Le Décanat a le plaisir de vous annoncer l'arrivée d'une nouvelle collaboratrice, Madame Audrey Mouton, qui a pris ses fonctions en juin dernier en tant que chargée de projet Relève et Egalité.
Parlez-nous de votre parcours ?
Après l’option de mon Master en Sciences sociales à l’Université de Lausanne, j’ai participé trois ans durant à un projet de recherche sur le harcèlement sexuel sur le lieu de travail, sous la supervision de Mme la Professeure Franciska Krings. Par la suite, j’ai intégré le Bureau de l’égalité de l’UNIL (BEC), en tant que responsable du Monitoring égalité et des enquêtes statistiques. Outre le développement de bases de données sexuées du personnel et du corps estudiantin, j’ai conduit des études sur la question de la conciliation des différentes sphères de vies et sur l’égalité salariale. J’ai également coordonné plusieurs programmes destinés à la relève féminines de l’UNIL (ateliers REGARD, Réseau romand de mentoring etc.).
Actuellement et en parallèle de mon activité en SSP, je travaille en tant que responsable de recherche à Statistique Vaud, dans le cadre d’un partenariat entre le Canton et la Fondation sur l’accueil de jour des enfants (FAJE).
Pourriez-vous nous décrire votre rôle en quelques mots ?
La Direction de l’Université de Lausanne a souhaité impliquer toutes les Facultés dans la concrétisation de son axe stratégique en matière d’égalité. Dans ce dessein, SSP a élaboré un plan d’action ambitieux pour la période 2017-2020 – COMPAS – reposant sur 6 axes. Mon rôle consiste à assurer le suivi des mesures déjà été mises en place et d’en développer de nouvelles selon les objectifs posés. Je suis également un « repère égalité » pour toutes les personnes de la faculté ayant des questions à ce sujet.
Par exemple, forte de mon expérience passée au Bureau de l’égalité et avec l’aide de nombreuses collaboratrices et collaborateurs et services administratifs, mon rôle est de développer l’ensemble des mesures permettant de mieux comprendre les trajectoires d’études et de carrière et ainsi de pouvoir identifier les freins, obstacles ou mécanismes de différentiation pouvant mener à des inégalités. Je suis également responsable de la communication autour des mesures de promotion de l’égalité et de soutien aux carrières féminines auprès des Instituts et des membres de la Faculté. Enfin, je fais le lien avec le BEC et les autres facultés sur ces thématiques.
Quels seront vos principaux projets pour l’année en cours ?
Les prochains mois seront consacrés essentiellement à l’autoévaluation de la Faculté, et plus particulièrement au développement des données sexuées propres à la Faculté. Il existe actuellement un certain nombre d’indicateurs communs à l’ensemble de l’Université et, outre une analyse approfondie de ces derniers pour la Faculté des SSP, il convient de faire le point sur les indicateurs manquant pour mieux comprendre les carrières au sein de cette dernière, et les développer. C’est le cas par exemple, du suivi statistique des nominations et des promotions, de l’attribution de financements de projets de recherches ou de décharges, le suivi longitudinal de la réussite des femmes et des hommes dans leurs études, ou encore le suivi des carrières internes.
Le 14 juin dernier, le dicastère égalité et relève académique dont vous faites partie a organisé une discussion à l’occasion de la journée de la grève des femmes. Qu’en est-il ressorti ?
A la Faculté des SSP, l’engagement a été fort le 14 juin dernier et a mis en exergue tant les attentes de la communauté que l’expression d’une volonté d’un changement véritable. Cela reflète à mon sens une prise de conscience plus générale des inégalités subsistant dans notre société (inégalité salariale, congé parental, accès aux postes les plus élevés retraites etc.) et contre lesquelles il est urgent d’agir. Le monde universitaire et notre faculté ne fait pas exception face à ces constats. Les carrières féminines, tant académiques qu’administratives, se heurtent toujours au fameux plafond de verre et les stéréotypes de genre et sexuels sont encore bien présents.
Néanmoins, le 14 juin a permis à la Faculté de réaffirmer son engagement dans ce combat et pour y parvenir, elle n’a de cesse de développer de nouvelles mesures. Par exemple, depuis cette année, il est prévu que chaque collaboratrice attendant un enfant a la possibilité de demander un entretien préparatoire auprès de la direction de son Institut/du service et de la Vice-doyenne égalité si elle le souhaite, afin qu’elle puisse prendre connaissance de toutes les mesures existantes en matière de parentalité à l’UNIL (mesures de protection et de droit, congés etc.). Cette discussion permet également de préparer avec la future mère son congé maternité ainsi que son retour. Pour le personnel enseignant, un allègement du nombre de cours est possible au retour du congé maternité pour aborder cette période au mieux.
Deux professeures de la Faculté participeront cette année à un programme de leadership (H.I.T.). Avez-vous constaté une hausse significative de participation au niveau de la relève ?
Le doctorat et le postdoctorat sont des moments centraux dans la vie des chercheuses et des chercheurs. La question de la valorisation de sa recherche, la transposition de ses compétences dans le monde non-académique ou simplement le développement d’un réseau sont des préoccupations que l’on retrouve très fréquemment.
La Faculté, et l’Université en général, sont conscients de cette demande et essaie d’y répondre au mieux. Le Graduate Campus, qui est à disposition de l’ensemble de la relève académique, offre des formations transversales et s’assure chaque année, à travers un questionnaire, du suivi des thèses. Le Bureau de l’égalité propose également des formations et du mentorat pour les postdoctorantes et pour les professeures en prétitularisation, dont le programme HIT. Ce sont des programmes qui sont très prisés au niveau de la relève, ce qui prouve qu’ils répondent à un besoin réel.
A quand une représentation égalitaire des sexes dans le monde académique… oseriez-vous un pronostic ?
Le plus tôt possible ! Il subsiste encore de nombreux biais liés au stéréotypes de genre à déconstruire et des discriminations directes ou indirects liées au sexe, à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre qu’il faut combattre. Le monde académique ne fait pas exception, même si depuis plusieurs années déjà j’observe une volonté réelle de faire avancer les choses et la mise à disposition de ressources pour y parvenir.
A titre personnel, je me bats au quotidien pour que mes enfants puissent grandir dans un monde où l’égalité entre toutes et tous soit un état de fait, considérée comme une évidence. Et j’ai bon espoir que cela se réalise.