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Lettre d'information de la Faculté de théologie et de sciences des religions | n°19 - Août 2018
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ÉDITORIAL

Une recherche ensauvagée

Feuille négligemment affichée dans chaque bureau de la Faculté de théologie et de sciences des religions, le trombinoscope[1] n’en révèle pas moins un trait saillant de l’identité de la Faculté: l’emprise de la recherche. En plus du décompte des étudiant·e·s, la force d’une Faculté se mesure souvent au nombre de professeur·e·s. Toutefois, le trombinoscope rappelle que gravitent autour d’eux de nombreux·ses assistant·e·s et chercheurs·euses aux statuts forts différents. Certes, toutes et tous ne sont pas employé·e·s à plein temps, mais ils et elles sont aussi le visage de la Faculté pendant la durée de leur contrat de travail: trois, quatre, cinq ans voire plus pour celles et ceux qui rempilent dans d’autres projets de recherche. Quelquefois leur situation est fragile, parce qu’ils et elles ont un faible pourcentage d’emploi ou n’ont que ce travail pour vivre. Le décanat (à la demande de la Direction) a multiplié les actions pour résorber la précarité, soit en augmentant leur taux d’activité lorsque cela était possible, soit en leur signifiant la fin des contrats successifs pour les obliger à postuler sur des emplois plus solides mais ailleurs, hélas. Passé le temps d’une Faculté structurée autour des professeur·e·s et de quelques assistant·e·s, depuis quelques années, la Faculté ressemble à une véritable ruche: aussitôt les contrats des un·e·s se terminent que ceux d’autres commencent. Pour réguler ce bourdonnement, nous avons la chance de pouvoir compter sur une équipe administrative bienveillante et efficace qu’il convient de remercier, car chaque contrat, chaque dossier présente des spécificités.

[1] Collection de portraits.
David Hamidovic
David Hamidovic, Doyen, © Felix Imhof
La multiplication des projets de recherche et l’obtention de leur financement auprès des institutions vaudoises, suisses et européennes est à célébrer et prouve l’excellence des projets et de leurs porteurs·euses soumis à l’évaluation des pairs. Pour donner un ordre d’idée, le budget de la Faculté est virtuellement doublé par les recherches en cours. Gardons les lauriers mais n’oublions pas que cette évolution pose quelques questions auxquelles il nous faut réfléchir. Je passe sous silence la quête de nouveaux bureaux pour accueillir de nouvelles personnes et donc l’emprise croissante de la Faculté sur l’Anthropole – une certaine marge demeure ! – pour m’arrêter plus longuement sur quatre problématiques nouvelles au sein de la Faculté de théologie et de sciences des religions. [...]

>> Suite à la fin de la lettre d'information

CÉRÉMONIE D'OUVERTURE DES COURS 2018

Mariachiara_Giorda_carré

"Entre le ciel et la terre :
les moines face à leur économie"

Mariachiara Giorda
Professeure d'Histoire des religions
Dipartimento di Studi Umanistici
Università Roma Tre

Jeudi 20 septembre 2018
17h15 - Anthropole 1129
UNIL-Chamberonne


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COUP DE PROJECTEUR

L'Atelier des religions - Radio chrétienne francophone

Débuté en 2016, l'Atelier des religions s'achève fin 2018 grâce au soutien de la FTSR et du FNS (Agora). Il aura permis à de nombreux chercheurs de la Faculté de valoriser leurs recherches sous la forme d'une émission radiophonique diffusée régulièrement sur les ondes de Radio chrétienne francophone (RCF). Près d'une centaine d'émissions ont été enregistrées, ce qui constitue une banque de données majeure pour comprendre les religions et spiritualités passées et présentes. L'Université de Lyon 2 a d'ailleurs demandé à en faire usage pour ses cours à distance. Toutes les émissions sont podcastables sur le site de l'UNIL : www.unil.ch/atelierdesreligions.
RCF
En cette fin d'année, une exploitation des émissions est en cours pour la production d'une newsletter, de cafés théologie et sciences des religions, d'E-Talks, afin de créer une interactivité auprès du grand public. Il s'agit de mesurer l'impact de nos recherches communiquées auprès du grand public.

Congés scientifiques - comptes rendus

De La Havane (Cuba) à San Luis Potosí (Mexique), compte rendu du terrain de la professeure Silvia Mancini
Le congé scientifique dont Silvia Mancini a bénéficié a été employé pour réaliser une recherche d’archive et de terrain à La Havane où elle avait ouvert, depuis janvier 2011, un premier chantier d’investigation consacré aux relations entre symbolisme révolutionnaire et symbolisme religieux dans la Cuba contemporaine. En mettant à profit une connaissance davantage approfondie des logiques institutionnelles cubaines, cette nouvelle recherche (qui a débuté en septembre 2017) intitulée Théories, pratiques et institutionnalisation de la recherche sur la religion à Cuba. Pour un ‘État des lieux’ des relations entre politique et religion dans l’ile caribéenne (1870-2017), porte sur la reconstruction du processus d’officialisation de l’étude des religions à Cuba, processus retracé à partir d’une investigation de terrain et d’archives jamais encore accomplie.

