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Jacques, Norbert, Raymond, Jean-Jacques et les autres. Le carré magique de la presse sportive romande

La mort de Jacques Ducret le 30 décembre dernier a marqué la fin d'une époque mythique et souvent mythifiée du journalisme sportif romand. Dans les années 1970-1980, la presse écrite était toute-puissante et Ducret, Eschmann, Pittet, Tillmann étaient des rois

Jacques Ducret lors de l'émission «Sous la loupe» de la télévision suisse romande, 1976. — © Archives RTS
Jacques Ducret lors de l'émission «Sous la loupe» de la télévision suisse romande, 1976. — © Archives RTS

«Avec le temps. Avec le temps va, tout s’en va. On oublie le visage et l’on oublie la voix.» La crainte des enfants de Jacques Ducret, dont Léo Ferré ouvrit la cérémonie d’adieux le 6 janvier à Genève, était que ses petits-enfants ne puissent prendre l’exacte mesure de l’œuvre accomplie par leur grand-père. Or, vingt-cinq ans après sa retraite, quinze ans après son dernier papier, les hommages furent nombreux et unanimes à saluer l’ancien chroniqueur du Servette et de l’équipe de Suisse. Comme, avant lui, pour les disparitions de Jean-Jacques Tillmann en 2015, de Norbert Eschmann en 2009, de Raymond Pittet en 1985.

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On peut creuser un sillon, même avec un stylo. Les signatures de Ducret, Eschmann, Tillmann et Pittet dans la presse romande demeurent aujourd’hui encore des références pour quantité de lecteurs, journalistes, amateurs de football et sportifs. Même Gabet Chapuisat a salué les tacles appuyés de Jacques Ducret. «Voir jouer Geni Meier, Fatton, Nemeth, Bosson, Mantula et tant d’autres en si bonne compagnie m’a donné une compréhension profonde du jeu et de l’art footballistique. […] Jacques Ducret était celui qui décryptait avec le plus de clairvoyance les mystères du football», nous a écrit Alain Rodari, libraire, supporter de Servette, qui, enfant, accompagnait son père André Rodari en tribune de presse.

Dans une interview au Matin en juillet 2017, l’entraîneur français Christian Gourcuff considérait son passage à La Chaux-de-Fonds (1981-1982) comme l’occasion d’une belle rencontre avec Norbert Eschmann, «une personne qui a beaucoup compté pour moi». En juin 2018, Aurélien Ferenczi écrivait dans Télérama son admiration pour Raymond Pittet, «érudit et poète, qui jouait avec les mots, les dates, les lieux, comme les personnages de son récit avec la balle. Il montrait des mythologies en train de se construire; il racontait les premiers temps du journalisme sportif comme d’autres l’aéropostale.» La même année, au détour d’un déjeuner-interview, Jean-Claude Killy nous avait dit combien «les journalistes de La Suisse étaient alors des gens importants, tous des personnalités».

La faute de Tillmann?

Que ce «carré magique» ait brillé au même moment indique une époque bénie. Celle des reportages au long cours, des bouclages au milieu de la nuit, des vestiaires ouverts, des notes de frais sans justificatifs et de «l’eldorado publicitaire», pour reprendre l'expression de l’historien Alain Clavien. De l’engagement le 5 juin 1971 de «Norbert Eschmann, un footballeur qui n’a pas besoin d’être présenté» à la Feuille d’Avis de Lausanne (qui deviendra 24 heures en 1972) «en qualité de stagiaire à plein temps», à la mort du journal La Suisse, le 13 mars 1994, il y a une effervescence, une émulation, une importance du fond et un souci de la forme. Un âge d’or?

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Spécialiste des médias suisses, l’historien François Vallotton se méfie du terme. D’abord parce que le véritable âge d’or de la presse romande est antérieur. Dans les années 1970, les restructurations et concentrations sont déjà à l’œuvre. Il perçoit cependant une montée en puissance quantitative et qualitative du fait sportif dans les journaux. «La place consacrée au sport augmente, elle représente 15% des pages de Blick dans les années 1960, explique-t-il. Des titres comme La Suisse et Le Matin misent sur leur rubrique sportive pour asseoir leur popularité et dépasser les frontières régionales. A la télévision apparaît le magazine sportif: Sous la loupe en 1967, Caméra sport de 1968 à 1974 puis Face au sport de 1975 à 1980 traitent tous les aspects du sport.»

