Du lobbying discret à la rhétorique de la délocalisation. Les transformations récentes du pouvoir des élites économiques suisses

Nouvel article de Felix Bühlmann, André Mach, Stéphanie Ginalski et Thomas David dans le Bulletin de la ASSH.

Depuis les années 1990, le profil des élites économiques suisses s’est profondément transformé. Ces élites sont devenues plus internationales, plus « managériales », et ont eu tendance à délaisser les liens personnels et directs avec le monde politique suisse. Ces transformations, combinées aux changements des règles du jeu politique, ont contribué à l’émergence de nouveaux mécanismes de pouvoir : les politiques « discrètes » ont été remplacées par des politiques plus démonstratives. Cette situation a rendu les rapports de pouvoir plus imprévisibles.

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Who Runs the Firm? A Long-Term Analysis of Gender Inequality on Swiss Corporate Boards

Article de Stéphanie Ginalski dans la revue Enterprise & Society.

Abstract

The recent arrival of women on corporate boards has been extensively discussed in the literature. However, most of the studies focus on very recent times. This article analyzes the presence of women on the corporate boards of the largest firms in Switzerland across the past hundred years. It shows that until the beginning of the 1970s, the very few women sitting on the boardrooms belonged to the families owning the firms. Two main factors contributed then to the progressive opening of the corporate elites to women. First, the extending in 1971 of “universal suffrage” to women led to a feminization of the political elites, and women with a political profile entered the boardrooms of firms in the distribution and retailing sector. Second, the increasing globalization of the economy at the end of the twentieth century contributed to weaken the cohesion of the very male and Swiss corporate elite. At the beginning of the twenty-first century, however, the presence of women remained low in international comparison, and they were still hitting the “glass ceiling” regarding the top positions in the firm.

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Le profil socio-professionnel du Parlement fédéral (2015-2019)

Par Andrea Pilotti, Karim Lasseb & Roberto Di Capua, Université de Lausanne

Préambule

La nouvelle composition du Parlement à la suite des derniers 2èmes tours du 24 novembre 2019 se caractérise par un important renouvellement du Parlement fédéral. On ne compte pas moins de 79 nouvelles et nouveaux élu·e·s, à savoir 32,5% des sièges de l’Assemblée fédérale, dont 68 au Conseil national et 11 au Conseil des États[1]. Ce taux de renouvellement est particulièrement élevé pour deux raisons : d’une part, cela est tributaire d’un certain nombre de sortant·e·s qui ont décidé de ne pas se représenter (49, dont 29 au Conseil national et 20 au Conseil des États) et, d’autre part, en raison d’un nombre élevé de non réélu·e·s (30, dont 27 au Conseil national et 3 au Conseil des États). Relevons par ailleurs que les élections fédérales 2019 ont vu 12 membres sortant·e·s du Conseil national être élu·e·s au Conseil des États, ce qui représente une nouveauté par rapport au passé. Depuis 1999 au moins, jamais un nombre autant élevé d’ancien·ne·s député·e·s sortant·e·s avait réussi le passage direct de la Chambre basse à la Chambre haute.

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Le profil socio-professionnel du Conseil national (2015-2019)

Par Andrea Pilotti & Roberto Di Capua, Université de Lausanne

Préambule

La nouvelle composition du Parlement au soir du 20 octobre 2019 se caractérise par un important renouvellement de la Chambre basse. On ne compte pas moins de 61 nouvelles et nouveaux élu·e·s, à savoir 30,5% des sièges au Conseil national. Ce taux de renouvellement est particulièrement élevé pour deux raisons : d’une part, cela est tributaire d’un certain nombre de sortant·e·s qui ont décidé de ne pas se représenter (30) et, d’autre part, en raison d’un nombre élevé de non réélu·e·s (31). Le taux de non-réélection des candidat·e·s sortant·e·s de ces dernières élections (18%) n’a jamais été aussi élevé depuis 1999 (22%).

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Résultats de l’étude relayés par les quotidiens Le Temps et La Regione.

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Le système de milice et la professionnalisation politique en Suisse

Parution en français de l’ouvrage co-édité par Andrea Pilotti (membre OBELIS) et Oscar Mazzoleni (membre associé) qui réunit plusieurs contributions permettant pour la première fois de réfléchir aux différents aspects du système de milice dans la politique helvétique et des formes émergentes, mais aussi anciennes, de la professionnalisation politique.

L’ouvrage inclut également des contributions des différents membres de l’OBELIS (Roberto Di Capua, Karim Lasseb et André Mach), ainsi que de Frédéric Varone (membre associé).

« Ne touchez pas au système de milice ! » ; « Il faut défendre l’exception suisse et empêcher la formation d’une caste politique comme dans les autres pays ! » : tels sont les propos avancés depuis les années 1990 par les partisans de la milice politique, une notion qui désigne les fonctions politiques électives dans un exécutif ou législatif en tant que charge volontaire dotée d’une rémunération subsidiaire. Souvent considérée comme un pilier de la Suisse moderne, au même titre que la démocratie directe ou le fédéralisme, le système de milice est aujourd’hui confronté à une remise en question et suscite la controverse. Les rémunérations des élus augmentent et les fonctions politiques deviennent souvent des occupations à plein temps, ouvrant la voie à une professionnalisation qui rappelle des tendances déjà consolidées dans la plupart des démocraties contemporaines.

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