Une telle entreprise ‘cartographique’ a été orientée par une hypothèse précise: cette réhabilitation de la place de la religion semble accompagner des transformations idéologiques et socio-politiques majeures, liées paradoxalement à l’affirmation (ou à la réaffirmation) d’une orientation plus que jamais nationaliste, centraliste et pragmatique inscrite dans la longue durée du socialisme cubain. Au moins trois raisons entrent en jeu dans ce changement de stratégie officielle. [suite...]
El Colegio de San Luis
© Silvia Mancini, Olivia Kindl et l'équipe des chercheurs postgrades du COLSAN (San Luis de Potosí, Mexique), 2018

Durant son congé scientifique, Silvia Mancini a aussi effectué un séjour d’enseignement au Colegio de San Luis Potosí (COLSAN), avec lequel existent depuis 2013 des accords de coopérations et d’échange. Elle y a dispensé un cours de 15 heures intitulé: “Debate sobre magia e idolatría. Reflexiones en torno a la construcción occidental de la Alteridad religiosa”, dans le cadre du Programa de Estudios Antropológicos.

Ce séjour, qui a impliqué aussi sa participation à deux émissions de radio, lui a offert l’opportunité de renforcer les liens avec ses collègues mexicains en vue d’une prolongation du projet de recherche Urban, rural and indigenous ritual practices in Mexico: between symbolism and political strategies. [suite...]
De l’(islam) invisible à la messe laïque partisane : la professeure Monika Salzbrunn de retour de son terrain
Professeure invitée au Laboratorio di Sociologia Visuale de l’Università degli Studi di Genova, la professeure Monika Salzbrunn a consacré sa période sabbatique à un travail ethnographique pour son projet ERC "ARTIVISM, Art and Activism. Creativity and Performance as Subversive Forms of Political Expression in Super-Diverse Cities" en Italie et en France. Dans ce cadre, elle a réalisé deux court-métrages valorisant les premiers résultats du projet ainsi que mis en place des collaborations scientifiques avec le laboratoire de sociologie visuelle de l’Université de Gênes et plusieurs musées. Par ailleurs, la professeure Monika Salzbrunn a rédigé des publications liées à deux projets de recherche financés par le Fonds National Suisse pour la Recherche Scientifique, achevés à l’automne 2017: "L'islam (in)-visible en ville. Expressions matérielles et immatérielles des pratiques de l'islam dans l'espace urbain" et "Undocumented Mobility (Tunisia-Switzerland) and Digital-Cultural Resources after the Arab Spring'".

Le terrain en Italie a mené la professeure Salzbrunn à Viareggio et à Gênes, où elle a suivi des actions politiques mêlant art et activisme dans le centre historique le plus grand d’Europe, le quartier du port de Gênes.
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© Monika Salzbrunn: "Messa Laïca Partigiana" (Santa Maria in Passione), 2018

Historiquement stigmatisé et longtemps réservé aux migrants les plus pauvres, ghetto juif d’antan et aujourd’hui premier point d’entrée pour les réfugiés d’Afrique Subsaharienne et d’Asie centrale, ce quartier révèle une grande diversité de pratiques politiques et artistiques. Les habitants de la rue de la Maddalena, à deux pas des palazzi Rolli classés par l’UNESCO, ont dépassé la souffrance d’une image dévalorisante conséquente à diverses formes de délinquance en développant de nombreuses actions créatives, notamment un défilé de mode organisé par des créateurs sénégalais, ivoiriens, liguriens et siciliens. [suite...]
Des universités de Tübingen, Harvard, Göttingen, Tel Aviv et Toulouse en passant par le Collège de France: compte rendu de l'année du professeur Christophe Nihan
Le congé scientifique de Christophe Nihan a été consacré pour l’essentiel à la rédaction d’une monographie sur l’histoire des grands prêtres de Judée et de Samarie aux époques perse et hellénistiques, qui paraitra l’année prochaine chez Mohr Siebeck (titre provisoire: Between History and Traditions: The High Priest in the Pre-Hasmonean Period). Il y analyse notamment la manière dont le développement de la figure du grand prêtre reflète les transformations institutionnelles liées à la perte d’une monarchie locale, et peut en conséquence être considéré comme l’un des "marqueurs" de la transition de l’Israël ancien (comme société levantine) aux cultures juives et samaritaines des derniers siècles avant l’ère commune. Le professeur Christophe Nihan a pu présenter une partie de ses recherches lors d’un séjour à Paris, sous la forme de quatre leçons données au Collège de France à l’automne 2017.

Il a également passé une partie de son congé à l’Université de Tübingen, où il a bénéficié de collaborations avec plusieurs collègues spécialisés dans l’étude de l’Israël ancien, de la Bible hébraïque et des religions du Levant.

