Savais-tu que dans une seconde de film, il y a 24 images ? Mais, contrairement à ceux que tu peux enregistrer avec un téléphone portable par exemple, les films d’animation sont faits d’une suite d’images fixes qui décompose un mouvement. Ce n’est qu’une fois mises les unes après les autres qu’elles créent l’illusion de ce mouvement.
Essaie de calculer combien d’images il faut produire pour une heure de film — sachant qu’une minute compte 60 secondes, il faudra déjà 1440 images pour une minute de film. Comme il y a 60 secondes dans une heure, cela nous donne… 86 400 images à réaliser !
Pour gagner un peu de temps, on peut employer la même deux fois de suite. L’œil ne le remarque pas. Mais il en reste tout de même 12 à fabriquer pour une seconde, ou 43200 pour une heure de film.
Pour cela, on peut utiliser une multitude de matériaux. Les tout premiers films d’animation ont été dessinés à la main sur du celluloïd, un très long ruban transparent inventé par un Américain à la fin du 19e siècle. On peut également raconter une histoire en faisant bouger des morceaux de carton ou de papier découpés. Ou alors, comme les Suisses Gisèle et Nag Ansorge, avec du sable. L’Indien Ishu Patel a même fait de l’animation avec des perles !
Clique ici pour découvrir Bead Game (5 min) un de ses films d’animation fait en 1977 !
Une autre possibilité, c’est d’animer des objets en volumes – cela s’appelle le stop-motion. Les créateurs de Chicken Run et Wallace et Gromit ont par exemple utilisé de la pâte à modeler. Dans une série de l’univers Star Wars, on a fait bouger des briques Lego®. Et dans le film franco-suisse Ma Vie de Courgette, ce sont des poupées articulées qui tiennent la vedette.
Que ce soir en 2D ou en 3D, le processus reste le même : on filme image par image les objets que l’on déplace très légèrement entre chaque prise de vue pour donner une impression de mouvement. Pas étonnant que ce soit très long à faire ! Pour Ma Vie de Courgette, par exemple, on ne réalisait que trente secondes par jour de tournage, et le film entier dure 1h10 ! Et hop ! Voici la bande annonce du film !
Et ici tu as même Claude Barras, le réalisateur du film, qui t’explique comment il crée une séquence complète !
Aujourd’hui, heureusement, des outils permettent d’avancer un peu plus vite qu’au début du 20e siècle. Les caméras sont désormais numériques : on voit tout de suite le résultat. Plus besoin d’attendre que le film soit développé. Avant, lorsque quelque chose ne se déroulait pas comme prévu, on ne s’en apercevait qu’après le développement et il fallait tout recommencer. On risquait de perdre beaucoup de temps…
A ton tour de passer derrière la caméra ! Imaginons que tu travailles dans un studio et que tu dois faire traverser l’écran de gauche à droite à un personnage. Comment t’y prendrais-tu ? Et quels techniques et matériaux aurais-tu envie d’utiliser ? Ensuite, si on te demande d’animer des nuages dans un ciel. Comment remplirais-tu cette mission ?
Voilà en bonus des petits tutoriels vidéo pour t’y aider !
Une activité proposée par Chloé Hofmann de la Section d’histoire et esthétique du cinéma de la Faculté des Lettres.