Voici la seconde partie de l’article portant sur Tolkien et son œuvre. Bonne lecture à tous !
Un Mal absolu corrompt absolument
C’est au niveau de la menace grandissante qu’il faut définir et ensuite combattre, de la tentation du pouvoir et de son effet corrupteur, que se trouve un dernier niveau d’analyse de cette forme de morale. Car l’œuvre de Tolkien, parfois critiquée pour son manichéisme, décrit un Mal absolu, véritable, inexcusable, qui gouvernera et possédera toute chose sur cette Terre si on le laisse faire. Gandalf dit à Frodon à leurs retrouvailles à Imladris : « Mais tous ces endroits deviendront bientôt des îlots assiégés, pour peu que les choses continuent de suivre le cours qu’elles ont pris. Le Seigneur Ténébreux déploie toute sa force. » [1] Quant à Boromir, il tient ces paroles durant le Conseil d’Elrond, passage particulièrement réussi : « Et pourtant cette heure pourrait bien ne plus être éloignée. L’Ennemi sans Nom s’est de nouveau mis en branle. La fumée s’élève une fois de plus d’Oradruin, que nous appelons Montagne du Destin. Le pouvoir de la Terre Noire s’accroît, et nous sommes serrés de près. » [2] L’inscription gravée sur l’Anneau de Pouvoir résume bien la situation : « Un Anneau Unique pour les gouverner tous, un Anneau Unique pour les trouver. Un Anneau Unique pour les amener tous et tous les lier dans les Ténèbres. » [3] Il est donc question du Bien et du Mal, deux camps, deux étendards qui se livrent bataille et dont un seul sortira victorieux. Un combat cosmique dont l’enjeu est le destin de l’Homme. Mais pas de manichéisme pour autant, car le combat se trouve également dans le cœur des Hommes, corruptibles, et dans leurs réactions face à cet Ennemi sans pitié.
À l’aide de personnages archétypaux comme Frodon, Gollum, Boromir, Isildur, Sauron, Saroumane ou Denethor, Tolkien pose des questions et des dilemmes moraux. Face à cet Ennemi, deux solutions sans issues sont illustrées par Saroumane, Denethor et Boromir. Saroumane le Blanc, devenu Saroumane « aux Multiples Couleurs » (of Many Colours), dit ceci à Gandalf venu quérir son aide : « Un nouveau Pouvoir se lève. Contre lui, les anciens alliés et les anciennes politiques ne nous servirons de rien. Il ne reste plus aucun espoir à mettre en les Elfes ou en le mourant Númenor. Vous, nous voici donc placés devant un choix. Nous pouvons rejoindre ce Pouvoir. Ce serait sage, Gandalf. Il y a un espoir de ce côté. Sa victoire est proche ; et il y aura une riche récompense pour qui l’aura aidé. A mesure que le Pouvoir s’accroîtra, ses amis prouvés grandiront aussi ; et les Sages, tels que vous et moi, pourront avec de la patience en venir finalement à diriger son cours et à le régler. » [4] Saroumane voudrait donc rejoindre l’Ennemi, en tirer son parti et pourquoi pas, le changer de l’intérieur, convaincu qu’il ne peut être combattu de face. Nous sommes au cœur du sujet, tout cela est tellement contemporain. Saroumane continue en disant ceci : « Nous pouvons attendre notre heure, conserver nos pensées dans notre cœur, déplorant peut-être les maux infligés en passant, mais approuvant le but élevé et ultime : la Connaissance, la Domination, l’Ordre ; tout ce que nous nous sommes efforcés en vain jusqu’ici d’accomplir, retenus plutôt qu’aidés par nos amis, faibles ou paresseux. Il ne serait point besoin, il n’y aurait point de véritable modification de nos desseins, mais seulement des moyens. » [5] À nouveau, les parallèles seraient aisés avec l’époque actuelle, et c’est bien la preuve de l’universalité des thèmes abordés dans ces livres. D’autres personnages en viennent à désespérer. Par exemple, Théoden, roi du Rohan durant le siège du Gouffre de Helm : « Aujourd’hui j’ai le cœur incertain. Le monde change, et tout ce qui fut fort se révèle maintenant peu sûr. Comment aucune tour pourrait-elle résister à un tel nombre et à une haine aussi violente ? » [6] Et si Théoden reprend espoir et décide de ne pas finir là « pris au piège comme un vieux blaireau » [7], ce n’est pas le cas de l’intendant du Gondor, Denethor. Lorsque ce dernier découvre le corps de son fils mourant, il dit : « Qu’on ne me réconforte pas avec des magiciens ! L’espoir de ce fou a échoué. L’Ennemi l’a découvert, et maintenant son pouvoir grandit ; il voit nos pensées mêmes et tout ce que nous faisons sert à notre ruine. » [8] « Pourquoi ? Pourquoi ces imbéciles fuient-ils ? Mieux vaut brûler plus tôt que plus tard, car brûler il le faudra bien. » [9] Une forme, donc, d’extrême défaitisme et de résignation : il n’y aurait (plus) rien à faire contre l’Ennemi, qu’attendre la mort dans le chagrin, voir l’accélérer. On pourrait même y voir une critique de celui qui sait, ou croit savoir, et qui se place au-dessus des autres, lorsque Boromir rapporte les propos de son père : « Car pour moi, ce qui fut est moins sombre que ce qui est à venir, et c’est là mon soucis. Mais, à moins que vous ne soyez plus compétent que Saroumane lui-même qui a longtemps étudié ici, vous ne trouverez rien qui ne me soit bien connu à moi, le maître du savoir de cette Cité. » [10] Enfin, la position de Boromir justement — qui fait également le lien avec cette idée de nature corruptrice du pouvoir — plus proche de l’utilitarisme d’un Saroumane. Durant le Conseil d’Elrond, il se demande : « Saroumane est un traître, mais n’avait-il pas une lueur de sagesse ? Pourquoi parlez-vous toujours de cacher et de détruire ? Pourquoi ne pas penser que le Grand Anneau est venu entre nos mains pour nous servir en cette heure même où nous sommes en peine ? Avec lui, les Libres Seigneurs des Personnes Libres peuvent sûrement défaire l’Ennemi. C’est là sa plus grande crainte à mon avis. […] La valeur exige d’abord la force, et puis une arme. Que l’Anneau soit votre arme, s’il a tout le pouvoir que vous dites. Prenez-le, et allez à la victoire ! » [11] Ce à quoi Elrond répond, et Tolkien à travers lui : « Hélas, non ! Nous ne pouvons-nous servir de l’Anneau Souverain. Cela, nous le savons trop bien à présent. Il appartient à Sauron ; il a été fait pour lui seul, et il est entièrement maléfique. Sa force est trop grande, Boromir, pour que quiconque puisse en disposer à son gré ». [12] Face au Mal, il n’y a donc pas de demi-mesures, il faut le détruire, sinon il nous détruira. Tolkien pose donc la question « la fin justifie-t-elle les moyens ? » et y répond à la négative. Boromir est mu par de bons sentiments, mais on ne peut utiliser de mauvais moyens à de justes fins. Il s’agit donc de romans éthiques qui prônent une éthique héroïque.
Il ne s’agit pas simplement de définir l’Ennemi, il faut ensuite établir un plan d’action et agir. La menace dépasse les protagonistes, oui, mais Tolkien croit en l’influence de nos actions. Tout n’est pas joué d’avance, malgré la puissance de l’adversaire. Gandalf incarne le mieux cette éthique héroïque. Sa philosophie nous est exposée dans ce passage : « Du désespoir ou de la folie ? Ce n’est pas du désespoir, car le désespoir est réservé à ceux qui voient la fin hors de tout doute. Tel n’est pas notre cas. Savoir reconnaître la nécessité, quand tous les autres choix ont été pesés, est affaire de sagesse, quoique ce puisse paraître folie pour qui s’accroche à de faux espoirs. Eh bien que la folie soit notre manteau, un voile devant les yeux de l’Ennemi ! Car il est pétri de sagesse, et toutes choses sont soigneusement pesées dans la balance de sa malignité. Mais la seule mesure qu’il connaisse est le désir, le désir du pouvoir ; et il juge tous les cœurs à cette aune. Dans son cœur à lui n’entre pas l’idée qu’aucun puisse le refuser ; qu’étant en possession de l’Anneau, nous songions à le détruire. Si nous le tentons, nous déjouerons ses calculs. » [13] C’est également le cas des Hobbits qui sont bien décidés à prendre part au conflit malgré leurs faiblesses ou encore des Ents : « Naturellement, il est assez probable, mes amis, dit-il avec lenteur, assez probable que nous allons à notre propre fin : la dernière marche des Ents. Mais si nous restions chez nous sans rien faire, notre fin nous trouverait de toute façon, tôt ou tard. » [14] L’action et le courage sont mis en avant face au défaitisme et à l’utilitarisme, il ne faut pas attendre sans rien faire, il faut se battre !