En parallèle à la rédaction de son livre, il a profité de son séjour à Tübingen pour approfondir ses recherches sur la Phénicie et Ougarit, tout particulièrement les textes rituels retrouvés à Ougarit (en collaboration avec son collègue Herbert Niehr). Enfin, il a donné plusieurs conférences à l’étranger en rapport avec ses recherches actuelles sur le grand prêtre, notamment aux universités de Harvard, Göttingen, Tübingen, Tel Aviv et Toulouse.
Ugarit
KTU 1.96: Tablette contenant une incantation contre le mauvais œil. Ougarit (Ras Shamra), 13e s. av.n.è. © D. ed-Dibbo, in : G. del Olmo Lete, Incantations and Anti-Witchcraft Texts from Ugarit (Studies in Ancient Near Eastern Records), Boston/Berlin, 2014.

Fouilles archéologiques

Tel_Shikhin
Pour la deuxième année consécutive, le Prof. David Hamidovic est parti avec une équipe d'étudiant·e·s et de chercheurs·euses en Israël sur un chantier de fouilles archéologiques.
C'est à Tel Shikhin, dans les environs de Sepphoris, qu'ils ont fouillé durant une quinzaine de jours avec une équipe de l'Université de Samford (USA) et du Kinneret College of Galilee (Israël). La fouille de la synagogue du début de l'époque romaine (Ier-IIIe s.) et du village de potiers aux alentours a permis de mieux comprendre l'insertion d'une synagogue dans l'ensemble urbain. De nombreuses lampes à huile et autres poteries ont été mises au jour, ce qui a permis d'affiner la datation du site. La question de l'identité des habitants de ce village galiléen est aussi posée avec les dernières découvertes.

Diplômées et diplômés 2017-2018

Baccalauréats universitaires en
sciences des religions

ALBASINI Christelle
AUGIER Anne-Sophie
LIECHTI Manon
PELLEGRINO Vanessa

Maîtrises universitaires en
sciences des religions

GRANDCHAMP Laure-Anne
OUESLATI Malika
ROMERO Zuleïka
SCHMID Anne-Sophie
SHEIKH Jana
ZURBUCHEN Aude
Baccalauréats universitaires en
théologie

BREITLER Marie
BURRI Lionel
EMERY Noémie
GROSJEAN Hélène
LIARDET Bénédicte
MÉRILLAT Matthieu
PASTORIS Estelle
SANGIORGIO Jodie

Maîtrises universitaires en
théologie

CHA Hyun Wung

Thèses soutenues

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Julia_Rhyder
Dr. Jean CHAMEL - thèse de doctorat en sciences des religions soutenue le 3 mai 2018: "Tout est lié". Ethnographie d’un réseau d’intellectuels engagés de l’écologie (France-Suisse) : de l’effondrement systémique à l’éco-spiritualité holiste et moniste.
Directeurs: Prof. Raphaël Rousseleau (IHAR-UNIL) et Dr. Yvan Droz (IHEID-UNIGE). Jury: Prof. Hicham-Stéphane Afeissa, Académie de Dijon; Dr. Steven Sutcliffe, University of Edinburgh; Dr. Kristina Tiedje, Université de Lyon.
Dr. Julia Rhyder - thèse de doctorat en théologie soutenue le 22 juin 2018:
The Holiness Legislation and Cult Centralization in the Persian Period.
Directeur: Prof. Christophe Nihan (IRSB-UNIL). Membres du jury: Prof. Sarianna Metso, Université de Toronto; Prof. Christian Frevel, Université de la Ruhr, Bochum; Prof. James Watts, Université de Syracuse.

Départs et arrivées

Maritza Erb, administratrice de la Faculté depuis 2008, a pris sa retraite le 31 mars 2018. La Faculté la remercie de tout le travail accompli durant ces années!
Katja Schwab-Weis lui a succédé depuis le 1er avril. Blaise Fontanellaz est conseiller aux études en théologie à l'UNIL et à l'UNIGE depuis le 1er août.
La Faculté leur souhaite la bienvenue et se réjouit de ces nouvelles collaborations.
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Katja Schwab-Weis, administratrice de la FTSR
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Blaise Fontanellaz, conseiller aux études en théologie

Agenda 2018-2019

20 septembre - 11 novembre 2018
Exposition "Credo: regards croisés sur la diversité religieuse et spirituelle dans le canton de Vaud". Espace Arlaud, Lausanne. Org.: CIC et ECAL. Plus d'information

25 septembre 2018Conférence
"Innovations socio-symboliques et entrepreneuriat énergétique féminin au Sénégal: une analyse à partir des organisations féminines soutenues par l’ONG Energy 4 Impact dans la région de Tambacounda". Colloque de recherche ISSR. Plus d'information

27-28 septembre 2018 – Atelier CUSO
"Ecritures plurielles - Méthodes visuelles et photographie: pratiques de recherche actuelles en sciences sociales et historiques", Musée suisse de l'appareil photographique (Vevey). Org.: Michaël Meyer (UNIL). Plus d'information