Selon François Vallotton, la suppression de ces magazines au début des années 1980, «rapatriés au service Infos pour des raisons de rationalisation économique», est vécue «comme une dépossession par les journalistes sportifs qui avaient obtenu une forme de légitimité, mais dont on restreignait le périmètre à la seule couverture de l’événement. Le discours nostalgique a commencé à se construire à ce moment-là, pour culminer en 2009 avec la publication d’un livre assez polémique écrit par Jean-Jacques Tillmann et Bertrand Duboux.»

Les impressions des sportifs comptaient moins que leur propre opinion. Comme lecteur, c’était génial. Comme footballeur, parfois plus dur

Daniel Jeandupeux, ancien joueur et sélectionneur

Si ce n’était pas forcément mieux avant, c’était assurément très différent. «La télévision avait moins d’impact, les réseaux sociaux n’existaient pas. Pour les joueurs, les contacts avec les journalistes étaient assez directs. Certains prenaient parfois le car avec nous», se souvient Lucio Bizzini, alors défenseur de Servette et de l’équipe de Suisse. L’ancien entraîneur Guy Roux a connu «les Euros à quatre ou cinq journalistes francophones». Forcément, ça crée des liens. «Raymond Pittet et moi avions une passion commune pour le football. J’étais très copain aussi avec Eric Walter.»

Cette proximité, promiscuité parfois, leur donnait une réelle autorité dont ils ne se privaient pas. «Les impressions des sportifs comptaient moins que leur propre opinion, se marre l’ancien joueur et sélectionneur Daniel Jeandupeux. Comme lecteur, c’était génial. Comme footballeur, parfois plus dur.» D’autres l’ont toujours en travers de la gorge. Ainsi Michel Platini, qui nous raconta en 2018 comment Jacques Ducret l’avait privé en 1977 du Ballon d'or (juré pour la Suisse, Ducret fut l’un des deux seuls votants à n’attribuer aucun point à Platini, troisième à 4 points du Danois Allan Simonsen).

Une période propice

En mai 2000, dans l’une de ses «Carte blanche», Tillmann fit les présentations. «Du jet d’eau aux antipodes, Jacques Ducret, infatigable, continue d’arpenter l’univers. Dans le globe du football, il pratique tous les genres: éditorialiste, polémiste, tacticien, historien, statisticien avec un égal et rare talent. […] Un peu à part, un peu au-dessus peut-être, Raymond Pittet observait la vie, ses bruissements, ses vacarmes, les heures douces-amères, «lisait» le jeu de football et l’écrivait si finement et simplement que tous les hommes s’y retrouvaient meilleurs, et humait les morilles qu’il récoltait avec une fierté matoise. En queue de la cohorte, mais chronologiquement seulement, le joyau Norbert Eschmann. Juste et experte vision du phénomène, style approprié, indépendance d’esprit, chaleur humaine. Et un conteur éblouissant d’histoires en tous genres, du drolatique au grinçant, de la farce au drame.»

Dans ses travaux sur le football suisse, l’historien Philippe Vonnard a vu ces signatures revenir souvent. «Par leur parcours, ils avaient une haute idée du journalisme et du football. Ce sont des gens que l’on lisait ou voyait souvent, dans différents titres, ils occupaient une position centrale. Ils n’avaient pas peur de donner leur avis. La période y était propice: beaucoup de choses se mettent alors en place, le professionnalisme, les syndicats, les compétitions européennes. En Suisse, il y a des débats sur l’encadrement de l’équipe nationale, la formule du championnat change presque chaque année, l’animosité entre Romands et Alémaniques est assez vive. Il se passe beaucoup de choses et ils ont le sentiment d’avoir un rôle à jouer, d’autant que jusqu’à l’apparition de Freddy Rumo, les dirigeants du football suisse sont plutôt des messieurs assez âgés et prudents.»

Il y avait autour d’eux davantage que des seconds rôles: Jacques Guhl, le footballeur-poète; «le maître» Eric Walter, un ancien avocat; François Thébaud, «réfugié politique» hébergé par Raymond Pittet sur recommandations de Norbert Eschmann après la fermeture du trop intransigeant Miroir du football; le dessinateur Pellos, dont le coup de crayon ciselé avait le même tranchant que les éditos de Ducret qu’il illustrait; Paul Kartsonis, «le Grec»; le photographe Mete Razliki, «le Turc», qui finira directeur sportif de Galatasaray.

