À la rescousse des poissons, le projet e-Fishency

 

Savais-tu qu’il y a des saumons en Suisse ? Ils remontent depuis l’Atlantique pour venir se reproduire chez nous. Nos rivières comptent d’ailleurs beaucoup de membres de leurs familles, les salmonidés : truites, ombles et ombles chevaliers, notamment.

Seulement, au cours des années 1970, leur population n’a cessé de diminuer. A l’époque, en agriculture, on employait encore beaucoup de pesticides, comme les désherbants. Ils finissaient par polluer les cours d’eau, d’où ils faisaient petit à petit disparaître l’oxygène. On appelle « eutrophisation » ce phénomène qui empêche toute vie sous-marine.

Face à cette menace, la Confédération et les cantons ont pris des mesures pour assainir nos lacs et rivières et éviter qu’ils se vident. Et, pour donner un coup de pouce à la nature, ils ont décidé d’y remettre des poissons.

On a donc fertilisé des œufs in vitro, puis on a remis les bébés poissons dans l’eau. Seulement voilà : comme ils avaient tous les mêmes parents, ils avaient aussi les mêmes gènes. Or, si un gène défectueux circule dans la famille, cela devient problématique dès le moment où ses membres se reproduisent entre eux : cela augmente le risque que leurs descendants héritent de deux copies défectueuses du même gène.

A l’UNIL, une startup, e-Fishency, aide les poissons à mélanger leurs gènes, à retourner au naturel, en somme. Ses chercheurs se rendent dans les élevages, où ils analysent l’ADN des poissons pour déterminer leur niveau de consanguinité. Cela leur permet ainsi d’aider les éleveurs à bien choisir les futurs parents.

L’entreprise travaille aussi à la conservation des différentes espèces en congelant les spermatozoïdes dans de l’azote liquide à -196 degrés. Pour le moment, on n’est pas encore capables de conserver des ovules. Mais cela peut déjà suffire à lutter contre l’extinction d’une espèce. e-Fishency s’occupe principalement de poissons, mais elle va également essayer de préserver d’autres espèces menacées, comme le mouton à nez noir.

Plaque d’incubation où grandissent des alevins
Les alevins sont relâchés dans la rivière

Le but d’e-Fishency est de préserver la diversité génétique des populations de poissons : www.e-fishency.ch

Une activité proposée par Christian de Guttry et David Nusbaumer de la startup e-Fishency, une structure montée par des doctorants de l’UNIL, en partenariat avec le HUB entrepreneuriat et innovation