27-28 septembre 2018 – Colloque CUSO "Approches et méthodes en sciences bibliques: quoi de neuf?", UNIGE. Org.: Chen Bergot (UNIGE), Luc Bulundwe (UNIGE), Simon Butticaz (IRSB). Plus d'information

2 octobre 2018 – Conférence "Exploring forgiveness and grace as possible psychological strengths: A multi-method research project". Colloque de recherche ISSR. Plus d'information

10 octobre 2018 – Journée de l'IRSB
"Ecrire une lettre dans l’Antiquité : état des lieux et nouvelles perspectives", UNIL. Org.: Priscille Marschall et Simon Butticaz (IRSB). Plus d'information

16 octobre 2018 – Conférence "Fais ce que dois ? Réflexions sur l’accompagnement spirituel et la déontologie en milieu de soin". Colloque de recherche ISSR. Plus d'information

30 octobre 2018 – "Cartographies de la diversité religieuse urbaine". Conférence dans le cadre de l'exposition "Credo" à l'Espace Arlaud, Lausanne. Org.: Irene Becci (ISSR). Plus d'information

8-9 novembre 2018 – Colloque international "Une voie étroite entre modernisme et pacifisme: Alfred Loisy et l'impossible paix des Nations (1908-1918)", Châlons-en-Champagne Org.: Pierre-E. Leroy (Collège de France), Frédéric Amsler (IRSB), Charles Talar (Houston). Plus d'information

16 novembre 2018 – Journée d'études
"Femmes in et autour du champs de bataille", UNIL. Org.: PlaGe, avec la participation de Francesca Prescendi (UNIGE et UNIL), Anne Bielman Sanchez (UNIL), Eva Pibiri (UNIL), Silvia Mostaccio (Louvain), Manon Schick (directrice de Amnesty international).
Plus d'information

16-17 novembre 2018 – Journées d'études
"Théologie de la santé. La fin de la souffrance", UNIL, 9h-16h30, Anthropole 5033. Org.: ILTP.
Plus d'information

29 novembre 2018 – Conférences multi sites A l'occasion des 10 ans de l'Association des étudiant·e·s en sciences des religions (AESR). Plus d'information
11-30 novembre 2018 – Tournée documentaire et musicale: "Comment dialoguer avec son ennemi? Pour une écologie des échanges culturels à travers la musique". UNIL, Pôle Sud, Zinéma, Oblo, Bout du Monde, etc. Org.: Silvia Mancini (IHAR). Plus d'information

1er décembre 2018 – Colloque CUSO "Universality, Ethnicity and Spaces: Identity-Construction in Early Christianity", UNIL. Org.: Andreas Dettwiler (UNIGE), Simon Butticaz (IRSB). Plus d'information

6 décembre 2018 – Journée d'études
"L'hybridisme entre divinité et marginalité dans le monde antique. Une approche comparée", UNIL. Org.: Anna Angelini (IRSB), Madalina Vartejanu-Joubert (INALCO).

11-12 janvier 2019 – Rencontre du groupe romand de l’AELAC, Bex. Org.: Jean-Daniel Kaestli, Albert Frey et Frédéric Amsler (IRSB).

1er février 2019 – "Encoder informatique-ment une édition critique: enjeux scientifiques et techniques", UNIL. Org.: Caroline Macé, Tara Andrews, Marjorie Burghart et Maïeul Rouquette (IRSB).

7-8 mars 2019 – Colloque international
"La fracture religieuse du milieu du XIXe siècle dans le protestantisme suisse romand et ses effets politiques, culturels et sociaux", UNIL. Org.: Christian Grosse (IHAR), Sarah Scholl (UNIGE), Jean-Pierre Bastian (Strasbourg).

Printemps 2019Scientific Exchange
"Ecole Romaine d'histoire des religions: héritage et défis actuels", séminaire de recherche, UNIL, dates à confirmer.
Org.: Silvia Mancini (IHAR), Nicola Gasbarro.

12-13 avril 2019 – Colloque "Méthodologie(s) de la recherche sur les pratiques festives et carnavalesques", Centre Français du Patrimoine Culturel Immatériel, Vitré/France. Org.: Monika Salzbrunn (ISSR), Blodwenn Mauffret (Paris) et Nathalie Gauthard (Nice).

3 mai 2019 – Symposium international "Jésus dans l'histoire et dans la mémoire", UNIL.
Org.: Simon Butticaz (IRSB) et Jens Schröter (Humboldt/Berlin).

6-7 juin 2019 (dates à confirmer) – Colloque international "Migrer par les arts: repenser les mondes de la musique et de la danse au prisme des (im)mobilités contemporaines", UNIL. Org.: Monika Salzbrunn (ISSR), Alice Aterianus-Owanga (ISSR), Armelle Gaulier (LAM-UPPA), Joanna Menet (MAPS-UNINE), Cécile Navarro (ISSR), Ana Rodriguez (ISSR).