Norbert, le patriarche

En dessous, des novices entraient dans la profession, oreilles grandes ouvertes et yeux écarquillés. A 24 heures, Christian Despont découvre «un journalisme militant, avec un investissement personnel total». Norbert Eschmann, une gueule et un charisme à jouer dans L’aventure c’est l’aventure, n’était pas resté stagiaire longtemps. Sa connaissance du football, son goût du récit et sa propension à diviser le monde entre «mes potes» et le reste l’élevèrent vite en chef de clan, qui entraînait ses troupes autant qu’il jaugeait les hommes, en short et crampons plusieurs fois par semaine sur les terrains de Dorigny.

«C’était la figure patriarcale et il aimait bien ce rôle», reprend Christian Despont, qui vient de quitter la direction de Sport-Center pour lancer le média en ligne Watson. En décembre 2015, dans Le Matin Dimanche, il s’est revu jeune journaliste de 17 ans, gorgé des «préceptes eschmanniens», tenant tête à Bernard Challandes, alors entraîneur d’Yverdon, lui expliquant «comment il fallait jouer au football» et mépriser la «vulgarité du résultat». «Je l’expliquais fougueusement, avec toute la nuance d’un disciple acquis et incorruptible.»

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A la même époque, à Genève, Marc David se régalait chaque lundi midi à l’Odéon. «La rédaction sportive de La Suisse s’y attablait autour de Ducret et Eric Walter, Tillmann venait en voisin de la TSR. Il y trouvait une liberté de ton qui lui manquait à la télévision. On se retrouvait alors dans un film d’Audiard, la gouaille, l’esprit libertaire, le bonheur de la provocation», raconte le journaliste de L’illustré, également responsable du Messager boiteux. Ça vit dehors, dans les stades, les aéroports et les bistrots. A Lausanne, c’était L’Amica à La Sallaz. «Tard après les matchs, on était toujours sûrs d’y trouver Norbert et tous ceux qui voulaient refaire le match avec lui», se rappelle Christian Despont.

Dans les rédactions, où l’on ne pratiquait pas l’open space, le bureau des sports était hermétique à la pression dans un sens, à la fumée et aux engueulades dans l’autre. «Chacun s’était bâti son petit empire, devenu un Etat dans l’Etat. Norbert à 24 heures, il fallait pas venir l’emmerder», image Marc David. Plus méthodique, Ducret sauve chaque matin sa case postale de l’étouffement. «On était abonnés à L’Equipe, La Gazzetta, Sport, Kicker, La Dernière Heure et à un journal est-allemand qui parvenait avec trois jours de retard, énumère son fils Laurent. Il lisait et archivait tout.»

Ducret, Javert des stades

Si «les sports» fonctionnent en vase clos dans les rédactions, ils sont ouverts au monde, et notamment aux arts. «C’était un milieu assez particulier, une confrérie où se mêlaient le sport et la culture, souligne l’historien Grégoire Schneider. Norbert Eschmann est proche d’Apothéloz et de Buache, fondateurs de la Compagnie des Faux-Nez. Raymond Pittet décolle intellectuellement lorsqu’il a pour coach le docteur Marnier à Malley.» Pittet a joué avec Jacques Guhl, Tillmann partage le goût des bistrots avec Georges Haldas. Jacques Ducret, ami avec Lova Golovtchiner, a sur sa table de chevet les 17 000 pages du journal intime de l’écrivain genevois Henri-Frédéric Amiel.

Le style est essentiel. Le journaliste Christian Maillard a récemment raconté ce jour où Jacques Ducret lui fit remarquer «qu’on ne peut pas suivre un match de l’équipe nationale en jeans et en basket. Il faut se distinguer des joueurs.» Lui était toujours bien mis, et précédé d’une réputation d’ancien flic («Il a été gendarme trois ans, après avoir travaillé à la poste, parce qu’il avait voulu tôt être indépendant financièrement», élucide son fils) qui ajoutait à sa légende de Javert des stades, inflexible, incorruptible, toujours un peu à l’écart et patient quand il s’agissait d’attendre le remplaçant amer qui allait trop en dire, mais dire vrai.

