Quelle mobilité pour l’UNIL de demain ?

« La session d’aujourd’hui sera consacrée à l’aspect de la vie universitaire qui produit le plus d’impacts sur l’environnement : la mobilité, déclinée en mobilité pendulaire et voyages professionnels » débute Micaël Metry, facilitateur de l’Assemblée de la transition.

Malgré un nombre restreint de participant·es – révisions oblige – le sujet de la session a engagé de vives discussions puisqu’il touche à la vie quotidienne de l’Université.

Un secteur aux fortes émissions

Camille Gilloots, du Centre de compétences en durabilité, a dévoilé les impacts de la mobilité pendulaire et des voyages professionnels sur les limites écologiques et les indicateurs sociaux pris en compte par le donut de l’UNIL.

Crédit photo @Nora Rupp

« Décerner la partie de responsabilité de l’UNIL sur certains des indicateurs liés à la mobilité s’est avéré plus compliqué que prévu. Mais nous avons néanmoins réussi à extrapoler des informations fiables à partir des données auxquelles nous avons accès. 36% de l’empreinte carbone totale de l’UNIL est généré par la mobilité, dont 13% par la mobilité pendulaire et 23% par les voyages professionnels. Ce sont en particulier les déplacements intercontinentaux en avion qui font dépasser considérablement le budget carbone de l’université. »

Julien Meillard, adjoint du Vice-recteur Transition écologique et campus et coordinateur des politiques de mobilité à l’UNIL, a peint une fresque de la durabilité sur le campus de l’UNIL et de la manière dont les pratiques ont évolué ces dernières années :

« Les habitudes de mobilité pendulaire ont déjà beaucoup changé lors des 15 dernières années. La part modale de la voiture a été réduite de moitié, alors que les personnes qui viennent sur le campus en transport public a légèrement augmenté. Mais c’est le vélo qui a remporté la plus forte croissance : de 4,3% des trajets en 2005 à 8,9% en 2022. Considérant qu’en 15 ans la communauté universitaire a presque doublée, cette croissance est assez remarquable ».

Les retours des expert·e·s

Pour compléter la formation des membres de l’Assemblée, cinq expertes et experts du milieu académique et du terrain se tenaient à leur disposition.

Laurent Dutheil est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en génie civil ETS de la Haute École d’Ingénierie et de Gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD).

Il a travaillé durant cinq ans dans un bureau d’ingénieurs privé à Genève où il a collaboré sur différents projets de tramways et de mobilité. Puis, il a été actif pendant quinze ans au service des routes et de la mobilité de la ville de Lausanne, en tant que responsable des espaces publics. Par la suite, Laurent Dutheil a occupé le poste de directeur des opérations suisses du bureau d’études Transitec (mandats d’aménagement d’infrastructures de transports, de modération de trafic, de requalification urbaine et de mobilité douce).

En août 2022, il crée son propre bureau d’ingénieurs conseils en mobilité UrbanMoving Ingénierie Sàrl. En qualité d’expert indépendant, il met à la disposition des Communes, Cantons et partenaires ses 25 années d’expériences professionnelles dans le domaine de la mobilité en développant des projets d’aménagements urbains et de mobilité douce.

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Luca Fontana est licencié de l’Université de Lausanne à la faculté des Géosciences et environnement, avec une spécialisation en urbanisme durable. En 2016, il a repris la coordination du Plan de mobilité pendulaire de l’EPFL. Depuis 2021, il coordonne également la Politique de voyages professionnels et estudiantins responsables EPFL visant à réduire l’impact environnemental des vols en avion. Une rationalisation et une meilleure planification des déplacements aériens via une nouvelle agence de voyage centrale, la promotion du train en Suisse et à l’étranger, ainsi que le déploiement de nouveaux outils de vidéoconférence sont les piliers de cette politique qui a été formalisée dans les Directives voyages EPFL mises en vigueur en janvier 2023.

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Tamara Ben Ari est diplômée d’un Master en écologie et mathématique appliquée d’agroParisTech ainsi que d’une thèse Marie Curie à l’Université d’Oslo en épidémiologie/écologie. Elle est chercheuse INRAE en Agronomie Globale.

Tamara Ben Ari est également co-fondatrice de Labos 1point5 et directrice du Groupement de recherche Labos 1point5. Elle est actuellement basée à l’UMR Innovation de Montpellier au département ACT INRAE.

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Géographe de formation et détentrice d’un diplôme postgrade en développement urbain durable, Virginie Kauffmann travaille depuis vingt ans dans le domaine de la mobilité durable. Après s’être engagée dans une association active au niveau fédéral et un bureau d’étude privé, elle fonde en 2021 sa propre entreprise GEOGRAFE Sàrl. Son approche de la mobilité, large et transversale, se situe à la croisée des sciences humaines, de l’urbanisme et de l’ingénierie.

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Ingénieur en mobilité depuis 2005, Mathieu Cazorla a travaillé pendant une dizaine d’années dans un bureau d’étude en mobilité sur des projets en Suisse et en France. Ses domaines d’expertise incluent la planification multimodale à large échelle, l’aménagement des espaces de mobilité et de gestion des flux ou encore le développement des réseaux de mobilité active. 

Depuis 2016, il est responsable de la planification stratégique de l’offre pour les Transports publics de la région Lausannoise. Il développe, entre autre, le réseau des TP Lausannois à long terme, travaille sur la définition du besoin en mobilité et stratégie multimodale et développe des interfaces TP principales du réseau. 

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À la suite du forum des expert·es, les membres se sont regroupé·es entre paires et ont travaillé des propositions pour réduire les impacts liés à la mobilité de la communauté UNIL. Avant de clôturer la journée et pour attiser l’imagination, une table ronde avec les expert·es a été modérée par Dunia Brunner, du Centre de compétences en durabilité.

« Nous avons beaucoup parlé de mobilité, mais pas assez d’immobilité : comment réduit-on les besoins de mobilité pendulaire et professionnelle ? (télétravail, visioconférence, limitation d’étudiant·es étranger·ères, etc.) »
– Luca Fontana

« Les mesures doivent cibler le pourcentage de la communauté qui vient en voiture, et ne pas subventionner ceux qui utilisent déjà des modes durables. »
– Mathieu Cazorla

« Vous avez touché les 3 points clé : diminuer l’offre pour la voiture (espace sur la voie, parking, vitesse, etc.) ; favoriser la mobilité active (infrastructures sécurisées et paisibles) ; développer les transports publics (financements). Remettez l’humain à la place de la voiture. »
– Laurent Dutheil

« Si je peux me permettre de vous donner un conseil, pensez au cycle entier de vos propositions : il faudra informer la communauté, donner envie de participer au changement, et le faciliter pour qu’un maximum de personnes se sente à l’aise avec le nouveau statu quo »
– Virginie Kauffmann

« En général, aujourd’hui dans le monde académique, ceux et celles qui font une utilisation plus intense des ressources sont « gagnant·e·s ». Comment peut-on changer les règles du système pour que la compétition ne dirige pas les choses et que le succès des scientifiques soit découplé de leur empreinte carbone ? »
– Tamara Ben Ari

Les prochaines étapes

C’était la dernière session thématique de l’Assemblée de la transition. Dorénavant, les membres se concentreront sur la formalisation des propositions qui ont déjà été élaborées (session du 6 juin) et sur leur priorisation (3 et 4 juillet). À ce moment, un livrable contenant les mesures sélectionnées sera produit et envoyé à la direction de l’Université de Lausanne.

Crédit photo @Nora Rupp

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