1-3 juillet 2019 – Rencontre annuelle de l’AELAC, Lyon (Centre Jean Bosco). Org.: Valentina Calzolari (UNIGE), Jean-Daniel Kaestli (IRSB), Albert Frey (IRSB), Frédéric Amsler (IRSB), Rémi Gounelle (Strasbourg), Enrico Norelli (UNIGE), Jacques-Noël Pérès (Paris), Michel-Yves-Perrin (EPHE).

3-5 juillet 2019 – Rencontre du Groupe pseudo-clémentines, Lyon (Centre Jean Bosco). Org.: Frédéric Amsler (IRSB).

Ouvrages publiés récemment

Congregations in Europe, Christophe Monnot et Jörg Stolz (éds.), Springer, 2018.
congregations
This volume describes and maps congregations of Christian confessions and denominations, as well as groups with Jewish, Buddhist, Muslim, Hindu, and various other spiritual faiths, in different European countries. Consisting of three parts, it presents concrete sociological studies addressing how established and not established, old and new congregations of various faiths create a new kind of religious diversity at the country level; how religious congregations are challenged and thrive in large cities; and how religious congregations change in the 21st century.
Migrations, circulations, mobilités. Nouveaux enjeux épistémologiques et conceptuels à l'épreuve du terrain, Nathalie Ortar, Monika Salzbrunn & Mathis Stock (dir.), Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2018.
Au cours de la dernière décennie, l’usage du terme mobilité, porté par le mobility turn, s’est progressivement substitué à migration dans la sphère politique et dans la recherche sans que ce glissement conceptuel n’ait réellement fait l’objet d’un questionnement approfondi. Ont ainsi été intégrées au sein d’un même corpus analytique toutes les formes de déplacement physique des personnes, les mobilités imaginaires, virtuelles et de communication comme celles des objets. L’ouvrage les interroge dans une perspective pluridisciplinaire en proposant une réflexion épistémologique autour des termes "mobilité" et "migration" et de leurs relations afin d’interroger les présupposés des mobilities studies. Articulé en trois parties destinées à explorer les liens, porosités et impermanences de ces concepts, il porte sur la production des catégories par le politique et l’administration, les représentations de la migration et de la mobilité, et les reconfigurations apportées par les nouvelles technologies aux frontières entre mobilité et migration.
Migrations, circulations, mobilités
Comment pense un savant? Un physicien des Lumières et ses cartes à jouer, Jean-François Bert, Anamosa édition, 2018.
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Les archives inédites du savant Georges-Louis Le sage, constituées de 35'000 cartes à jouer, sont un document exceptionnel sur la pensée telle qu’elle chemine. Drôle et énigmatique, ce matériau étonnant se révèle tout à la fois laboratoire, autobiographie et véritable boîte noire de la recherche. Ce physicien genevois, contemporain de Rousseau, est un anticonformiste. Refusant les codes du monde savant, il écrit absolument tout sur des cartes à jouer: eurêka et tâtonnement, amertume de ne pas être reconnu, rapports polémiques avec ses pairs ou poème pour Newton, mais aussi angoisse face à sa mémoire qui peut flancher et à un corps qui vieillit… Classer ses cartes, les empaqueter et les étiqueter est pour Le Sage un travail quotidien, à la fois excitant et harassant. Ce sera sa seule véritable oeuvre, et sans doute aussi la source de ses désillusions sur la science et ses méthodes. Trois siècles plus tard, Jean-François Bert s’empare avec tendresse de ces cartes, matériaux de la pensée. Il propose une plongée dans la recherche en train de se faire et son pouvoir imaginatif, tout en rendant hommage à ce performer avant-gardiste. La force de ce témoignage est que chacun y reconnaitra le cheminement complexe de ses pensées et l’échafaudage perpétuel de listes sans cesse réargentées.
Glaube in Potsdam, Johann Hafner et Irene Becci, édition Ergon, 2018.
Between 2013 and 2017 various scientists mainly from Potsdam University have contacted and interviewed all religious, spiritual and world-view oriented communities in Potsdam. They operated with an incluse use of the notion of religion referring also to groups and networks beyond the so-called world-religions such as freemasons, humanists and yoga schools. The book contains also a short overview of the city’s religious history, it portrays each community individually and then proposes some analytical comparisons.
What do religious services or meetings look like? Which infrastructures (buildings, offices, districts) are used and developed? How do communities conceive membership in a post-socialist situation? The book is a unique, comprehensive work of reference about the religious landscape of a major city. It also contains reflections about this landscape’s embeddedness within Potsdam’s urban development as well as within larger religious contexts.
Potsdam
Côté chaire, côté rue. L’impact de la Réforme sur la vie quotidienne à Genève (1517-1617), Christian Grosse, Anouk Dunant Gonzenbach, Nicolas Fornerod, Daniela Solfaroli Camillocci, Sonia Vernhes Rappaz, éditions La Baconnière, 2018.
Côté chaire côté rue
En sortant des sentiers battus de l’histoire des grands réformateurs, ce livre présente l’impact de la Réforme sur la vie quotidienne genevoise. Si la protestation de Martin Luther (1483-1536) contre les indulgences par ses 95 thèses en octobre 1517 n’a en effet pas eu de véritables répercussions sur Genève avant le début des années 1530, les idées luthériennes ont engendré une agitation religieuse qui n’est pas le fait de l’action individuelle d’un réformateur, mais qui émane d’une mobilisation collective.
À travers 22 courts chapitres assortis d’illustrations et de documents d’archive retranscrits et modernisés, on comprend comment les Genevoises et les Genevois se sont impliqués dans le processus de Réforme et la manière dont la conversion religieuse de la ville a affecté leur quotidien. Les archives se font l’écho de l’activisme, des résistances ou de l’adaptation des hommes, des femmes, comme des enfants et témoignent des changements qu’impose la pratique du nouveau culte, qui ont parfois donné lieu à des représentations mythifiées. L’ouvrage couvre l’ensemble du XVIe siècle, jusqu’aux premières commémorations de la Réforme qui interviennent en 1617.
