Interview du projet « Effacement »

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Membres du groupe :
  • Fabien Jacot-Descombes, GC (Représentant)
  • Grégoire Mudry, GC (Représentant)
  • Maxime Gillet, GC
  • Samuel Reyes, GC
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous inscrire dans ce cours ?

Fabien : Je pense que c’est le mode différent des autres cours, de pouvoir faire un projet sur un thème qui m’intéressait plutôt que de bêtement faire une dissertation.

Grégoire : Pour moi, plus ou moins pareil, c’est que c’est une atmosphère plus ou moins différente de l’EPFL puis aussi le système d’évaluation qui était à la base des exposés ce qui me plaisait bien et qui est aussi « rapide ».

En bref, ce néologisme, « Dishumanities » qu’est-ce que cela vous évoque ?

Fabien : La première fois que j’ai entendu ce mot, j’étais un peu surpris dans le sens où cela m’a interpelé n’ayant jamais été en lettres et donc ne m’y étant jamais intéressé. C’est en lisant le descriptif du cours qui m’a donné plus de détails que j’ai eu une idée plus précise de ce que cette deshumanisation représente. On voit tout de suite quelque chose de violent, de perte d’humanité, de perte d’identité, de froideur.

Quel était l’élément déclencheur derrière le choix de votre sujet pour le projet de fin de semestre ?

Fabien : C’est justement cet aspect-là de Dishumanities qu’on a voulu illustrer, en mettant en scène un migrant mort, sans lui exposer le visage : une sorte de bout de corps désarticulé, déshumanisé.

Grégoire : Et aussi en entendant ce mot Dishumanities, on a tout de suite envie de se raccrocher à quelle chose de récent d’actualité qui rentre dans le contexte ; c’est pourquoi on a décidé de traiter des migrants.

Fabien : C’est vrai qu’au début on cherchait quelque chose sur le genre ou autres, mais on avait de la peine à trouver un projet qui nous satisfaisait. Anas nous avait parlé de ce thème et cela nous avait interpellé : on trouvait qu’il y avait vraiment quelque chose à faire derrière. On a aussi été séduit par le média qu’il proposait celui de la photo.

On a vraiment voulu mettre en scène ce côté pervers : ce corps mort étendu entouré par tous ces médias qui ne font rien. On le voit finalement souvent dans les journaux, sur internet : ces gens qui prennent en photo des migrants juste pour leur propre publicité sans s’occuper du gars mourant ou en besoin d’aide. Ce côté capitaliste des médias et cette deshumanisation comme dans le film The Night Crawler où le protagoniste prend en photo son collègue mourant en photo plutôt que de l’aider sont vraiment des éléments qui nous ont inspirés.

Qu’est-ce qui vous a motivé à travailler sur un médium en particulier (photo) pour illustrer votre sujet ?

Fabien : Tout simplement parce que c’était un medium qui nous convenait assez bien puisque Samuel se débrouille assez bien en photo et a son propre matériel… mais aussi parce qu’on ne se voyait pas trop faire du théâtre ou une chorégraphie.

Grégoire : en fait à la fois par choix que par défaut parce que les autres média collaient un peu moins.

Quelles étaient les difficultés que vous avez rencontrées lors de la réalisation du projet ?

Grégoire : on a eu pas mal de difficultés au niveau de la mise en scène : avec le jour par exemple : on voulait faire des photos sur une longue durée comme 20 ou 30 secondes et en journée y’avait beaucoup d’exposition ; du coup on a dû le faire pendant les couchers de soleil. Aussi on a réalisé des jeux de lumière et comme on était seulement quatre en tout : Fabien qui est couché…

Fabien : Ouais, je suis le mort quoi.

Grégoire : et donc qui ne peut plus ou moins rien faire pour nous aider, Sam doit prendre la photo et éclairer le corps ce qui fait qu’on n’est plus que deux à jouer les médias, les journalistes, les photographes. Mais au final, on se n’en est pas trop mal sorti !

Fabien : Une autre difficulté qu’on a rencontrée aussi, ça a été de définir le projet. Les premières semaines, on était un peu perdus. Ce n’est qu’à partir de la semaine 5-6 quand on a été au musée de la main qu’on a discuté et qu’on a eu une idée claire de la technique qui convenait à tout le monde. Car au début, on voulait faire une reproduction sur un bateau, une barque ce qui aurait été un peu compliqué ou même prendre des photos de migrants en ville mais éthiquement ce n’était pas vraiment faisable.