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« Le lien social entre l’UNIL et ses étudiant·e·s est fondamental »

Le Service d’orientation et carrières a publié ce mois-ci le rapport de l’enquête « Comment allez-vous ? » qui a pris le pouls des débutant·e·s ayant commencé leur cursus en septembre 2020. Entretien avec la cheffe de service Karin Hehlen.

Les premiers pas à l’Université représentent un challenge, surtout dans un contexte de pandémie mondiale. L’enquête téléphonique « Comment allez-vous ? » a pour but de recueillir des informations sur l’état général des débutantes et débutants à l’UNIL et d’identifier d’éventuelles problématiques. Effectuée chaque année par le Service d’orientation et carrières (SOC) en collaboration avec la Fédération des associations d’étudiant·e·s de l’UNIL (FAE), l’étude a été menée du 2 au 25 novembre dernier auprès des personnes qui venaient de débuter leur Bachelor. Une série d’entretiens téléphoniques ont été effectués sur la base d’un questionnaire informatique par une vingtaine d’étudiantes et étudiants recrutés et formés par la FAE. Le rapport 2020 a été publié ce mois-ci. Entretien avec Karin Hehlen, cheffe du Service d’orientation et carrières.

Karin Hehlen, responsable du Service d’orientation et carrières. (F. Imhof © UNIL)

Karin Hehlen, en 2020, la crise du Covid-19 a bouleversé la vie de la communauté universitaire. Est-ce que cette situation se traduit dans les résultats de l’enquête menée par votre service ?

Oui, plus de deux tiers des répondant·e·s mentionnent être affecté·e·s  voir très affecté·e·s  par ce contexte, notamment en raison du manque de contact social et des incertitudes liées à l’avenir. Tous les ans, nous abordons des thématiques comme les méthodes de travail, le choix d’études, la situation matérielle ou l’état psychologique. Nous avons constaté en 2020 une diminution du nombre de personnes estimant avoir de bonnes méthodes de travail, alors que ce chiffre est stable d’habitude. À la question de la cause de ces difficultés, la catégorie « autre » a été cochée par 11,6 % des répondants qui ont indiqué la plupart du temps en commentaire des éléments liés à la situation sanitaire.

Et avez-vous constaté un changement quant à l’état psychologique global ?

Le score de cette année est le plus bas enregistré depuis 2011 (ndlr : 63% des répondant·e·s jugent leur état psychologique satisfaisant contre 86,1% en 2011). Cela ne signifie pas qu’il est forcément défavorable, mais qu’il est moins bon que d’habitude. Là encore, pour expliquer leurs difficultés, 17% des répondant·e·s ont choisi la catégorie « autre », en évoquant principalement le contexte d’isolement social ou du Covid-19 en général.

Concernant l’enseignement hybride, le système semble apprécié et bien noté. C’est plutôt encourageant !

Complètement. Cependant, aujourd’hui cette évaluation positive est tout de même à nuancer, notamment dans la durée et ce, par rapport au contexte sanitaire. Au moment où nous les avions interrogé·e·s, les étudiant·e·s venaient de commencer et, pour la plupart, n’avaient pas connu autre chose que l’enseignement hybride. Et l’étude montre bien que, selon les répondant·e·s, si la situation devait perdurer, cela aurait un impact sur la motivation. Ce qui ressort en revanche, c’est que ce n’est pas l’enseignement à distance en lui-même qui semble affecter les étudiant·e·s – il comporte des éléments positifs qui ont aussi été relevés – mais plutôt ses effets collatéraux, comme l’isolement social. Le fait de ne pas pouvoir voir ses ami·e·s d’études, sortir, décompresser, est pesant.

Que signifient ces résultats pour le SOC ?

Cela nous rappelle l’importance de montrer aux étudiant·e·s que l’on existe et qu’elles et ils peuvent nous solliciter pour les difficultés d’adaptations aux études, de stress, de réorientation, ou pour des questions par rapport à l’entrée sur le marché du travail. Les personnes que nous avons contactées nous le disent : le fait que l’institution prenne le temps de les appeler, de savoir comment elles vont et leur proposent des solutions est apprécié. Cela permet aussi à l’UNIL de garder un lien et de profiter de ce moment d’interrogations pour informer sur les différents outils à disposition. Cela a été d’autant plus important en 2020.

Quels sont justement les outils de soutien mis en place ?

L’espace Entraide UNIL a été créé lors de la première vague. Il permet de solliciter de manière anonyme une entraide de la part d’autres étudiant·e·s pour des notes de cours ou d’autres ressources. Des tutoriels vidéo sont aussi proposés. Ils comprennent des conseils pratiques et des témoignages en lien avec l’enseignement à distance. Ces outils sont présentés sur la page Étudier du site unil.ch/coronavirus qui est en amélioration continue. Nous y déclinons les prestations des services qui offrent une aide en cas de besoin financier, de soutien psychologique ou spirituel, de problème de santé, de question administrative ou encore à propos des études. Le SOC par exemple propose des permanences Zoom individuelles avec des psychologues et des conseillers·ières. Nous communiquons aussi régulièrement sur l’accessibilité des services aux étudiant·e·s via la newsletter Étudier.

Allez-vous mettre en place des nouveautés sur la base de cette enquête ?

Au niveau des prestations de notre Service en elles-mêmes, non. Nous avons d’ores et déjà mis en place un renforcement de nos disponibilités pour les permanences et toutes nos prestations ont été adaptées pour être délivrées et accessibles à distance. En revanche, nous adaptons notre vigilance dans le cadre de nos consultations. Nous évoquons avec les étudiant·e·s qui viennent la situation du moral et nous essayons dans la mesure du possible de les rassurer et de les envoyer vers les services adaptés.

Si vous deviez passer un message aux étudiant·e·s, lequel serait-il ?

En tant que psychologue, je reçois des personnes dans le cadre des consultations du SOC. Ce que j’explique souvent ces temps-ci, c’est l’importance de garder un rythme, une heure de réveil, de coucher, pour ne pas se laisser dépasser. Et pour le moral, réserver des moments pour sortir, faire une activité physique, et tenir bon !