Jouer ensemble, ultime contre-pied à l’anxiété ambiante
A la morsure des crises, certains opposent le jeu. Ringards il y a vingt ans, plateaux, pions et cartes regagnent leurs lettres de noblesse. Fort de cet engouement, le plus grand bar à jeux de Suisse ouvrira ses portes dans quelques semaines à La Chaux-de-Fonds
Elle est bien loin, l’époque où le jeu de société était synonyme de lenteur et d’ennui. Où la seule perspective de passer deux heures bloqué autour d’un Scrabble avec les grands-parents confinait à la torture. En 2000, une planche de Titeuf illustrait avec éloquence cette «phobie» du jeu de société. On ne donnait alors pas cher de sa peau.
Aujourd’hui, les vieilles boîtes ressortent des armoires, aux côtés de nouvelles arrivantes – des centaines chaque année. Des festivals sont entièrement dédiés à la culture du jeu, comme Ludesco à La Chaux-de-Fonds. D’ici à la fin du printemps, la métropole horlogère accueillera même le plus grand bar à jeux de Suisse, l’Amuse-Bar. Avec 1300 jeux sur 140 mètres carrés, ses proportions sont exceptionnelles. Son arrivée sur le marché, en revanche, n’a rien d’extravagant. Spécialisés ou non, toujours plus de bars servent cartes et plateaux de jeux en plus du houblon. Comment expliquer cette fièvre?