L’Ennemi est bien particulier dans l’œuvre de Tolkien, il est le Mal absolu, comme nous l’avons défini, mais il est également capable de corrompre le cœur des Hommes. Certains personnages incarnent les effets de cette corruption, le plus évident est Gollum : ancien Hobbit nommé Sméagol, marqué physiquement et manipulé par l’Anneau, ayant sombré à son emprise, il aurait volé l’Anneau à son frère Déagol et l’aurait tué pour l’obtenir, sorte de crime originel à la Abel et Caïn dans le quatrième chapitre de la Genèse. Sauron également — dont le maître, « Le Noir Ennemi du Monde », envieux, plein de colère, avide de pouvoir, a été déchu — a lui aussi été corrompu : « Car rien n’est mauvais au début. Même Sauron ne l’était pas. » Ou Isildur qui, au lieu de détruire l’Anneau lorsqu’il en eut l’occasion, le garda pour lui. Ou encore Boromir, qui tenta de s’en emparer et provoqua la dissolution de la Communauté. Enfin Frodon, qui se bat tout le long de son périple contre le pouvoir de l’Anneau qui s’alourdit. Tolkien met donc en scène le combat du Bien et du Mal dans le cœur de tout Homme et il propose l’éthique héroïque, éthique de la témérité, héroïsme anonyme, pour contrebalancer la corruption du pouvoir.
Anarchiste, conservateur et monarchiste
Nous allons maintenant nous pencher sur les interprétations et messages politique du Seigneur des Anneaux. Il n’est pas ici question de faire une lecture purement allégorique. Tolkien lui-même reconnaissait ne pas avoir eu d’intentions particulières dans une lettre du 7 juin 1955 : « Le Seigneur des Anneaux, en tant qu’histoire, a été achevé il y a si longtemps que je peux l’envisager dans une large mesure de façon impersonnelle, et trouver les « interprétations » tout à fait amusantes ; y compris celles que je pourrais faire moi-même, qui sont pour la plupart post scriptum : j’avais très peu d’intentions particulières, conscientes, intellectuelles à l’esprit, à aucun moment. […] ce que les lecteurs élogieux ont tiré du livre ou y ont lu m’a semblé bien vu, même lorsque je ne suis pas d’accord. Toujours à l’exception, bien entendu, de toute « interprétation » allant dans le sens de la simple allégorie : c’est-à-dire en rapport avec le particulier et l’actualité. Dans un sens plus large, il est impossible, j’imagine, d’écrire une « histoire » qui ne soit pas allégorique dans la mesure où elle « naît à la vie ». Non, l’Anneau ne représentait pas la bombe atomique ni le Mordor l’Union Soviétique. Le but n’est pas non plus ici de faire rentrer de force ces livres dans des catégories politiques, ni de confondre l’écrivain et son œuvre — mais ceux qui me ferait cette critique reconnaitront que l’un ne peut pas aller sans l’autre — simplement de donner des pistes de réflexion. Tolkien avait été traité de réactionnaire par ceux qui voyaient dans Le Seigneur des Anneaux une œuvre apolitique qui ne traitait pas des vrais sujets, se contentant d’endormir la jeunesse. Il est vrai, c’est avant tout une grande histoire, mais il est possible d’y voir une réflexion politique à bien des égards, Tolkien d’ailleurs n’était pas dénué d’opinions politiques.
