
Elsa Bernauer
Pédologue, c’est à dire scientifique des sols
Fraîchement diplômée d’un Master en Biogéosciences à l’UNIL
Mon Métier
J’étudie comment les sols se créent et se développent, leurs habitants, leurs très nombreuses fonctions – support, alimentation, filtration de l’eau, etc. – ainsi que les menaces qui peuvent peser sur eux telles que l’érosion ou la pollution.
Ce qui m’inspire et me motive
Les sols sont méconnus. Le nom même de pédologue est inconnu pour la majorité des gens. Et pourtant plus de 90% de la nourriture provient des sols. De plus, ceux-ci sont en grand danger, par la pollution, le réchauffement climatique, l’érosion, la construction, etc. Pour moi il est essentiel de mieux comprendre les sols pour mieux les protéger et pour mieux comprendre le monde, tout simplement.
Être une femme dans ce contexte
Durant mes études de biogéosciences, nous étions autant de femmes que d’hommes dans la classe. Nos professeur·e·s aussi étaient représenté·e·s par autant de femmes que d’hommes. J’ai été heureuse de pouvoir étudier les sciences dans un contexte où mon genre ne venait pas affecter mes études. Je sais cependant que c’est encore trop rare dans de nombreux domaines et écoles.
Valeurs importantes à mes yeux
Pour faire mon travail je dois être rigoureuse et systématique. Il ne faut pas avoir peur de travailler dehors, par tous les temps et peu importe le jour. Il faut être disponible et passionnée. Le plus important est de toujours conserver l’envie d’apprendre et de mieux comprendre le monde en restant humble. Il nous arrive à toutes et à tous de nous tromper et il faut l’accepter. C’est comme ça que l’on apprend le mieux.
Une anecdote
En 2018, j’ai reçu un « compliment » : « Ça fait plaisir de te rencontrer. C’est très rare les femmes qui comprennent la science. Normalement elles n’en ont pas les capacités ». L’homme, jeune, en face n’était pas scientifique et croyait que les sciences – mathématiques, chimies, physiques – conçues par les hommes, ne pouvaient pas être comprises par le cerveau féminin, trop différent dans sa structure. Cette idée est malheureusement répandue et surtout sans aucun fondement scientifique.
Message aux futur·e·s scientifiques
Il n’est pas important que l’on soit un homme ou une femme en science. Il s’agit d’abord d’être un·e bon·ne scientifique, curieux·se, sincère, rigoureux·se et neutre face à sa recherche. Il faut que toutes les personnes qui s’intéressent à la nature et aux sciences puissent devenir scientifiques et surtout qu’elles ne renoncent pas pour des raisons de genre, de pression sociale ou familiale. Il faut s’intéresser au monde qui nous entoure et faire ce qui nous intéresse, peu importe ce que les autres pensent.
Portrait réalisé par : le Service Culture et Médiation scientifique
Illustration : Maurane Mazars