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Prendre langues

Sa vie est un brouhaha byzantin. Traductrice de l’hébreu moderne, Rosie Pinhas-Delpuech nous accueille en son château provisoire

Porte-voix des littératures israéliennes, Rosie Pinhas-Delpuech est accueillie en résidence pendant deux mois au château de Lavigny (VD). © Javier Sabarros
Porte-voix des littératures israéliennes, Rosie Pinhas-Delpuech est accueillie en résidence pendant deux mois au château de Lavigny (VD). © Javier Sabarros

Thierry Raboud

Publié le 25.09.2021

Temps de lecture estimé : 8 minutes

Livre » Elle a appris la langue d’un peuple qui n’en avait pas et se l’est inventée. Puis elle se l’est mise en bouche comme on mangerait des cailloux, avant de porter ce fardeau d’une rive à l’autre. Elle se dit «transporteuse de langues», et les mots ont un poids. «Un métier très fatigant, qui demande une énorme concentration. Avant de plonger dans un texte, il faut échauffer ses muscles, sa tête, son cœur. Puis traverser le gué, aller au combat pour porter une langue vers une autre qui souvent s’y refuse. A la fin d’une journée je suis épuisée, alors je marche beaucoup pour me détendre… et je prends parfois un petit whisky.»

Rosie Pinhas-Delpuech est traductrice de l’hébreu moderne, outil rugueux exhumé d’une terre biblique auquel elle consacre un passionnant roman documentaire (lire ci-dessous). Et on l’imagine volontiers, après l’effort et avant le single malt, vaguer dans la campagne doucement mamelonnée de cet arrière-pays vaudois où elle vient de poser ses valises.

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