette exposition fait partie.
QUE POUVONS-NOUS FAIRE FACE À UN PASSÉ SENSIBLE ET COMMENT COMPOSER AVEC LES ENJEUX DU TEMPS PRÉSENT ?
L’exposition a abordé la question du mémoriel de manière large, tout en rendant visible et en interrogeant le passé sensible de l’Université de Lausanne.
Elle s’est articulée sur deux des grands piliers : le devoir de vérité (connaître les faits) et le devoir de vigilance (pour empêcher de les reproduire). L’exposition a dressé un état de la question sans prétendre à l’exhaustivité, ceci afin de questionner et d’interroger un phénomène autour duquel des nombreux chantiers restent encore ouverts.
Elle a également montré comment l’octroi du titre a été fortement marqué par la fascination et la connivence de certaines élites intellectuelles, politiques et économiques de l’époque pour le fascisme. Enfin, l’exposition a mis en lumière les mécanismes d’acceptabilité du fascisme présents encore aujourd’hui. La dernière partie du parcours a ouvert la réflexion sur la diversité des conflits mémoriels en évoquant d’autres passés sensibles liés à la Suisse.