Flegme valdo-britannique, Tillmann savait donner du rythme tout en pesant chaque mot. Norbert Eschmann avait davantage une culture orale et dictait ses papiers à la volée à des sténos, souvent d’une traite d’après quelques notes… Chez Ducret, la forme était au service du fond. «Il ne m’a jamais semblé parler pour ne rien dire», observe Alain Rodari. «Mon père me disait d’éviter les adverbes, de faire des phrases courtes et de soigner mes attaques de papier. Il trouvait que la langue française était finalement simple, qu’il n’y avait pas lieu de la compliquer inutilement.» Ses titres allaient à l’essentiel: «L’erreur de Gilbert Gress», «Les novices de Sundermann». Mais cette simplicité n’était parfois qu’apparente. «Un jour, voulant faire comprendre à un dirigeant qu’il en savait long sur lui, il titra son article du nom du salon de coiffure de la maîtresse de ce notable», raconte son fils.

A chacun ses combats

Chacun avait ses combats, qu’il menait avec plus ou moins d’ardeur. Tillmann aimait le football de clubs, l’Angleterre et le Brésil. Ducret leur préférait l’équipe nationale, peut-être pour ne pas la laisser aux Alémaniques. Leur ravir la rédaction du livre officiel du centenaire de l’ASF fut une victoire personnelle. Dans la préface de celui sur le Servette (1976), il justifie d’avoir tenu le «rôle ingrat» de «Cassandre» pour la bonne cause. «L’avenir d’un grand club à Genève dépend de l’engouement du public. Celui-ci possède un sens critique aiguisé. Il n’admet pas n’importe quoi.»

Les causes de Norbert Eschmann s’appelaient «ailiers, marquage de zone, 4-3-3, formule Rumo», égrène Marc David. «Il avait une conception intellectuelle de l’élégance et de la tactique», ajoute Christian Despont. L’expérience d’entraîneur d’Eschmann (Locarno puis Martigny) fut toutefois moins lumineuse qu’au bistrot avec salière et poivrier.

Son refus d’aller couvrir la Coupe du monde en Argentine valut à Raymond Pittet de passer à «Apostrophes»

Grégoire Schneider, historien

«Aucun ne craignait de défendre ses convictions. La presse alémanique se mouillait beaucoup moins, et laissait par exemple volontiers les Romands aller couvrir pour elle les matchs derrière le Rideau de fer», exhume l’historien Grégoire Schneider, qui a rédigé un travail de mémoire sur l’opposition de Raymond Pittet à la Coupe du monde 1978. «Il était l’un des seuls à refuser d’y aller et fut même invité chez Pivot à Apostrophes pour débattre: faut-il ou pas aller jouer au football dans l’Argentine de Videla?»

La position pour une fois radicale de Raymond Pittet fut critiquée, y compris en Suisse romande, y compris par Thébaud le gauchiste, ce qui permet à Grégoire Schneider de décoder les relations entre ces confrères, faites «d’admiration, de camaraderie et de rivalités». Car derrière la formidable émulation, il y avait aussi une grande concurrence entre ces forts caractères et ces gros egos.

«Pittet, le seul à me faire de l’ombre»

Pour son mémoire, Grégoire Schneider a recueilli – bien après – le témoignage de Jacques Ducret. Il y considère Raymond Pittet comme «le seul qui [lui] faisait de l’ombre dans la presse romande par son talent». «C’était un homme brillant auquel je vouais une réelle admiration car il avait une vraie plume et une culture ouverte bien au-delà du football. Il connaissait la littérature, ce qui fait défaut à bon nombre de journalistes de nos jours. Il s’agissait d’un copain de voyage même s’il avait son ego et un caractère plutôt bien trempé.»

«Mon père trouvait le Français Ferran trop pompeux et Thébaud trop extrémiste», se souvient Laurent Ducret. Face à Eschmann, il retenait ses coups. Tillmann faisait tampon entre les deux. «Ils se respectaient trop pour s’opposer vraiment», estime Christian Despont, qui fut tout de même témoin un jour où les non-dits furent dits, mais toujours avec style et un minimum de distance. «Ducret leur reprochait [à ceux de 24 heures] d’être doctrinaires et de taper toujours sur le même clou. «Au moins on ne tape pas à côté», s’était-il entendu répondre.»

