La nature dynamique des relations interethniques en Bulgarie

En qualité de requérante principale, Eva Green (MER, UNILaPS) dirige un projet de recherche sur les relations interethniques en Bulgarie. Soutenu par le FNS dans le cadre du Bulgarian-Swiss Research Programme, ce projet est mené en collaboration avec le Prof. Christian Staerklé (co-requérant, UNILaPS), la Prof. Yolanda Zografova (requérante de l’Académie bulgare des sciences) et la Prof. Antoaneta Hristova (co-requérante de l’Académie bulgare des sciences). Il débute en avril 2013 pour une durée de 36 mois et permet d’engager un chercheur de niveau postdoctoral à l’UNIL ainsi que deux chercheurs postdoctoraux et deux doctorant-e-s à l’Académie bulgare des sciences.

La Bulgarie est historiquement une société multiculturelle composée de différentes minorités ethniques établies. Depuis la période postcommuniste, le pays est également confronté à une immigration croissante. Dans ce cadre, l’objectif principal de ce projet consiste à approfondir la compréhension des processus psychosociaux sous-jacents à l’émergence de préjugés interethniques.

Les rapports complexes entre la majorité bulgare et les deux minorités ethniques principales (les Roms et les Turcs) constituent un contexte idéal pour étudier cette question. Le projet examine, en particulier, les perceptions de la majorité bulgare et des minorités rom et turque les unes par rapport aux autres ainsi que les perceptions respectives des différents groupes d’immigrés. En outre, il analyse le rôle des inégalités sociales entre la majorité et les minorités ethniques et migrantes ainsi que l’impact de la composition ethnique dans différentes régions sur l’expression de préjugés interethniques.

Afin d’étudier la nature interactive et multidimensionnelle des relations interethniques, le projet s’appuie sur des méthodes mixtes. L’analyse des données secondaires existantes sera combinée avec notre propre enquête transversale dans trois régions avec des proportions différentes de minorités rom et turque. Des entretiens semi-directifs complèteront ces analyses.

Le projet mobilise des approches théoriques récentes portant sur les relations entre groupes, concernant par exemple les contenus des stéréotypes, les préjugés ambivalents, les attitudes face aux politiques de diversité culturelle, et les effets paradoxaux du contact intergroupe. Les résultats de cette recherche pourront être utiles pour le développement de stratégies politiques de lutte contre la discrimination et pour une meilleure intégration des minorités ethniques.