L’érotisme sans détour

Aurélien Patouillard et sa Compagnie Zooscope convient sur scène l’érotisme, sujet d’ordinaire soigneusement conservé à l’ombre de la sphère privée, dans un spectacle décalé et surprenant. Dérangeant et plaisant tout à la fois, On a promis de ne pas vous toucher offre au public une véritable expérience théâtrale. Cette critique ne vous révèlera rien. On a promis de ne pas vous toucher

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Souvenirs impalpables

Le texte de Didier-Georges Gabily Couvre-feux adapté à la scène par Ludovic Chazaud prend vie à la Grange de Dorigny jusqu’au 16 mars 2014. Belle promesse d’une expérience déroutante et poétique, la pièce de théâtre manque pourtant le coche. A l’origine, il y a le texte de Didier-Georges Gabily, où s’entremêlent les lieux, les temporalités, la chronologie, les personnages, les narrateurs. Un récit complexe et brouillé dont la force est précisément de laisser libre cours à de multiple interprétations. Cet aspect, Ludovic Chazaud a voulu le respecter et même l’explorer. Le metteur en scène a choisi de ne pas imposer son interprétation au spectateur, tout comme l’auteur ne l’avait pas fait avec le lecteur. Une idée alléchante pour tous les rêveurs à l’imagination débordante.

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Yvonne, la différence sacrifiée

La Grange de Dorigny accueille cette semaine sur ses planches une farce au dénouement funeste. La pièce de Witold Gombrovicz Yvonne, princesse de Bourgogne est un enterrement de la rebellion, et même plus, une tragédie de la liberté d’être. Une mémorable performance de la Compagnie L’ascenseur à poissons/cie et de la metteure en scène Geneviève Guhl. Le piano préparé de Géraldine Schenkel donne le ton. Accordé (ou plutôt désaccordé) et arrangé de manière non-traditionnelle, il fait une entrée dissonante et presque tonitruante. Un effet déglingué qui se répercute à tous les niveaux du spectacle pour obtenir un tableau final unifié dans l’absurde. L’histoire d’Yvonne, pauvre fille insignifiante subitement devenue la fiancée du Prince Philippe épris d’ennui et la bête de foire de toute une cour, vous est mise en scène avec facétie.

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La violence en cadence

La nouvelle création de Julien Mages et le Collectif Division, Valse aux Cyprès, se joue jusqu’au 5 décembre 2013 à l’Arsenic à Lausanne. La pièce, une tragi-comédie contemporaine, amène sur scène la violence sous diverses formes et les tourments de notre société contradictoirement individualiste et conformiste. Le thème, extrême, des massacres de masse ne laisse personne indifférent. Et Julien Mages, avec sa volonté de voir l’art comme « miroir social », réussit une belle prouesse avec ses mots et sa mise en scène efficaces.

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Le désir interdit en dix tableaux

En dix scènes, Arthur Schnitzler offre une ronde du désir charnel dépeignant l’envers du décor de la bienséance et de la morale de la société au tournant du XXe siècle. A partir d’une nouvelle traduction française d’Henri Christophe et avec le choix d’une mise en scène abstraite, Valentin Rossier nous présente de véritables tableaux de séduction tout en légèreté.

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Pierre, mécano, alias Ulysse

Pour sa première pièce de théâtre La Dérive des continents, Philippe Saire, qu’on connaissait comme chorégraphe, offre une Odyssée revisitée par des mécanos du XXIe siècle. Un incessant va-et-vient entre la Grèce Antique et l’Europe d’aujourd’hui, surprenant et déroutant, mais qui réussit à dessiner au fil de la pièce un parallèle plutôt détonant et décalé entre les deux époques.

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L’arrière-goût du passé

La Compagnie Gianni Schneider donne vie à La Pierre (Der Stein), une pièce de théâtre écrite en 2010 par Marius von Mayenburg, figure incontournable du théâre contemporain allemand. Une belle découverte à la Grange de Dorigny, avec un texte qui évoque l’Allemagne et son histoire sous une perspective plus méconnue : comment vivre aujourd’hui avec ce passé douloureux. Au coeur de l’action, une maison, en Allemagne. A qui appartient-elle ? A la famille juive contrainte de la vendre pour presque rien lors de son exil forcé ? Au jeune couple allemand qui la lui a achetée ? Le dilemme se pose en 1993, alors que l’Allemagne est réunifiée. Dans cette maison, symbole d’une injustice semblant être irréversible, trois générations de femmes se retrouvent. De retour dans la maison après une longue absence, leur passé ressurgit. Sous forme de souvenirs pour la grand-mère, Witha, et la mère, Heidrun. Sous forme d’interrogations et de révélations pour la petite-fille, Hannah, en quête de modèles.

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