Colloque « Techniques, machines, dispositifs »

Colloque
« Techniques, machines, dispositifs :
perspectives pour une nouvelle histoire technologique du cinéma »
sous la direction de Benoît Turquety et Selim Krichane

22-24 novembre 2012

AFFICHE_TECHNIQUES

On le sait, les champs de la production, de la diffusion, aussi bien que de la conservation des œuvres cinématographiques connaissent ces dernières années de profonds bouleversements, liés à une complète transformation des supports et des machines : le passage de l’inscription chimique sur support argentique, au codage numérique. Cette brusque évolution provoque le retour dans les discours – des publicitaires aux théoriques – des problématiques technologiques, dans un grand nombre de domaines : économie, restauration, esthétique, ontologie, épistémologie, etc. Cette configuration paraît a priori largement inédite, affectant simultanément les pratiques, qu’elles fussent industrielles, amateur ou expérimentales, et les études cinématographiques et médiatiques.

Il convient, pour la compréhension de cette conjoncture, d’en réinterroger le caractère inédit, ce qui ne peut se réaliser qu’à partir d’une étude historique redéployant la question technologique avec toute sa complexité, dans l’évolution du médium proprement dit – depuis les années 1890 – mais aussi dans l’ensemble du développement des machines de vision et d’audition, depuis la Renaissance. Cette étude concerne à la fois les « objets techniques » (au sens de G. Simondon) et les usages, l’organisation interne des machines et leurs agencements en dispositifs, ainsi que l’interrogation de leurs implications théoriques, économiques ou sociales autant qu’esthétiques ou épistémologiques. Dans cette perspective, l’histoire technique du cinéma reste largement à faire.

On se propose donc d’établir, dans le cadre de ce colloque, une réflexion sur ces problèmes à partir des axes suivants :
– Histoire des machines de vision et d’audition, cinématographiques au sens restreint (caméras, microphones, tables de montage, projecteurs et architecture des salles de cinéma, etc.) ou en un sens élargi (de la camera obscura aux dispositifs artistiques contemporains), à la fois du point de vue de leur usage et de leurs conception et éventuelle industrialisation
– Histoire des pratiques institutionnalisées ou marginales (méthodes de tournage, organisation professionnelle, habitudes des laboratoires ou des projectionnistes de cinéma ou de lanterne magique, etc.)
– Conservation et restauration des techniques cinématographiques (les collections d’appareils, les problèmes de leur valorisation)
– Problématiques d’une archéologie des techniques cinématographiques (intermédialités et circulations des modèles, etc.), et d’une épistémologie des machines de vision et d’audition (liens entre usager/spectateur, machine, spectacle), exploration des enjeux perceptifs propres à chaque dispositif.

Programme

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Voir aussi la page de la Section d’histoire et esthétique du cinéma.