L'insoutenable divinité des anges, David Hamidovic, Editions du Cerf, 2018.
Rarement un livre aura été aussi attendu par le grand public et les chercheurs du monde entier. Appelé de leurs voeux depuis des dizaines d’années, cet ouvrage constitue le premier essai historique présentant le déploiement des anges depuis les origines, il y a plus de 4'000 ans, jusqu’à l’âge d’or, à l’époque moderne, en passant par le judaïsme, le christianisme et l’islam. Contrairement à l’idée reçue que les anges existent principalement face aux hommes, David Hamidovic montre que ces créatures ne doivent leur existence que dans leur rapport à Dieu. Longtemps menacés dans le contexte des trois religions qui proclament la croyance en un dieu unique, aussi surprenant soit-il, les anges trouvent tout de même une place au point de devenir incontournables. L’ouvrage raconte ce retournement de situation qui explique l’omniprésence des anges dans l’art occidental et plus largement dans notre culture jusqu’à aujourd’hui.
Divinité des anges
Naissance de la Bible. Comment elle a été écrite. Coloriste/Dessinatrice: Léonie Bischoff, scénariste: Thomas Römer. Editions Lombard, 2018.
Naissance de la bible
La Bible n'est pas tombée du ciel et n'a pas été écrite par un seul et même rédacteur. Les différents livres qui la composent, tels que la Genèse ou l'Exode, sont le fruit d'assemblages de textes qui réinterprètent des mythes issus d'autres civilisations et qui, pour certains, ont plus de sept siècles d'écart. Grâce à une approche ludique et à la portée de tous, le grand bibliste Thomas Römer nous explique pourquoi toute lecture littérale de la Bible est en réalité impossible.
Unité et diversité des Réformes, Simon Butticaz et Christian Grosse (éds.), Labor et Fides, 2018.
Longtemps perçue comme l’impulsion initiale de la modernité occidentale et à l’origine de profonds changements socioculturels, la Ré-forme protestante est ici arpentée par quelques-uns de ses meilleurs spécialistes francophones dans une perspective interdisci-plinaire.
Les questions suivantes en guident l’examen: quel rôle revient à Luther et aux 95 thèses qu’il affiche en 1517 dans le déclenchement de ce mouvement réformateur? Autour de quels foyers théologiques cette "renaissance" reli-gieuse s’est-elle cristallisée? Quelles lectures de la Bible en ont accompagné le discours et la pratique? À l’heure où les confessions s’affron-taient partout en Europe, comment protestants et catholiques ont-ils cohabité dans les "bail-liages communs" du Pays de Vaud? Et quelle histoire de la réception retracer de cette mé-moire de la Réforme, au XIXe siècle notamment?
À la lumière de ces questions, cet ouvrage redessine un récit de la Réforme qui prend en compte aussi bien les continuités qui traversent cinq siècles d’histoire que la diversité des formes spirituelles et culturelles adoptées par le protestantisme.
Unité et diversité des Réformes
Récit de soi et narrativité dans la construction de l’identité religieuse, Pierre-Yves Brandt, Paulo Jesus et Pascal Romano (dir.), Editions des archives contemporaines, 2017.
Récit de soi
L’identité se construit en partie en référence à des modèles. Ces modèles sont transmis entre autres par le moyen de récits auxquels il est possible de s’identifier. Dans le champ religieux, on peut distinguer quatre grands types de textes proposés comme matrices identificatoires: les mythes, des récits exemplaires (vies de saints…), des fictions utilisées à des fins pédagogiques (paraboles, visions…) et des récits autobiographiques (témoignages d’expériences). L’ouvrage parcourt ces quatre types de textes qui participent à la construction de l’identité narrative (Ricœur) par le tissage de l’histoire personnelle avec les matériaux fournis sous la forme d’histoires.
Les cultes des protestant·e·s. Méthodes originales pour approcher les rites, Olivier Bauer, Labor et Fides, Genève, 2017
Enfin un livre qui expose ce que les cultes sont avant de prescrire ce qu’ils devraient être! En-fin un livre qui fait place à la diversité des cultes que célèbrent les protestant.e.s! Enfin un livre qui explore comment les cultes sollicitent ou ne sollicitent pas les différents sens de l’être humain! Dans cet ouvrage, Olivier Bauer parcourt l’ensemble du culte avec neuf articles consacrés aux cultes, neuf articles nourris par trente ans d’expérience comme théologien et comme pasteur en Suisse, en France, en Polynésie française, aux États-Unis et au Canada, neuf articles publiés entre 2001 et 2014 en Europe et en Amérique du Nord.
Qui célèbre des cultes y trouvera des propositions pratiques. Qui s’intéresse aux coulisses y trouvera des informations inédites. Qui se pose des questions de fond – à quoi sert le culte? La foi vient-elle seulement de ce que l’on entend? Quel est le statut des médiations théologiques? – y trouvera des réponses. Qui étudie le rite y trouvera des outils méthodologiques et des concepts: observation sensorielle, théorie des jeux, ritualisation, actions liturgiques. Qui aime les débats y trouvera la lettre qu’Olivier Bauer a envoyé à Joseph Ratzinger (Benoît XVI) pour critiquer sa conception de la messe.
Les cultes protestants
Circoncision. Actualités d'une pratique immémoriale, Danielle Cohen-Lévinas et Jacques Ehrenfreund (dir.), Hermann, 2017.
Circoncision
En mai 2012, le tribunal de Cologne interdisait la circoncision et déclenchait une polémique juridique, politique et religieuse majeure. Rappelons brièvement que le jugement ne visait pas d’abord et prioritairement la communauté juive et que la pratique de la circoncision est commune au judaïsme et à l’islam. Cette polémique récente est l’occasion d’un retour sur le sens de cette pratique inscrite depuis des temps immémoriaux dans l’histoire du peuple juif. Elle apparaît comme le symptôme d’une difficulté moderne à saisir le sens d’un rituel qui trouve son origine dans le texte de la Thora et qui est l’expression de l’inscription dans la généalogie juive et de la soumission à l’injonction divine faite à Abraham. Il existe une tension historique irrésolue entre l’affirmation moderne de la nécessaire préservation de l’intégrité du corps et du libre arbitre de l’individu que ce rituel de la circoncision semble contredire. La question se pose dès lors de savoir pourquoi cette tension a-t-elle été ravivée et quelle est la nature du malaise dont elle témoigne.

