Contexte

Les montagnes de Suisse face aux changements globaux

Avec 29’000 km2 de terrain montagneux, soit plus de 70% de son territoire, la Suisse est un pays de montagnes par excellence. Au-delà des nombreux glaciers, dont 680 sont en Valais, on trouve dans les Alpes suisses nombre d’habitats d’importance nationale dont de nombreux marais, zones alluviales, prairies sèches et pâturages, et un très grand nombre d’espèces, recensées principalement ou exclusivement dans ces habitats. Diverses lois et instruments de politique publique, dont la Stratégie Biodiversité Suisse (SBS), servent déjà à favoriser la sauvegarde de ces milieux alpins riches en espèces et en ressources naturelles. Et pourtant, nos montagnes font face à des pressions croissantes et font l’objet de transformations profondes et rapides. L’évolution rapide du climat, les changements démographiques, l’évolution des activités et infrastructures touristiques et la transition énergétique sont autant de facteurs qui, individuellement et en combinaison, contribuent à mettre les populations de montagne, la biodiversité, les ressources et de nombreux secteurs de l’économie de montagne en danger.

En vue de ces changements, il est nécessaire de développer des politiques de durabilité pour les milieux de montagne qui soient basées sur des informations pertinentes, qui tiennent compte de la rapidité avec laquelle ces milieux changent, et qui en garantissent un développement et une gestion durables. Il existe donc un besoin urgent de développer des outils permettant de comprendre, suivre et anticiper la trajectoire des systèmes sociaux, économiques et écologiques de montagne dans un contexte d’évolution très rapide.

Le monitoring à long terme

Les séries chronologiques produites par la recherche scientifique et les observations à long terme figurent parmi les données les plus importantes pour quantifier ces changements et en identifier les causes, pour comprendre des systèmes aux dimensions multiples (sociales, économiques et écologiques) et prévoir leurs trajectoires, et surtout pour informer les politiques publiques et les administrations. Les programmes d’observations (Long-Term (Social)Ecological Research) intègrent généralement de nombreuses disciplines et collectent de grands ensembles de variables biophysiques, allant de la diversité des espèces aux variables climatiques et abiotiques. Les relevés sont typiquement collectés sur des sites individuels gérés par des administrations et des instituts de recherche. Bien que la Suisse soit l’un des pays les mieux lotis en terme de monitoring des systèmes naturels, l’observation des écosystèmes de montagne reste limitée, autant en term de couverture spatiale qu’en terme de couverture thématique.