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Roblox, ou l’ubérisation du jeu vidéo

Sur la plate-forme, le gamer est lui-même le créateur de son univers virtuel et peut même espérer en tirer des profits. Une logique capitaliste qui a très peu d’élus, en dehors de la plate-forme elle-même.

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Publié le 13 novembre 2021 à 15h00, modifié le 16 mai 2022 à 16h13

Temps de Lecture 2 min.

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Création d'un avatar dans Roblox.

La firme californienne a réussi un tour de force : s’imposer comme l’une des marques de jeux vidéo les plus populaires au monde sans concevoir le moindre jeu. Car au sein de Roblox, les internautes développent eux-mêmes les univers virtuels, grâce à un kit de création clé en main intégré à la plate-forme, Roblox Studio. N’importe quel novice peut espérer séduire des gamers de toute la planète en créant son propre jeu.

Aurélien Reynard, Lyonnais de 22 ans, compte parmi les pionniers dans le domaine en France. Il est encore au collège quand il découvre Roblox en 2013 et se prend de passion pour la programmation. « J’ai tout appris sur le tas, c’était assez compliqué, mais je me suis perfectionné petit à petit grâce à des vidéos YouTube », rembobine-t-il. Au fil des ans, il devient expert en développement, participe à la création de jeux à succès et prend l’habitude de travailler pour des studios de professionnels. Aujourd’hui, ce fils d’ouvrier et de secrétaire vient de mettre en pause ses études d’ingénieur en informatique pour se consacrer à temps plein à Roblox. Il estime ses revenus à environ 30 000 euros bruts par mois.

« Nous devons être une dizaine de Français à vraiment gagner notre vie grâce à Roblox », note Aurélien Reynard, qui gagne environ 30 000 euros par mois

Aurélien Reynard le sait : sa trajectoire est une exception parmi les milliers de développeurs qui n’ont jamais touché un centime sur Roblox. « Il n’y a pas de chiffres précis à ce sujet, mais nous devons être une dizaine de Français à vraiment gagner notre vie grâce à cette plate-forme. Et j’ai mis près de dix ans à développer mon réseau pour en arriver là », insiste-t-il. En 2020, la compagnie disait faire appel à plus de 2 millions de créateurs à travers le monde. Certains sont indépendants, mais la plupart des jeux très populaires sont produits par des studios professionnels.

Robux, le dollar de Roblox

Pour Yannick Rochat, professeur assistant en études vidéoludiques à l’Université de Lausanne, ce modèle économique marque une nouvelle étape dans l’histoire des jeux vidéo : « C’est une plate-forme qui héberge des jeux, mais qui ne met elle-même aucun service sur le marché. Comme Uber ou Airbnb, elle se contente de fournir un logiciel qui permet à des internautes d’échanger des services », remarque le chercheur, pour qui « on a l’impression d’un système où l’argent circule, mais il enrichit surtout la plate-forme ».

Comme pour Fortnite, l’accès à la plate-forme Roblox est entièrement gratuit. Mais les incitations à mettre la main au porte-monnaie sont omniprésentes, pour débloquer certaines fonctionnalités ou pour acquérir le dernier accessoire d’avatar à la mode. Ici, les échanges se font en Robux, la monnaie locale indexée sur le dollar. Les développeurs, eux, sont rémunérés grâce aux microtransactions effectuées au sein de leurs jeux, et ne peuvent convertir leur pactole en monnaie réelle qu’après avoir amassé plus de 100 000 Robux, soit environ 1 250 euros. La firme américaine retient bien sûr une commission. Les sommes en jeu étant très faibles, il faut attirer des milliers de gamers pour espérer générer des sommes intéressantes.

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