Stefan Denzler

Integration of teacher education into the Swiss higher education system

Après une formation à l’enseignement du secondaire à l’Université de Zurich, Stefan Denzler a suivi des études de sciences politiques à l’Université de Genève, où il a obtenu sa licence en 2001. En tant que collaborateur scientifique auprès du Centre suisse de coordination pour la recherche en éducation (CSRE), il s’occupe actuellement de la politique de l’enseignement supérieur. Ses projets de recherche se situent à cheval entre l’économie de l’éducation, la science politique et la sociologie. Sa thèse, dirigée par le Prof. Jean-Philippe Leresche, aborde le thème de la différentiation dans le système suisse des hautes écoles, en examinant le cas des HEP.

L’intégration dans le système d’enseignement supérieur d’institutions qui ont pour tâche spécifique de former des enseignants peut être considérée comme un événement majeur dans la politique éducative suisse. Ce phénomène a des conséquences importantes à plusieurs niveaux. Cette thèse explore les changements organisationnels et institutionnels résultant de cette réforme politique, et elle se propose d’évaluer, en termes de différentiation et de convergence, les changements structurels intervenus dans le système d’éducation tertiaire.

Les principaux aspects traités sont, d’une part, la nouvelle mission de recherche attribuée à ces institutions de formation pédagogique, et, de l’autre, leur place par rapport aux autres institutions du système d’éducation tertiaire. Recourant à une approche centrée sur les acteurs pour étudier les processus de différentiation, la thèse met en lumière et discute les spécificités inhérentes au système tertiaire au sein duquel se joue la formation des enseignants nouvellement conçue. Elle soulève également la question des effets de cette nouvelle façon de former les enseignants sur les configurations institutionnelles et les constellations d’acteurs.

Une étude comparative a été réalisée sur la base 1) de données qualitatives et quantitatives issues de quatre études de cas de hautes écoles pédagogiques et 2) d’analyses de régression multiple de données de niveau micro concernant les choix de carrière des étudiants. Les résultats montrent à quel point le processus d’intégration dans le système et la nouvelle mission de recherche peuvent apparaître de manière différente selon le cadre institutionnel d’une école et la constellation spécifique des acteurs influents. On a pu clairement observer une forte aspiration des hautes écoles pédagogiques à se créer une identité au-delà de la structure binaire du système qui assigne la formation des enseignants au secteur des hautes écoles spécialisées. Des divergences apparaissent dans les conceptions et perceptions cognitives et normatives des chercheurs, formateurs, politiciens, enseignants et étudiants quant à la mission et au rôle de ce nouveau type de haute école.