Caroline Nizard

Du souffle au corps. Processus d’apprentissage du yoga entre France et Suisse

Diplômée d’un diplôme d’études approfondies en sciences sociales de l’Université Descartes, Paris V – La Sorbonne, Caroline Nizard a tout d’abord travaillé dans le social avant d’entreprendre une thèse de doctorat à l’Université de Lausanne sous la direction du Prof. Raphaël Rousseleau (IHAR). Ses recherches portent sur le yoga et le corps à travers une approche interdisciplinaire.

La présente thèse porte sur les discours et les pratiques de l’apprentissage du yoga. Elle s’appuie sur 56 entretiens semi-directifs, de nombreuses observations participantes dans les cours de yoga, en ashram, dans des congrès menés en France, en Suisse et en Inde entre 2013 et 2017. La thèse se propose de suivre des itinéraires possibles de pratiques afin de comprendre pourquoi les pratiquant·e·s débutent le yoga, de savoir comment ils·elles apprennent et enfin de s’interroger sur les conséquences de ces apprentissages sur le corps, les relations à soi, aux autres, les transformations au niveau des pratiques alimentaires, médicales ou spirituelles.

S’appuyant sur une recherche ethnologique, elle s’enrichit d’outils méthodologiques interdisciplinaires afin de développer une méthode intégrée d’étude du corps, c’est-à-dire inscrivant les discours sur les ressentis sensibles, dans ses dimensions biologiques, sociales, et culturelles. Dans cette perspective, la recherche mobilise des notions telles que les techniques de soi (M. Foucault), les synthèses sensori-motrices (J.-P. Warnier), la corporéité et l’énaction (F. Varela) afin de comprendre le corps, le yoga et le souffle à la lumière de deux niveaux d’analyse (anthropologie, physiologie). Cette étude met en lumière une expérimentation liant données physiologiques et discours pour problématiser les spécificités de l’apprentissage du yoga. Elle porte notamment une attention particulière à la relation entre professeur·e et élève afin de souligner son influence sur les conceptions du corps, les nouveaux modes de relations à soi et les processus de subjectivation.