Editorial, suite et fin...

L’incitation régulière à "déposer" des projets pour en obtenir le financement participe, qu’on en ait conscience ou non, à une vision libérale de la recherche. Une telle logique a ses vertus: elle oblige à se confronter à ses pairs, elle place le/la chercheur·euse dans une perspective de projet à moyen terme, elle l’incite aussi à mettre en résonance sa recherche avec une finalité sociale. Mais elle sonne le glas des recherches fondamentales sans application prédéfinie et donc sans visée sociale préexistante, elle enterre les derniers·ères chercheurs·euses de la synthèse au long cours, celle de l’œuvre d’une vie, elle discrédite des pans entiers de la connaissance sur lesquels tombent le jugement: "inutile pour la société". Le débat entre ces deux visions de la recherche semble tranché depuis quelques années, notamment en Suisse, bien que des chercheurs·euses tentent un baroud d’honneur en promouvant la "slow science", arguant que la recherche ne doit pas être utilitariste et que les méthodes employées doivent être patiemment mises en place. Je crains que la quête de l’open science avec les données en libre publication et circulation asseye durablement la vision libérale de la recherche, celle que ses détracteurs·trices qualifient de "fast science" sur le modèle du fast-food. Pourtant, une telle opposition ne me semble pas refléter le travail quotidien d’un·e chercheur·euse. En effet, se confronter à d’autres chercheurs·euses est fondamental dans l’appréhension d’un objet de recherche, au risque autrement de croire découvrir l’eau chaude tous les jours. Pour s’en convaincre, il faut prendre le temps de discuter avec des collègues travaillant dans des pays en développement pour comprendre combien ils et elles souffrent de ne pouvoir avoir accès aux publications d’autres chercheurs·euses voire de discuter seulement avec eux, faute de moyens financiers pour se rendre dans des colloques internationaux. De plus, un·e chercheur·euse ne travaille pas selon une seule échelle de temps, celui du projet de recherche. Toutes et tous les collègues que je connais nourrissent des projets au long cours; d’ailleurs, les projets de recherche déposés sont souvent des fragments de ceux-ci et ils et elles sont appelés à les nourrir. Un risque existe cependant: celui que des chercheurs·euses tombent dans la logique des seuls projets de recherche, entre trois et cinq ans, négligeant des recherches de longue haleine, déconnectées de contingences matérielles. En somme, croire que déposer un projet de recherche résume la recherche alors qu’on aboutit à la dissolution de la liberté académique in fine.

