Antigone

Yannick Laurent, Elena Zuntini et Nathalie Perret Gentil © Françoise Easton
Yannick Laurent, Elena Zuntini et Nathalie Perret Gentil
© Françoise Easton

Théâtre La Grange de Dorigny, Lausanne
21-24 juin 2001

Texte : d’après Sophocle
Mise en scène : collective
Jeu : Yannick Laurent, Roelof Overmeer, Nathalie Perret-Gentil, Elena Zuntini
Chorégraphie : Tatiana Devenoges
Danse : Monica Aceti, Géraldine Chollet, Tatiana Devenoges, Sophie Gallardo, Toshi Roulin
Décor et costumes : Lucienne Favre
Eclairage : Nanda Marques, Cedric Overmeer

Nathalie Perret-Gentil, Géraldine Chollet et Tatiana Devenoges © Françoise Easton
Nathalie Perret-Gentil, Géraldine Chollet et Tatiana Devenoges
© Françoise Easton

“Il est bien des merveilles dans l’univers,
Et parmi elles, il y a l’être humain,
Qui sait traverser les espaces portés sur aucune carte,
Pour y écrire les chemins de son histoire,
Qui extrait les forces dans le coeur des choses,
Pour les faire servir ses intérêts.

Parole qui raisonne, pensée plus rapide que le vent,
Aspirations d’où naissent les civilisations,
Tout cela, il l’a découvert en lui et l’a cultivé.

Mais pouvoir et savoir ne lui ont jamais appris
A voir la part de la mort en lui,
La part de la mort, innommable silence,
Terrifiante liberté au coeur du devenir mortel.”

Elena Zuntini © Françoise Easton
Elena Zuntini
© Françoise Easton

Pouvoir et savoir n’ont jamais appris à l’humain à voir la part de la mort en lui, tel est le message que le Coryphée tire de la tragédie qui vient de se jouer devant lui, et malgré lui. Un message que le Coryphée de la Sun & Moon Company a volé à la lecture d’Antigone de Sophocle. C’est en effet une réappropriation du texte antique que vous propose la troupe. Un messager, un garde, Hémon, Créon, Antigone et Tirésias se partagent la scène avec un Coryphée, mi-acteur, mi-spectateur. Les personnages de la tragédie ne sont pas joués par un seul et unique acteur. La pièce ne se veut pas réaliste, ou représentative. Ce sont des forces, des entités qui se jouent devant nous et combattent, non pas des personnages ou, pire, des acteurs. Ces forces sont celles que Sophocle a fait naître, au cinquième siècle av. J.-C., et qui nous parlent encore aujourd’hui : tel était le génie de l’auteur.

Sophie Gallardo, Toshi Roulin et Monica Aceti © Françoise Easton
Sophie Gallardo, Toshi Roulin et Monica Aceti
© Françoise Easton

Qui est Antigone, qui dit aimer, mais préfère un frère mort à un mari ? Antigone, prétend ressembler aux Dieux, mais que sont-ils ? Le roi Créon, bien intentionné envers sa ville, n’est-il pas plus aveugle que le devin Tirésias ? N’est-ce pas sa propre droiture, et sa peur de tout ce qui échappe, qui le perdront ? Face à quoi ?
Baignée dans un décor moderne et minimaliste, la scène renvoie au spectateur quelques couleurs et éclairages, quelques formes et positionnements qui sont là pour le guider et le séduire, pour qu’il accueille et se pose de telles questions. La séduction se fait notamment par la danse, présente tout au long de la pièce, habitant l’espace boisé de la Grange.
Elena Zuntini

Nathalie Perret-Gentil et Roelof Overmeer © Françoise Easton
Nathalie Perret-Gentil et Roelof Overmeer
© Françoise Easton