L’Assemblée de la transition est désormais lancée : « Une démarche expérimentale pour transformer radicalement l’UNIL »

Lundi 21 novembre, durant une session qui s’est déroulée à la Salle Polyvalente du Vortex en présence du recteur Frédéric Herman et du vice-recteur Benoît Frund, les 55 personnes tirées au sort (5 étant excusé·e·s) ont insufflé de la vie dans cette Assemblée qui n’était jusqu’à ce moment qu’une liste de nom sans visage.

15 places sont également ouvertes au public lors de chaque session.

Si vous n’avez pas pu être présent·e·s à cette première séance de lancement, retrouvez ici un sommaire du déroulement de l’évènement.

I / Première partie : Bienvenue et mots institutionnels

L’après-midi a été ouverte par Benoît Frund, vice-recteur “Transition écologique & Campus”, qui a souhaité la bienvenue à tous·tes les membres de l’Assemblée, à savoir  :

  • Les 15 étudiant·e·s ;
  • Les 15 membres du corps intermédiaire ;
  • Les 15 membres du corps professoral.
  • Et les 15 membres du personnel administratif et technique ;

Mais aussi les autres personnes qui ont été invitées « pour assurer la plus grande transparence de la démarche », notamment :

  • Les deux témoins qui vont accompagner le processus : Nora Rupp, photographe ; et Bertrand Kiefer, médecin, éthicien et journaliste. « Leurs contributions, en images pour l’une et en texte pour l’autre, permettront de rendre compte de leurs perceptions de vos travaux à la communauté universitaire et au-delà » ;
  • Et les 15 membres du public qui peuvent assister aux sessions ainsi que les chercheuses et chercheurs qui vont suivre cette démarche.

Frédéric Herman : « Nous avons la vision d’une université avant-gardiste face aux défis sociétaux »

Également présent, Frédéric Herman, recteur de l’Université de Lausanne, s’est réjoui du lancement de ce processus qui est inscrit dans le Plan d’intention – « la boussole de l’université ». Après un rapide aperçu du Plan, le recteur a expliqué les raisons qui ont poussé la Direction à prendre en considération un dispositif participatif expérimental et novateur, presque inédit dans le monde académique à niveau mondial :

« Avant tout, on voulait avoir des propositions de mesures ambitieuses pour la transition écologique : n’ayez pas peur dans ce que vous nous proposez. La Direction fera ensuite ce qu’elle peut pour les mettre en œuvre »

Avant de quitter la session, il a tenu à rappeler l’objectif de cet outil et la place prioritaire de la transition écologique au sein du Plan d’intention : « Nous devons absolument, au minimum, rentrer dans les objectifs de l’Accord de Paris et même aller plus loin ».

La Stratégie de transition écologique et sociale et le mandat de l’Assemblée

Benoît Frund a ensuite présenté la stratégie de transition écologique et sociale de l’UNIL ainsi que les moyens que la Direction a confiés au Dicastère transition écologique & campus pour la concrétiser.

« La Direction veut s’attaquer au fonctionnement institutionnel et ramener ses impacts dans les limites planétaires, tout en répondant à sa mission sociale. C’est ce qu’on appelle faire de la “durabilité forte”. Mais ce n’est pas fini : nous voulons aussi rendre nos trois missions plus durables ».

Le Plan d’intention veut

  • En termes d’enseignement, faire en sorte que chaque étudiant·e sorte de l’université avec les compétences pour affronter les enjeux de la durabilité ;
  • Soutenir la recherche dans les domaines qui concerne les grands enjeux de la société, en particulier ceux-lui de la transition écologique ;
  • Et troisièmement, contribuer, soutenir et stimuler la transition écologique au sein de la société vaudoise, suisse et au-delà.

L’Assemblée est un outil au service de cette stratégie pour embarquer l’entièreté de la communauté universitaire et pour assurer une diversité d’avis lors de la transformation radicale qui s’annonce comme nécessaire pour rester dans les objectifs de l’Accord de Paris.

Benoît Frund précise encore :

« Ce qui est attendu de l’Assemblée est d’aider la Direction par la rédaction d’un catalogue de mesures concrètes et réalisables pour faire rentrer le fonctionnement de l’UNIL dans les limites planétaires. Ces mesures permettront à la Direction de rédiger le Plan de transition ».

Qu’est-ce que sont les limites planétaires et la mission sociale de l’UNIL ?

Julien Meillard, adjoint du vice-recteur et chef de projet pour l’Assemblée de la transition, a pris la parole pour développer le concept de “limites planétaires”, qui sera centrale tout au long du travail de l’Assemblée.

« Quand on parle de “l’impact des activités de l’UNIL”, on parle de l’ensemble des processus qui font qu’on fait ce qu’on arrive à faire ». Il s’agit, par exemple, des déplacements des chercheur·euse·s ou du fonctionnement des laboratoires. J. Meillard a précisé : « Les contenus de ces recherches ne rentrent pas dans notre périmètre de réflexion ».

