Université de Lausanne
Les photographies tendent à exister en masse. Éléments moteurs de la consommation de masse, elles ont, dès l’invention du médium, amené l’industrie à développer de multiples instruments pour accélérer la production, le stockage et la diffusion des images, de la bobine de film à la carte mémoire, des appareils de petit format aux caméras numériques, en passant par la chronophotographie, le bélinographe, l’impression rotative, etc. En parallèle, nombre de techniques et de standards ont dû être mis au point ou adaptés à la photographie pour gérer, organiser et tirer parti de collections sans cesse croissantes : on peut penser aux catalogues iconographiques, aux registres, aux fichiers, aux systèmes de classification de bibliothèques, aux banques d’images, aux algorithmes, ou aux divers instruments de juxtaposition d’images comme les planches-contact ou les atlas. Dans certains cas, la photographie peut y constituer l’objet même de la collection, dans d’autres, elle agit plutôt comme l’outil permettant de rassembler et de donner accès à des matériaux provenant de sources très diverses, comme c’est le cas avec le microfilm, par exemple. Aujourd’hui, la nouvelle « indicialité » de la photographie numérique (André Gunthert) fournit des outils supplémentaires pour saisir les images et associer des données à elles, et pour offrir ainsi de nouveaux moyens de gérer et de donner accès à de grandes quantités d’images dans l’espoir de générer de nouveaux savoirs à partir d’elles.
Eastman Kodak Company Annual Report, 1952. George Eastman Museum, Rochester.
Le programme complet peut être téléchargé à cette adresse.
Le colloque est organisé par Estelle Blaschke, Olivier Lugon et Davide Nerini dans le cadre du projet de recherche FNS « Toute la culture du monde sur pellicule : essor et imaginaire du microfilm des années 1920 aux années 1950 ».