Tolkien est un conservateur. La Haute église d’Angleterre de l’époque : marmoréenne, où l’on parle le latin, où l’on porte des vêtements liturgiques, marque son imagination mais également sa vision du monde. Elle lui donne une âme altière, un goût pour la hiérarchie, pour la prière et pour le sublime, tout comme sa vie à la campagne lui donne l’attachement aux plaisirs simples de la vie. En Terre du Milieu, l’ordre social est avant tout transcendantal. Il existe ici un ordre supérieur qui guide les actions. La responsabilité ne découle pas d’un devoir civique. La quête de Frodon n’est pas là pour défendre tel ou tel régime politique, mais l’humanité en péril. Pourtant, il existe bien en Terre du Milieu des pouvoirs légitimes qui reposent sur la tradition, sur l’association avec des Royaumes passés, comme le Gondor issu du Royaume de Númenor, ou encore sur l’héritage, comme le droit du sang. De façon récurrente, un personnage sera mis en relation avec ses ancêtres ou parents au moment de sa présentation. Aragorn fils d’Arathorn, ou Théoden : « Mais vous, Théoden Seigneur de la Marche de Rohan, vous êtes reconnaissable à vos nobles emblèmes et encore davantage aux beaux traits de la Maison d’Eorl. Ô digne fils de Thengel Trois fois renommé ! » [15]
Outre ce conservatisme, Tolkien a précisé dans une lettre en 1956 ne pas être démocrate, uniquement parce que l’humilité et l’égalité sont des principes spirituels corrompus par la tentative de les mécaniser et de les formaliser. Tolkien pourrait être décrit comme un anarchiste de droite, un anarchiste Tory, comme se décrivait George Orwell qui a combattu dans le parti du P.O.U.M. (Parti ouvrier d’unification marxiste) durant la guerre d’Espagne. C’est en même temps un jeu sur l’opposition des mots et une synthèse, à la fois l’apologie de l’autonomie, dont chaque peuple bénéficie, et le respect des institutions qui ont été éprouvées par le temps. Dans sa vision du pouvoir, Tolkien est également anarchiste et fait sien l’adage « Un pouvoir absolu corrompt absolument ». Il est contre une domination absolue, et critique le pouvoir en tant que volonté qui est associée au Mal. En cela, il se montre critique envers l’institutionnalisation du pouvoir, forme de domination légale-rationnelle sans visage, ou encore contre la démocratie représentative qui ne met au pouvoir que ceux qui le désirent. Dans le Seigneur des Anneaux, l’Anneau Unique est l’incarnation du pouvoir en soi, à la fois indépendant et rendant dépendant, mais aussi le moyen d’acquérir du pouvoir. Le seul personnage qui semble indifférent au pouvoir de l’Anneau est Tom Bombadil. Personnage mystérieux, barbu, rencontré par les Hobbits dans La Communauté de l’Anneau, Tom Bombadil, en renonçant à contrôler toute chose, s’en est trouvé libéré. Tolkien l’explique dans une lettre du 25 avril 1954 : « Tom Bombadil n’est pas un personnage important, pour le récit. […] Je ne l’aurais pas, toutefois, laissé dans le récit, s’il ne possédait pas une certaine fonction. Je pourrais le dire en ces termes. L’histoire est bâtie en termes d’oppositions, entre le Bien et le Mal, la beauté et la laideur sans pitié, la tyrannie et la royauté, entre une liberté relative fondée sur l’assentiment et une compulsion qui n’a plus aucun autre objet, depuis longtemps, que le seul pouvoir, etc. Mais dans une certaine mesure, les deux côtés, celui de la préservation et celui de la destruction, ont besoin d’une part de contrôle. Mais si vous avez, pour ainsi dire, fait « vœu de pauvreté », renoncé au contrôle, et si vous tirez votre plaisir des choses en elles-mêmes sans prendre en compte votre propre personne, à regarder, observer et dans une certaine mesure connaître, alors la question précise du pouvoir et du contrôle pourrait ne plus avoir aucun sens du tout à vos yeux, et les moyens du pouvoir ne plus avoir aucune valeur. »
