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Baptême du feu pour les étudiant·e·s en médecine

Quelque 340 étudiant·e·s en médecine de l’UNIL prêtent actuellement main forte dans des structures de soins à travers toute la Suisse romande. Le point avec le chef d’orchestre de cette mobilisation, Alexander Jucht, délégué des 5e année.

Alexander Jucht, délégué des étudiants en 5e année de médecine © DR

« En 30 minutes, j’ai reçu 80 e-mails d’étudiants qui voulaient s’engager ! » se souvient Alexander Jucht. Le 13 mars, ce délégué des 5e année lance un appel à sa volée à la recherche de 15 personnes prêtes à s’investir dans la lutte contre le Covid-19. La déferlante de solidarité ne cessera plus. « Tout le monde veut retrousser ses manches, y compris des étudiants en échange et des membres d’autres facultés ! » Face à un tel engouement, Alexander Jucht et les autres délégués se sont rapidement organisés pour centraliser les demandes et, parallèlement, recueillir les besoins des hôpitaux. Un travail qui, depuis début avril, s’effectue en collaboration avec la Direction générale de la santé du canton de Vaud.

Couvrir tout le système de santé

« Nous comptons actuellement 300 volontaires, 140 d’entre eux sont mobilisés sur le terrain, essentiellement des 4e et 5e années. À ceux-ci s’ajoutent les quelque 200 étudiants de 6e, de toute façon en stage », détaille le coordinateur. Les nouvelles recrues sont intégrées aux hôpitaux, mais pas seulement. Certaines prêtent aussi main forte dans des EMS, CMS, permanences d’urgences et cabinets privés dans toute la Suisse romande. Et même au-delà puisque certains sont actifs au Tessin. « Nous les plaçons au plus près de leur domicile, afin de minimiser le recours aux transports publics », rapporte Alexander Jucht.

Au début, les étudiants reprenaient souvent les postes de médecins assistants ainsi libérés pour aider aux soins intensifs par exemple. Par la suite, nombre d’entre eux ont été affectés dans les centres de tri installés devant les hôpitaux et travaillent désormais main dans la main avec des étudiants en soins infirmiers et la protection civile.

Ceux qui ne peuvent pas évoluer au contact direct du virus aident à la garderie du CHUV. Les 3e année, sans expérience clinique, livrent des médicaments ou dispensent des cours de soutien à des gymnasiens.

Aider oui, mais avec un cadre clair

« Tous les volontaires ont bénéficié d’une formation accélérée mise sur pied avec l’École de médecine et ont signé un contrat de travail en bonne et due forme. » Malgré tout, pour beaucoup, cette épreuve s’apparente à un baptême du feu. « La première expérience clinique est déjà lourde en soi… Évidemment, dans les conditions actuelles, tout est décuplé ! Heureusement, les retours du terrain sont extrêmement positifs », se réjouit Alexander Jucht. Car si cette situation extraordinaire rime avec gros défi, elle représente aussi une belle opportunité d’apprentissage.