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Comment cette époque s’est-elle évanouie? «Lorsque Raymond Pittet ne va pas en Argentine, cela a un écho considérable en Europe, mais paradoxalement et sans qu’il y ait forcément un lien, il va perdre après un peu de son aura, se retrouver moins exposé», constate Grégoire Schneider. Cela survient à un moment charnière: le football devient plus organisé, les déplacements ne sont plus des folles aventures, la télévision en couleur prend le dessus. Les années 1990 s’ouvrent par une crise et de fortes restructurations. Des journaux disparaissent, internet arrive.

Où sont ceux qui osent?

Raymond Pittet n’était déjà plus là pour voir ce paradoxe: plus la technologie donne du temps et plus il faut boucler tôt, écrire vite. Un jour, la sténo de garde pour la saisie du papier d’Eschmann ou la machine à écrire qui attend Eric Walter à la Tribune de Genève devinrent des anachronismes. Jean-Jacques Tillmann laissa filer, Jacques Ducret, toujours combatif, se mit à internet «sans en vivre la tyrannie», estime son fils Laurent pour qui «le métier a changé. Eux avaient le temps d’aller au fond des choses, de garder une info 24 ou 48 heures.»

Mais il y a autre chose. A la tête d’une importante rédaction, Christian Despont dit avoir peiné à trouver «des personnalités». «Il en reste peut-être dans le hockey mais pas dans le football. Aujourd’hui, on s’interdit de donner son avis, on ne se sent pas légitime. Mais donner son avis, ce n’est pas détenir la vérité, c’est lancer un débat.» Les journalistes ont ainsi peu à peu abandonné l’expertise aux consultants et désormais aux analystes vidéo et data scientists.

«Les outils manquent pour établir un portrait de groupe des journalistes sportifs, mais je pense qu’on y trouverait une évolution assez nette vers le recrutement de profils plus uniformes, avec une plus grande difficulté à faire autre chose, estime l’historien François Vallotton. Les gens dont vous parlez venaient d’horizons très variés. Ils avaient certes des marges de manœuvre supérieures, mais aussi moins de formatage, et un côté couteau suisse qui, peut-être, leur autorisaient une plus grande liberté de ton.»

Aux obsèques de Jacques Ducret, sa fille raconta qu’il lui avait conseillé, sachant qu’elle rédigerait son éloge funèbre, «de faire des phrases courtes, d’éviter les adverbes et de mettre quelques défauts pour que cela soit crédible».

A relire: Notre réédition de quelques articles de Raymond Pittet

Carré d’as

© Archives RTS
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Jacques Ducret (1930-2020)

Journaliste à Sportinformation de 1962 à 1995, chroniqueur à La Semaine sportive, La Suisse, Foot-Hebdo, Match Mag, correspondant de France Football

Auteur de Servette Football Club (L’Âge d’Homme, 1976), Le Livre d’or du football suisse (L’Âge d’Homme, 1994), Chronique du football genevois (Slatkine, 2001), Des Charmilles au Stade de Genève (avec Jean-François Develey, Slatkine, 2003), La Suisse de Köbi Kuhn (Slatkine, 2004).

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Raymond Pittet (1927-1985)

Ancien footballeur à Lausanne, Sion et Malley

Journaliste à Tribune de Lausanne-Le Matin de 1955 à 1985

Auteur de Le Football et les hommes (Hatier, 1971), 1930-1978 Il était une fois la Coupe du monde (Alta, 1978), 75 ans de football vaudois (Tribune de Lausanne, 1979), Les Années douces-amères. 27 histoires drôles ou cruelles de chez nous (Piantanida, 1980).

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Norbert Eschmann (1933-2009)

Ancien footballeur à Lausanne, Servette, Marseille, Stade Français. 15 sélections en équipe de Suisse

Entraîneur à Locarno (1967-1969) et Martigny (1969-1971)

Journaliste à 24 heures de 1971 à 1998, chroniqueur à Miroir du Football.

© RTS/Daniel Rufener
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Jean-Jacques Tillmann (1935-2015)

Journaliste à la TSR de 1963 à 2000. Chroniqueur à La Suisse puis à 24 heures

30 finales de Cup, 9 Coupes du monde et 300 matchs de coupes d’Europe commentés

Auteur de Carnet de balles (Slatkine, 2001), Face au sport. Peut-on encore sauver la TSR? (avec Bertrand Duboux, Slatkine, 2009).