Enfin, dans une lettre du 29 novembre 1943, Tolkien dit : « Mes opinions politiques penchent de plus en plus vers l’Anarchie (au sens philosophique, désignant l’abolition du contrôle, non pas des hommes moustachus avec des bombes) – ou vers la Monarchie « non constitutionnelle » » Il est possible de voir dans Le Seigneur des Anneaux l’apologie du pouvoir monarchique. Outre l’évidence du « Retour du Roi », les Hommes qui vivent dans la Terre du Milieu se rappellent avec nostalgie l’ancien Royaume, avant que la lignée des Rois légitimes ne périclite et que des intendants pleins d’ambition ne prennent leur place. « Le royaume de Gondor dura longtemps ; et sa splendeur s’accrut pendant une période, rappelant en quelque façon la puissance de Nùmenor, avant sa chute. Ce peuple éleva de hautes tours, des places fortes et des havres pour un grand nombre de navires ; et la couronne ailée des Rois des Hommes était redoutée de gens de multiples langues. […] Là, dans les cours du Roi, poussait un arbre blanc […] Mais dans l’usure des rapides années de la Terre du Milieu, la lignée de Meneldil fils d’Anárion s’éteignit, et l’arbre se dessécha, et le sang d’Hommes moindres se mêla à celui des Númenoréens. » [16] On pourrait y voir un lien avec la décadence de la société moderne et la mise à distance d’un pouvoir charismatique authentique remplacé par des fonctions. On sent l’attente du retour d’un homme providentiel, d’un Roi Arthur, d’un archonte grec, d’un homme qui rendrait à la couronne sa gloire et son rayonnement, qui aurait la fonction de paratonnerre entre le peuple et les forces du Mal et des vertus prophylactiques. On trouve cela également dans l’imagerie et une philosophie cyclique, les Rois ne sont pas morts, ils dorment, tout comme l’arbre blanc refleurira.
Certaines réflexions politiques concernent également des questions d’ordre guerrier. Le Seigneur des Anneaux est un ouvrage de guerre, il y a trois grandes batailles qui s’y déroulent : celle du Gouffre de Helm, celle du champ du Pelennor et celle de la Porte Noire. Pourtant, il ne faut pas y voir une apologie de la guerre, bien au contraire. Tolkien se sert de ces grandes batailles pour illustrer la violence de l’Ennemi, la nécessité de l’engagement et l’horreur de la guerre, comme lors de la bataille de la Somme à laquelle il a pris part. Il présente durant ces évènements, différents enjeux. Par exemple, les trahisons, la nécessité d’oublier les querelles du passé et de s’unir face à un Ennemi commun, l’importance des solidarités naturelles, des alliés de circonstance, des anciennes alliances, ici illustrée par celle entre le Rohan et le Gondor : « Mais ce n’était ni un chef orque ni un brigand qui menait l’assaut contre Gondor. L’obscurité tombait trop tôt, avant la date décidée par le Maître : la fortune l’avait trahi pour le moment, et le monde s’était tourné contre lui ; la victoire échappait à son étreinte comme il tendait la main pour la saisir. » [17] Bien sûr, il existe un risque, celui de l’interprétation néo-conservatrice — surtout lorsque l’on sait que l’adaptation cinématographique des « Deux Tours » et sortie une année après le 11 septembre 2001 — ou d’y voir une critique de l’isolationnisme. Nous l’avons dit, il s’agit ici d’un Mal absolu qui gouvernera toute chose si on ne l’arrête pas. Et prétendre que les Harardrim et les Suderon, peuples humains du Sud à la peau sombre ralliés à Sauron, représenteraient en fait le danger musulman est tout à fait faux, ce n’est qu’un signe d’ethnocentrisme propre à l’Europe du vingtième siècle.
Dorian Briggen
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[1] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de L’Anneau, Editions Pocket.
[2] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de L’Anneau, Editions Pocket. p.421.
[3] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de L’Anneau, Editions Pocket. p.437.
[4] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de L’Anneau, Editions Pocket. p.445.
[5] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de L’Anneau, Editions Pocket. p.445.
[6] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours, Editions Pocket. p.228.
[7] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours, Editions Pocket. p.228.
[8] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi, Editions Folio Junior. p.155.
[9] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi, Editions Folio Junior. p.157.
[10] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de L’Anneau, Editions Pocket. p.432-433.
[11] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de L’Anneau, Editions Pocket. p.459.
[12] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de L’Anneau, Editions Pocket. p.459.
[13] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de L’Anneau, Editions Pocket.
[14] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours, Editions Pocket. p.140.
[15] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours, Editions Pocket.
[16] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de L’Anneau, Editions Pocket. p.421.
[17] TOLKIEN J.R.R. 1972. Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi, Editions Folio Junior. p.184.