« Le concept des limites écologiques part de l’idée qu’ils existent 9 processus qui permettent les conditions de vie sur Terre qu’on connait aujourd’hui, comme le changement climatique, la biodiversité, le cycle de l’eau, etc. Pour ne pas trop perturber ces conditions de vie, nous ne devons pas dépasser ces limites, et c’est une approche plus complexe qu’un plan climat, qui ne s’intéresse qu’au CO2 et aux émissions ».

Mais l’ambition de l’UNIL est encore plus importante. La transition se veut écologique et sociale, on doit donc « assurer l’équité dans tous les processus, assurer que tout le monde se sente représenté à tous les échelons de l’université, qu’on prenne soin des personnes en situation de handicap. On doit réussir l’équation de tenir compte de l’ensemble de ces paramètres ».

Nelly Niwa : « Le CCD vous équipera pour cette expédition »

La directrice du Centre de compétences en durabilité (CCD), Nelly Niwa, a aussi voulu s’adresser aux membres de l’Assemblée pour mieux détailler en quoi les contributions du CCD participeront à la réussite de cette expérience nouvelle.

« Ce que vous êtes en train d’entreprendre est une véritable aventure dont on ne connaît pas la destination ni le parcours. C’est le rôle de mon équipe de vous donner tous les moyens d’en faire un succès ». En particulier, les expertes Delphine Douçot, Camille Gilloots et Cecilia Matasci travaillent sur les données des impacts actuels des activités de l’UNIL, ainsi que sur les indicateurs pour identifier les objectifs concrets à atteindre ; mais aussi sur une série de synthèses, de fiches et de contenus thématiques pour stimuler la réflexion autour des sujets auxquels l’Assemblée va s’attaquer.

N. Niwa a conclu son intervention et la première partie de la journée, dédiée aux mots institutionnels, avec la maxime du jour « que nous devons à Marcel Proust : Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir des nouveaux yeux ».

II / Deuxième partie : Début des travaux

C’est Micaël Metry qui a pris le relai après cette première phase institutionnelle. Membre du CCD, il est l’architecte principal qui a conçu le parcours que l’Assemblée a entamé. Son rôle est d’aider l’Assemblée à collaborer de façon efficace et s’assurer qu’elle arrive à exprimer tout son potentiel. Sa mission ? « Faciliter les échanges entre vous pour faire émerger l’intelligence collective qui va naître tout au long de ce processus ».

Faire connaissance

Crédit photo @Nora Rupp

Une série d’exercices “brise-glace” a été proposée pour commencer à créer les liens humains qui seront nécessaires au bon fonctionnement de l’Assemblée. À plusieurs reprises, les membres se sont déplacé·e·s tout autour de la salle pour composer des cartes qui lui ont permis de se connaître et de percevoir la diversité des sensibilités et connaissances de cette Assemblée. L’énergie a monté, des rires ont retenti, et il a eu de nombreux moments « Ah, tiens ! ».

Crédit photo @Nora Rupp

Les règles du jeu

Une étape cruciale pour le déroulement des travaux a suivi ce moment de détente : l’établissement des règles qui vont régir les conversations et les échanges entre les membres. Les discussions entre petits groupes ont été lancées autours des questions suivantes : comment mettre tout le monde à l’aise au sein de l’Assemblée pour qu’ils·elles puissent s’exprimer librement ? Comment garantir la confidentialité, la réciprocité, l’ouverture d’esprit indispensables à stimuler les idées les plus originales et ambitieuses ?

Imaginer l’impact de l’Assemblée

Dernière activité de la session, M. Metry a guidé un exercice de visualisation pour permettre à l’esprit des membres de sonder l’avenir de la durabilité à l’UNIL. « Quelles sont vos attentes pour cette Assemblée ? Où pensez-vous que vont nous amener les mesures que vous proposerez à la Direction d’ici 8 mois ? À quoi rassemblera, en 2026, l’université que vous avez le pouvoir de façonner aujourd’hui ? ».

Crédit photo @Nora Rupp

La journée s’est conclue avec un apéritif au Perchoir, le bar au huitième étage du Vortex, où les discussions ont continué d’animer avec enthousiasme l’Assemblée.

« On ne sait pas exactement comment on fait pour rentrer le fonctionnement de l’UNIL dans les limites planétaires, mais on se doute qu’il va falloir opérer de changements importants qui auront un impact important sur la vie quotidienne des membres de la communauté sur ce campus. C’est pour maximiser nos chances d’y parvenir, qu’il faut assurer qu’il y ait la plus grande diversité de points de vue autour de la table ».

Benoît Frund, vice-recteur « Transition écologique et Campus »

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