
Florence, quel a été ton parcours pour devenir professeure de français langue étrangère?
Je suis tombée dans le FLE comme Obélix dans la marmite de potion magique, un peu par hasard mais aussi par envie. Je rejoignais mon amoureux en Suisse après avoir travaillé pour une organisation internationale qui favorise l’échange des jeunes dans le monde. J’y avais travaillé comme salariée après avoir longtemps été bénévole pour ce même organisme grâce auquel j’étais partie aux Etats-Unis pour étudier une année dans une High School. J’adorais mon travail qui m’amenait à côtoyer des jeunes du monde entier. A travers eux, je continuais à vivre l’expérience interculturelle qui me passionne tant. De fil en aiguille, j’ai repris mes études afin de les compléter par un Master en Français langue étrangère. Un cours de français langue étrangère est une expérience interculturelle à elle toute seule, un bouillon de culture où on apprend à se connaître et à mieux se comprendre pour mieux vivre ensemble.
Au-delà de ton parcours professionnel, tu as « vu du pays », comme on dit, n’est-ce pas?
J’ai beaucoup voyagé et déménagé de par la profession de mon père. J’ai vécu en Afrique, en France métropolitaine, en Martinique, aux Etats-Unis et en Suisse avec des voyages ponctuels en Grande-Bretagne avant de venir m’installer définitivement en Suisse quand j’avais 26 ans. J’ai l’amour des cultures et la curiosité d’en connaître davantage sur les gens et leur histoire. Cette empreinte est largement présente dans mes cours où chaque vécu peut s’exprimer.
Qu’est-ce qui t’intéresse le plus dans l’enseignement du français?
Dans l’enseignement du français langue étrangère, j’aime tout. J’exerce mon métier avec passion en utilisant mes compétences de comédienne pour essayer de faire vivre réellement la langue – car, oui, je suis aussi comédienne.
Un moment du cours qui t’a marqué ?
Parmi plusieurs souvenirs marquants, j’en citerai deux. Le premier été où j’ai travaillé à l’Université. C’était en 2003, un été caniculaire. Les vendanges avaient été avancées à la fin du mois d’août. Lors d’une sortie de classe dans une coopérative de vin, les étudiants ont eu l’occasion de participer au foulage du raisin, c’est-à-dire d’écraser les grains de raisin dans un tonneau comme on le faisait autrefois. C’était une très belle expérience qui nous a valu beaucoup de moments de franche rigolade. Un autre événement dont je garde un souvenir fort, c’était en 2010. J’avais de nombreux étudiants syriens dans ma classe cette année-là. Je me souviens encore de cet étudiant syrien qui écoutait en boucle sur son MP3 « Voyage Voyage » de Desireless tout en chantonnant. Il était grand et dégageait de la bonne humeur. C’était un personnage. Je ne sais pas ce qu’il est devenu. Souvent je repense à lui les yeux tristes et me demande ce qu’il est devenu depuis l’atrocité de la guerre là-bas.
Qu’est-ce qui te plaît particulièrement au Cours de vacances de l’Unil?
Au Cours de vacances, j’aime par dessus tout l’ambiance, la jeunesse et la spontanéité qui y règne.
Une idée d’activité en région lausannoise après les cours ?
Une sortie que j’ai souvent faite, c’est prendre le bateau à Ouchy jusqu’à Montreux pour ensuite emprunter la promenade le long du lac jusqu’au Château de Chillon où un ou une guide nous attend pour la visite. La sortie est fabuleuse. A faire par beau temps. Et surtout, ne pas oublier chapeaux et crème solaire.