Vous avez organisé cette année une nouvelle édition de l’école d’été « Transdisciplinary Nature Conservation » : quelle a été votre motivation pour lancer cette deuxième édition ?
On a eu beaucoup de retours positifs des étudiantes et étudiants, qui ont notamment apprécié de pouvoir mieux comprendre le fonctionnement de l’UICN, mais aussi d’avoir des contacts avec leurs collègues de l’étranger. J’ai personnellement adoré cette diversité. C’était parmi les meilleures expériences d’enseignement que j’aie jamais vécues.
Comment l’école a-t-elle été financée ?
La taxe d’inscription s’élève à 300.-. Le coût de l’apéro de bienvenue et des repas de midi a été couvert par le financement obtenu dans le cadre de l’appel à projet du Service des relations internationales, qui s’est également occupé des aspects administratifs et logistiques. Les participantes et participants couvrent eux-mêmes les frais de voyage, de logement, et le repas du soir. Nous avons aussi bénéficié de trois bourses de solidarité financées par le SRI qui ont permis de faire venir des personnes de pays à bas revenu.
Pour ce qui est des intervenants, comme ils viennent tous de Suisse, nous n’avons pas eu de frais de voyage ou de logement à rembourser.
En quoi une école d’été diffère d’un enseignement semestriel régulier?
Dans les cours réguliers, le public est assez homogène. Mais quand il y a un mélange de nationalités, Suisse, Ghana, Etats-Unis ou Norvège par exemple, alors ça devient très intéressant sur plan pédagogique car on découvre qu’on est intéressés aux mêmes questions, et souvent confrontés aux mêmes problèmes.
Quels bénéfices pensez-vous que les participantes et participants retirent de cette école?
C’est surtout le réseautage. Le cours leur offre l’occasion de tisser des liens qui leur seront bénéfiques pour la suite de leur parcours académique et professionnel. Plusieurs projets communs ont d’ailleurs été lancés. Cette année il s’agit d’une enquête mondiale sur les expériences des jeunes dans le monde de la conservation.
Par ailleurs l’école permet de découvrir en quoi consiste le travail concret dans une grande organisation telle que l’UICN. On fait une visite au siège à Gland et tout le monde a pu profiter des échanges avec les intervenants qui y travaillent.
Et pour ce qui est des enseignantes et enseignants ?
Organiser une telle école n’a pas seulement permis de renforcer les liens avec mes collègues de l’UICN, mais aussi avec ceux de l’UNIL : c’est rare qu’on organise des cours ensemble, c’est donc une occasion de se rapprocher. D’ailleurs l’école permet aussi de créer des liens avec les étudiantes et les étudiants. J’ai personnellement gardé le contact avec une boursière de Malaisie qui serait une excellente candidate pour un doctorat.
Quelles recommandations donneriez-vous à des collègues qui souhaiteraient lancer une école d’été ou d’hiver?
Il vaut la peine de chercher un financement pour des bourses. Cela permet d’élargir le bassin de recrutement et d’avoir davantage de diversité.
Il est aussi important de bien définir le public-cible et de s’y tenir, notamment pour ce qui est du niveau d’études. Si le public est trop hétérogène, il est difficile d’offrir un enseignement adapté à tous.
Enfin, on a organisé un apéro de bienvenue, mais on s’est rendu compte qu’il faut aussi prévoir un moment convivial à la fin pour que tout le monde ait le temps de se dire au revoir. Pour la dernière édition, on a inclus dans le budget un apéro au Vortex pour bien terminer l’école.
Avez-vous une anecdote liée à cette école ?
Lors de la première édition, on s’est rendu compte après un ou deux jours qu’une petite expérience de terrain serait bienvenue. Mon collègue P. J. Stephenson a donc improvisé une sortie dans la forêt de Dorigny pour y poser un piège photographique. On tous bravé la pluie pour participer à la mise en place de la caméra, et le lendemain, c’était un émerveillement de découvrir qu’un renard avait été filmé durant la nuit. C’est resté un excellent souvenir pour tout le monde! Nous avons d’ailleurs intégré une sortie de ce type dans le programme de la deuxième édition.