Pas facile de résumer une thèse de doctorat en trois minutes. Le défi a pourtant été relevé avec brio par les 15 doctorantes et doctorants de l’édition 2023 du concours « Ma thèse en 180 secondes ».
« Vulgarisation », « concision » et « rapidité », tels sont les maîtres-mots du périlleux exercice, auquel se sont soumis les 15 candidates et candidats du concours « Ma thèse en 180 secondes », le 16 mars sur la scène de l’Amphimax. Un défi relevé de manière particulièrement brillante par Arnaud Lyon (1e prix), Sarah Koller (2e prix) et Charline Carron (3e prix et prix du public), qui ont ainsi validé leurs tickets d’entrées pour la finale suisse, et qui repartent également avec respectivement CHF 1000.-, CHF 750.- et deux fois CHF 500.- dans leurs poches.
L’ambiance était festive et sans prétention. « On va se faire un joli voyage dans la connaissance », a invité Stéphane Gabioud, journaliste et orateur de la soirée, plein d’entrain. Quelques minutes avant le premier « GONG », c’est dans une bonne humeur communicative qu’il a lancé le pari : « On va ressortir de cette soirée plus intelligents qu’on ne l’est déjà ». Et selon toute vraisemblance, celui-ci semble tenu.
Avec éloquence et tranquilité
« Vous passez une bonne soirée ? Vous me semblez bien calmes. » C’est par cette simple et désinvolte interpellation qu’Arnaud Lyon (1e prix) a débuté son temps de parole, on ne peut plus serein. « Et pourtant… vous respirez, a-t-il continué tranquillement. Et l’oxygène est ainsi transporté dans votre sang ». C’est par ce subtil enchaînement que le doctorant à la Faculté de biologie et médecine a en effet amorcer l’explication, plein d’éloquence, de son sujet de thèse: L’impact du dimorphisme sexuel sur la réponse immuno-métabolique aux lésions d’ischémie-reperfusion.
Sarah Koller (2e prix), doctorante à la Faculté de géosciences et environnement, a quant à elle choisi de s’inspirer de l’univers du célèbre film Matrix pour illustrer son sujet de recherche : Vers une culture économique post-croissance : blocages et leviers existentiels de transition dans une perspective écopsychologique. Empreint de beaucoup de douceur, voire parfois même d’un brin d’émotion, son discours s’est révélé fort et interpellant : « Ce qui nous attache à la matrice c’est le mode autruche ».
Mais celle qui a su séduire public et jury, c’est Charline Carron (3e prix et prix du public). La doctorante à la Faculté de biologie et de médecine, a su se démarquer par sa métaphore sur le jardinage, afin d’expliquer ses recherches sur le cerveau qui, elle l’espère, pourraient un jour peut-être lui permettre de trouver un traitement contre les pertes de mémoire. Sa voix était claire, posée et sa gestuelle a également beaucoup aidé à comprendre les enjeux de sa thèse sur L’étude des effets d’un peptide sécrété par les astrocytes sur la neurogenèse adulte hippocampale.
Quand la science affronte le chrono
L’UNIL participe pour la septième fois à cette compétition internationale de vulgarisation scientifique. L’idée ? Présenter des années de recherche en 180 secondes, top chrono, à un public profane et devant un jury composé de membres représentants de la société, de la communication et du monde scientifique. Cela, en ne s’appuyant bien sûr que sur une seule et unique diapositive. Les trois critères sur lesquels le jury les attend au tournant sont simples : leur talent oratoire, leur capacité de vulgarisation ainsi que la structure de leur exposé. On notera toutefois un autre critère, plus secondaire : le coup de cœur. « Vous savez c’est quand vous voyez quelqu’un qui n’a pas forcément été brillant et que vous vous dites « ahh mais je l’aime bien »… c’est ça le coup de cœur », a explicité Stéphane Gabioud en détaillant l’importance de l’émotion ressentie.
Ouvert à toutes les facultés, le concours a cette année accueilli une large majorité de candidates et candidats issus de la Faculté de biologie et de médecine (FBM) et pouvait être suivi en direct sur la chaîne YouTube de l’UNIL. Le 29 juin prochain, le campus de Dorigny accueillera la finale suisse, durant laquelle s’affronteront les vainqueurs des différentes hautes écoles. La finale internationale aura quant à elle lieu cet automne à Rabat au Maroc.