Logic and Modern Literature

Ce projet explore une série de filiations surprenantes entre l’essor de la logique formelle et les innovations radicales de la littérature moderne, en considérant l’impact de la logique sur la littérature anglophone à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.

Selon Andrea Henderson, les développements de la logique symbolique de George Boole à Gottlob Frege ont façonné la logique du symbolisme littéraire à l’époque victorienne, comme on peut le constater dans le travail de Lewis Carroll, enseignant de mathématiques à Christ Church, Oxford, qui a écrit The Game of Logic (1886) et Symbolic Logic, en plus de ses œuvres littéraires célèbres comme Alice in Wonderland. En revanche, Megan Quigley soutient que des modernistes comme Joyce, Woolf et Eliot ont développé une esthétique du « vague » en réaction à la précision logique. Les deux points de vue sont défendables, mais incomplets : en appliquant la vision de Quigley à la littérature victorienne, je soutiendrai que la littérature « absurde » de Carroll rejette la logique traditionnelle, tandis que l’approche de Henderson peut être étendue au XXe siècle. Compte tenu à la fois des réponses littéraires à la logique et des réactions contre elle, j’espère parvenir à une compréhension plus complète que les études précédentes de la relation entre la littérature moderne et la logique. En m’appuyant sur des recherches archivistiques et sur la méthodologie de la critique génétique, j’étudierai les différentes façons dont James Joyce, Virginia Woolf et T. S. Eliot réagissent contre la logique symbolique de Bertrand Russell, G. E. Moore et Ludwig Wittgenstein dans des œuvres majeures telles que The Waste Land (Eliot, 1922), The Waves (Woolf, 1931) et Finnegans Wake (Joyce, 1939).

Direction du projet
Sangam MacDuff, Maître assistant Ambizione FNS, Section d’anglais

Équipe de recherche
Un·e collaborateur·trice scientifique

Durée du projet
2020-2024