Pour résister au temps, le dessin de presse se numérise
Entre les titres de journaux en déclin et une pression qui s’accroît, la satire vit un tournant. Mais des initiatives fleurissent pour penser sa pérennité, à l’image du travail de fond effectué par la famille de Burki, dessinateur historique de «24 heures»
Entre expositions, colloques et débats télévisés, le dessin de presse est au cœur de l’actualité de ce début d’année 2022. Car son avenir préoccupe: entre les journaux papier qui disparaissent – une situation qui ne devrait pas s’améliorer si l’on en croit la votation du 13 février et le refus de l’aide à la presse – et la pression des réseaux sociaux qui s’ajoute à celle des pouvoirs politiques et religieux, «la caricature vit une période d’ombre».
Ce sont les mots de Guillaume Doizy, spécialiste de l’histoire de la caricature et du dessin de presse, prononcés lors d’une conférence à l’Université de Lausanne. A ce futur incertain se greffe une autre interrogation: celle de la sauvegarde du dessin de presse à l’heure du tout numérique. Une question d’ordre patrimonial plus complexe qu’il n’y paraît.