Louis Aimé Augustin Le Prince touche au but ! Il va faire la démonstration de sa caméra et de son projecteur à New York et être sacré comme L’inventeur du cinéma ! Mais, le 16 septembre 1890, il monte dans le direct Dijon-Paris, et disparaît.
Louis Aimé Augustin Le Prince naît à Metz en 1841. Après des études en Allemagne, il s’installe à Leeds en Angleterre où il crée une école d’arts appliqués avec sa femme Elisabeth. Puis direction New York où il travaille avec Théodore Poilpot à la création de gigantesques panoramas.
Patrick Rebeaud, réalisateur du documentaire L’affaire Leprince le cold case de l’histoire du cinéma décrypte pour nous ce que voit le public "Imaginez un public qui serait dans un cirque mais au milieu de la piste, et les peintures seraient autour de lui. Ce sont des peintures très réalistes, des trompes l’œil et elles représentent en général des batailles, des guerres. Et pour que ce soit encore plus vrai on ajoute au premier plan, devant la peinture, des objets réels : des arbustes, des canons, des mannequins qui simulent des cadavres, on tire des coups de feu, le spectacle est total."
Louis Le Prince ne veut pas s’arrêter là, il a l’ambition de donner vie aux images. À partir de 1885 il travaille à l’invention d’une caméra et d’un projecteur. Il crée d’abord une caméra seize objectifs, puis une caméra un objectif. Mais la projection pose problème.
Peter Domankievicz, réalisateur, scénariste et journaliste, nous explique le côté technique de l'enregistrement : "En premier lieu, il faut pouvoir filmer une série d’images qui ne se superposent pas. Pour le cinéma tel qu’on le connait aujourd’hui, il faut faire en sorte que les images soient enregistrées à la même cadence. Si vous voulez projeter depuis une bande de pellicule, il faut que les images soient équidistantes."
Le Prince dépose un premier brevet aux Etats-Unis, puis, lorsque celui-ci est approuvé, également en France, en Angleterre, en Autriche, en Italie et en Hongrie. La pellicule celluloïd est commercialisée en 1889 ; support souple et transparent elle apporte la solution pour une meilleure projection. Louis Le Prince demande à sa femme et son fils, alors à New York, de louer une maison à Manhattan où préparer la démonstration de son invention.
Avant cette première projection publique, il passe à Dijon pour voir son frère, puis embarque dans le train pour Paris où l’attendent des amis, c’est avec eux qu’il rentrera à New York. Mais Louis Le Prince ne les a jamais rejoints, il a disparu, ce 16 septembre 1890.
Les invités
- David Wilkinson, réalisateur du documentaire The first film
- Peter Domankievicz, réalisateur, scénariste et journaliste
- Richard Howells, enseignant chercheur
- Irfan Shah, écrivain et créateur du podcast The Shadow Traps
- Laurent Le Forestier, enseignant chercheur
- Patrick Rebeaud, réalisateur du documentaire L’affaire Leprince le cold case de l’histoire du cinéma
- Laurie Snyder, arrière arrière petite fille de Louis Aimé Augustin Le Prince
Remerciements : Association Domitor, la librairie universitaire de Leeds, Paul Sellors, Ian Christie, Denis Forget
Avec les voix françaises de Maxime Le Gall, Romain Lemire et Sophie Barjac - Traduction, Joy Majdalani - Les lettres de Louis Le Prince ont été lues par Frédéric Bocquet. Ses lettres ont parfois été modifiées pour les besoins de la lecture. Certains passages proviennent de lettres antérieures ou postérieures.
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Générique
Un documentaire de Céline Zufferey, réalisé par Julie Beressi. Prise de son, Jean-Benoît Têtu et Djaisan Taouss. Mixage, Valérie Lavalart. Page web, Sylvia Favre.
Musique
- Générique de La Séquence du spectateur (1953-1989. Voix-off, Catherine Langeais)
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Pour en savoir plus
- The First Film. The greatest mystery in cinema history (2015, 01h50, Guerilla Films production), documentaire de David Nicholas Wilkinson
- L’affaire Leprince, le cold case de l’histoire du cinéma sur Vimeo
- The Shadow Traps. The films and mysterious disappearance of Louis Le Prince par Irfan Shah sur le site buzzsprout.com et en podcast payant sur patreon.com
- Jean-Jacques Aulas et Jacques Pfend, Louis Aimé Augustin Leprince, inventeur et artiste, précurseur du cinéma, en ligne sur le site 1895, revue de l'association française de recherche sur l'histoire du cinéma
- Portrait de Louis Aimé Augustin Le Prince dans le Who’s Who of Victorian Cinema
- Leeds Bridge 1888 : Ces quelques secondes sont considérées comme le deuxième film jamais réalisé, il a été tourné par l’inventeur français Louis Leprince vers la fin de 1888. À voir dans le site Archive.org
- Louis le Prince shot the first film – but did he invent movies ? s’interroge Ian Macdonald dans The Conversation (août 2015)
- Louis Le Prince, qui a tourné le premier film au monde à Leeds, article publié sur le site de BBC News (juin 2015)
- The Career of L. A. A. Le Prince par E. Kilburn Scott dans Journal of the Society of Motion Picture Engineers (1931)
Retrouvez, demain dimanche, l'épisode deux Quand l’inventeur disparaît
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