L’hormone GnRH, nouvelle piste de traitement dans la trisomie 21
La GnRH, hormone importante pour la reproduction, est aussi impliquée dans des fonctions cérébrales et dans l’olfaction chez des souris modèles de la trisomie 21, selon des recherches franco-suisses. En injection, elle permet de restaurer certaines capacités cognitives chez ces animaux. Une étude pilote chez des personnes avec le syndrome de Down montre une amélioration de 10 à 30%
C’est une toute petite hormone, cinq fois moins massive que l’insuline, mais aux grands effets. L’hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires, appelée aussi gonadolibérine ou GnRH, est connue comme la cheffe d’orchestre de la puberté et de la reproduction chez l’humain, comme chez tous les vertébrés. La GnRH est sécrétée au niveau du cerveau par une poignée de neurones. Cette hormone pourrait-elle intervenir dans d’autres fonctions que la reproduction? C’est la question à laquelle a tenté de répondre une équipe de scientifiques français. Dans un modèle de souris utilisé pour étudier la trisomie 21, les chercheurs ont montré que la GnRH améliorait la fonction de mémoire et l’olfaction. De quoi donner l’idée à des scientifiques au CHUV de tester l’injection de GnRH chez des personnes atteintes de trisomie 21, dite aussi syndrome de Down. Les résultats préliminaires, publiés jeudi dans la revue Science, sont plutôt encourageants malgré quelques limites.
Depuis plusieurs années, Vincent Prévot et ses collègues de l’Inserm à Lille étudient les mécanismes d’action de la GnRH chez des souris porteuses d’une trisomie proche du syndrome humain. «Nous nous sommes intéressés à la trisomie 21, maladie génétique fréquente, parce que les enfants atteints voient leurs capacités cognitives et leur odorat ne décliner qu’à partir de la puberté, explique le chercheur du Laboratoire Lille Neuroscience & Cognition. Quelque chose se passe à ce moment-là. Notre hypothèse était que la GnRH et les neurones qui la produisent jouent un rôle dans la mise en place de la pathologie.»