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Le butin des chasseurs de fourmis vaudoises

Le lancement du recensement participatif des fourmis, en avril dernier, au Jardin botanique de Lausanne. Une centaine de participants avaient répondu à l'appel. Images: CHRISTIAN BRUN

On sait bien peu de chose sur les fourmis vaudoises. Combien d'espèces vivent à nos pieds? Soixante? Cent? Où exactement? Ces connaissances de base sont pourtant essentielles pour connaître et préserver la biodiversité. C'est ce qui a décidé la Société vaudoise des sciences naturelles à lancer en avril une opération «Fourmis», en collaboration avec l'UNIL et le Musée cantonal de zoologie. La démarche se voulait participative: des kits de collecte ont été distribués aux Vaudois intéressés pour qu'ils effectuent des prélèvements eux-mêmes, aux quatre coins du territoire.

Au total, 568 collecteurs ont joué le jeu, envoyant par poste 6542 fourmis dans des tubes. Le Musée cantonal de zoologie a identifié presque tous les genres des insectes capturés; reste maintenant à trouver leur espèce exacte (sous-genre).

Lancement de l'opération «Fourmis», le 27 avril, au Jardin botanique de Lausanne.

«D'ici à la fin de l'année, je pense qu'on aura identifié 90% des espèces, indique Anne Freitag, conservatrice du Musée cantonal de zoologie. Pour les 10% restants, il faudra peut-être passer par des analyses génétiques.» À ce stade des investigations, les chercheurs ne signalent rien de très surprenant. Les spécimens identifiés sont déjà connus en terre vaudoise.

Suivez en direct la progression du recensement des fourmis vaudoises.

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Pillages d'autres nids

Anne Freitag relève tout de même quelques «jolies observations». «La Polyergus rufescens, ou «fourmi amazone», par exemple. C'est une fourmi «esclavagiste» avec des mandibules très étonnantes, en forme de sabre, dont elle se sert comme arme. Elle est assez difficile à observer. Le fait qu'on ait plusieurs échantillons montre qu'elle est bien là. Les ouvrières font des raids pour piller les nids d'autres fourmis et voler des larves et des cocons qu'elles ramènent chez elles.» Quand cette main-d'œuvre kidnappée a l'âge requis, elle est mise au travail.

«Comme un bouledogue»

La présence d'une autre espèce dans les tubes a réjoui la scientifique. La Colobopsis truncata vit sur les arbres, dans des cavités de bois mort. «Certaines ouvrières sont des gardiennes spectaculaires. Elles se tiennent à l'entrée de la galerie et forment une porte avec leur tête aplatie, un peu comme celle d'un bouledogue.»

Le matériel récolté intégrera les collections du Musée de zoologie, à disposition des chercheurs. «Ces données vont nous permettre de savoir si les espèces sont rares ou abondantes, précise Anne Freitag. Certaines espèces envahissantes élargissent-elles leur territoire? D'autres disparaissent-elles? Si l'on veut se préoccuper de notre écosystème, il faut savoir ce que l'on a sous nos pieds.» Elle annonce aussi des analyses plus pointues, par exemple sur les communautés d'espèces vivant ensemble ou le type d'habitat.

À côté de la collecte participative, l'UNIL a réalisé un échantillonnage complémentaire dont on ignore encore les conclusions.