Jardins d’hiver et de papier
Préface de Philippe Junod et Postface de Claude Reichler, 2005.
L’étude éclaire la profonde dichotomie séparant les jardins d’hiver édifiés dans le Paris de la fin du 19e siècle de leurs homologues “de papier” créés par des auteurs contemporains tels Zola, Huysmans ou Rachilde : il s’agit d’appréhender le rapport apparemment antinomique que ces serres littéraires entretiennent avec ce qui est alors considéré comme l’un des fleurons en matière de science et d’esthétique. En s’intéressant au rôle dévolu aux jardins d’hiver parisiens dans la relation triangulaire entre science, nature et société, il apparaît alors que ces derniers, au travers des théories et des pratiques qui les sous-tendent, ne sont pas sans receler nombre d’ambiguïtés et de doutes dont le discours officiel ne rend pas compte, mais que les serres de la fin-de-siècle s’ingénient précisément à mettre en lumière. La mise en place d’une perspective comparatiste — entre littérature et histoire de l’art et, plus généralement, histoire sociale — permet de constater comment les serres littéraires tour à tour prennent le contre-pied des jardins d’hiver réels ou agissent comme un révélateur à leur égard, témoignant de la posture éminemment ambivalente entretenue par la fin-de-siècle avec son époque.
188 p.