Christine de Pizan

Première écrivaine professionnelle de langue française, tous sexes confondus.
Une féministe au XVe siècle ?

Christine de Pizan

1364 ou 1365 – vers 1430

Première écrivaine professionnelle de langue française, tous sexes confondus.
Une féministe au XVe siècle ?

Parcours

Christine de Pizan naît en 1364 ou 1365 à Venise et meurt en France autour de 1430. Elle grandit à la cour de France où travaille son père, qui lui permet d’accéder à une éducation, contrairement à la majorité des filles de l’époque. Veuve à 25 ans, Christine devient écrivaine professionnelle pour subsister aux besoins de sa famille. En plus d’écrire, elle gère son propre atelier de scribe : elle est donc aux commandes tout au long du processus de création de ses manuscrits.

Le monde en ce temps-là

Christine vit à la fin du Moyen Âge. À cette époque, les femmes étaient en permanence sous la tutelle des hommes de leur famille, de leur père à leur mari ; elles n’avaient donc pas les mêmes droits qu’eux. De fait, elles n’avaient pas accès à une éducation égale à ceux-ci. Quelques femmes nobles privilégiées apprenaient toutefois à lire, à écrire et parfois même le latin, ce qui est le cas de Christine.

« Si la coustume estoit de mettre les petites filles a l’escole, et que communement on les fist apprendre les sciences comme on fait aux filz, qu’elles apprendroient aussi parfaitement et entenderoient les subtilités de toutes les arz et sciences comme ils font. »
Cité des Dames, Christine de Pizan 1404-1405, moyen français

Être une femme dans ce contexte

Christine est considérée comme la première écrivaine professionnelle de langue française, tous sexes confondus. Elle est également l’une des auteures les plus prolifiques du Moyen Âge. La position d’écrivaine de Christine l’a menée à prendre la plume pour défendre les femmes. Elle s’est notamment exprimée contre la misogynie du Roman de la Rose, une œuvre particulièrement célèbre à son époque, ce qui a mené à la première querelle littéraire française.

Elle a défendu

Christine est souvent considérée comme « la mère du féminisme », car elle s’est exprimée publiquement au sujet de la condition des femmes au XVe siècle déjà en remettant en question l’idéologie misogyne dominante de son temps. En effet, elle défend que, bien que les hommes et les femmes aient chacun leurs propres rôles et leurs propres tâches à effectuer au sein de la société, les femmes ne sont pas moins capables que les hommes et méritent elles-aussi d’accéder au savoir.

Portrait réalisé par : Chloé Gumy, Faculté des Lettres, UNIL et le SCMS

Illustration : Maurane Mazars