Un tour de force ! Les enseignant·e·s, les collaborateurs·trices de l’École de médecine ont accompli une véritable gageure depuis le jour de la déclaration de l’état de nécessité. Aux défis techniques et pédagogiques de l’enseignement à distance se sont ajoutés la réorganisation et le redimensionnement des enseignements cliniques, la mobilisation des étudiant·e·s de niveau Master dans le système de santé, ainsi que la révision complète de la planification des examens selon des formats inédits et innovants. Au final, les étudiant·e·s ont pu poursuivre leur formation et valider leur année. Ces derniers mois ont représenté un vaste laboratoire d’expérimentation, un ébranlement dont naîtront de nouvelles pratiques. Petit retour sur 5 mois intenses.
À la mi-mars, le Conseil d’État a prononcé l’état de nécessité pour tout le territoire vaudois, plaçant l’Université devant des défis organisationnels majeurs. Pour l’École de médecine, il s’est agi d’adapter en quelques jours son fonctionnement en plaçant tous ses collaborateurs·trices en télétravail (à l’exception des clinicien·ne·s) et en adoptant les solutions techniques disponibles pour permettre aux étudiant·e·s de continuer leurs études à distance et valider leur semestre.
Au niveau Bachelor, l’Unité de pédagogie médicale (UPMed) a déployé, en collaboration avec les enseignant·e·s, un important dispositif d’enseignements à distance, calqué sur l’horaire existant afin de respecter dans la mesure du possible la logique et la séquence modulaire du cursus.
Plus de 400 heures d’enregistrements de cours ont été mis à disposition des étudiant·e·s et des cours interactifs ont été mis en place à l’aide d’un outil de visioconférence pour les grands groupes. L’UPMed a dû faire face à de nombreux défis : l’hétérogénéité du matériel disponible, le manque d’automatisation ou encore la nécessité d’un soutien individuel à distance pour les enseignant·e·s. Alors qu’ils ne les utilisaient pas ou peu avant le semi-confinement, les enseignant·e·s se sont initiés dans l’urgence aux outils numériques de l’enseignement à distance, transformant de fait cette période en un laboratoire d’expérimentation numérique.
Au niveau Master, les activités/enseignements d’immersion clinique ont été redimensionnés pour tenir compte des capacités des services d’accueil souvent submergés par la crise sanitaire.
Quant aux étudiant·e·s de Master, ils se sont massivement mobilisé·e·s en soutien à la crise, que ce soit dans les hôpitaux, mais également dans les EMS, CMS, permanences des urgences et dans les cabinets privés de toute la Suisse romande, et ce, en collaboration avec la Direction générale de la santé du canton de Vaud (voir l’actualité Baptême de feu pour les étudiant·e·s en médecine). Certain·e·s ont même été actifs·ves, sur leur propre initiative, en Suisse allemande et au Tessin.
Parallèlement à toutes ces réorganisations, l’École de médecine a dû mettre en place les conditions nécessaires à la validation de ce semestre particulier par les étudiant·e·s. La crise du Covid-19 a imposé une révision complète de la planification des examens, maintenus malgré tout, mais selon des modalités particulières. Elle a aussi été l’occasion de déployer des formats d’évaluation inédits et innovants.
La Direction de l’UNIL a rapidement défini un cadre pour les évaluations :
Le critère principal qui a guidé le choix de la modalité (en présentiel ou à distance) a été celui du caractère sélectif ou non de l’évaluation. Ainsi, des évaluations en ligne et à distance ont été organisées à partir de la volée de 3e année de Bachelor, tandis que des évaluations en présentiel ont été maintenues pour les deux premières années de Bachelor. Quant aux ECOS, seul celui de 3e année de Bachelor a été maintenu au mois d’août.
Les défis pédagogiques et organisationnels de ces examens ont été multiples. La nouvelle Unité des évaluations des apprentissages (UnEvAp) de l’École de médecine a relevé avec brio, en collaboration avec l’UPMed et le service informatique de la Faculté, le défi d’organiser des examens en ligne et à distance pour quelque 465 étudiant·e·s, en s’appuyant sur un dispositif technique et informatique propre, différent de celui utilisé en central par l’UNIL.
Quant à l’organisation des examens en présentiel pour près de 700 étudiant·e·s dans le respect de prescriptions sanitaires strictes, elle a requis l’engagement d’un important nombre d’acteurs·trices et de nombreux efforts logistiques. Les salles de sport du campus universitaire se sont transformées, le temps de la pandémie et malgré des travaux en cours, en salles d’examen pour les volées les plus nombreuses.