La conséquence immédiate de cette approche est la valorisation du projet pour lui-même. Le/la chercheur·euse devient non un·e spécialiste d’un domaine de recherche mais du montage de projet en général. Ainsi, l’ingénierie de recherche vaut stratégie de recherche. La quête du financement s’accompagne d’une stratégie dans la rédaction des projets de recherche pour cocher toutes les cases donnant une évaluation positive. Un soupçon de Digital Humanities, un peu de Gender Studies, un zeste du thème politique du moment, voilà les ingrédients qui font la différence au moment de l’obtention des financements. Certes, les critères habituels imposés perdurent mais comme tous les projets déposés suivent maintenant strictement les normes en la matière, il faut bien trouver des critères additionnels. Ceux évoqués ne sont pas moins nobles que les critères traditionnels, mais la propension à les mobiliser à tout va doit quand même questionner.

La logique libérale prédominante modifie aussi sensiblement l’évaluation de la recherche. En effet, les efforts fournis pour l’obtention du financement du projet sont en rien comparables à ceux mobilisés pour clore la recherche ou du moins sa période de financement. Certes, il y a bien eu des rapports intermédiaires pour les "grands" projets, mais pour ceux-ci comme pour le rapport final, on parle avant tout d’utilisation des fonds mis à disposition et du respect du "plan" de recherche que des résultats de la recherche à proprement parler. D’ailleurs, les pourfendeurs·euses des sciences humaines et sociales appuient sur ce manque pour faire croire que les projets en sciences humaines et sociales sont seulement des consommateurs de crédits de financement. Les chercheurs·euses (et les institutions de financement) pensent souvent que la publication d’un ouvrage sur la recherche achevée suffit, que les initié·e·s, c’est-à-dire leurs collègues, y trouveront les résultats. De mon point de vue, ils et elles ont
Strates archéologiques de Tel Shikhin, Galilée

tort, car c'est la logique de l’Ancien régime de la recherche. La logique libérale veut plus: elle veut une communication des résultats à un plus large public pour justifier l’emploi de fonds publics. Dans cette perspective, la Faculté de théologie et de sciences des religions est assez bien située: les publications dans des revues étiquetées "grand public", la participation à des émissions de télévision et de radio, les projets d’exposition, des cours grand public en développement... La Faculté tire souvent son épingle du jeu en articulant les publications savantes et la valorisation des recherches. Gageons qu’une telle dialectique continuera.

Sans être exhaustif, la posture de la chercheuse ou du chercheur au sein de l’Université a aussi évolué. Longtemps, le/la professeur·e était avant tout un·e enseignant·e comme l’étymologie l’atteste, celle ou celui qui transmettait le flambeau de la connaissance à ses étudiant·e·s disciples. Est apparu ensuite le qualificatif d’"enseignant·e-chercheur·euse", parce que d’autres personnes sans le titre de professeur enseignent et parce que l’activité de recherche est une mission à part entière du/de la professeur·e. La connexion entre les deux postures n’est pas si évidente qu’il paraît. Les un·e·s mettant en avant l’enseignement comme mission principale, alors que d’autres placent la recherche avant tout. La Faculté n’est pas exempte de ce débat. L’idéal serait bien entendu de concilier les deux, et je crois que cela est en bonne voie. Lorsque j’observe la fréquentation des cours et discute avec des étudiant·e·s, il m’apparaît de plus en plus évident que les étudiant·e·s en Bachelor choisissent des cours parce qu’ils et elles repèrent ce qu’ils et elles nomment des professeur·e·s ou, plus largement des enseignant·e·s, "dynamiques". Cela ne signifie pas que les féru·e·s du Power Point et autres amoureux·ses de la slide ont gagné la partie, mais que les étudiant·e·s aiment fréquenter les cours où une dynamique d’équipe transparaît. Force est de constater que celle-ci existe lorsqu’un ou plusieurs projets de recherche sont en gestation ou en cours. Ainsi, l’étudiant·e de la Faculté repère les cours, souvent sans le savoir, où les projets de recherche affleurent. C’est pourquoi je me demande si nous n’avons pas basculé dans l’époque du/de la "chercheur·euse-enseignant·e", celle où la recherche se décline directement dans l’enseignement pour l’actualiser, le nourrir, le renouveler.

Mises ensemble, ces différentes réflexions me font dire que le système actuel de la recherche pourrait s’adapter. Je rêve d’un système de financement qui concilie le dépôt de projet de recherche et l’obtention automatique d’un budget de recherche annuel pour chaque professeur·e; je rêve d’une révision des critères d’attribution des financements pour mettre fin à la déviance vers l’ingénierie de projet phagocytant le projet de recherche lui-même; je rêve d’une véritable évaluation de la recherche, c’est-à-dire des résultats de la recherche, et d’une incitation institutionnelle à valoriser ces résultats. En bref, je manifeste pour l’ensauvagement de la recherche actuelle.

David Hamidovic, Doyen