Pascal Couchepin à la rencontre des Vaudois

Pascal Couchepin. Licence en Droit, mention Droit suisse en 1967. Photographié devant l’Unithèque. © Jean-Christophe Bott / Keystone
Pascal Couchepin. Licence en Droit, mention Droit suisse en 1967. Photographié devant l’Unithèque.
© Jean-Christophe Bott / Keystone

Petite appréhension avant de rencontrer Pascal Couchepin, ancien conseiller fédéral, par deux fois élu président de la Confédération. Pourtant, après un repas pris au restaurant de Dorigny, il reçoit avec un large sourire et une poignée de main franche. «C’est vous? J’arrive dans un instant.» Le temps de clore la discussion avec ses compagnons de tablée.

Ce n’est toutefois pas le politique qu’on interroge, mais l’étudiant. Car l’homme de 73 ans, la stature haute, en costume, connaît l’UNIL, et même très bien. Surtout l’Ancienne Académie, où il obtient en 1967 sa licence en Droit. «J’étais intéressé par les problèmes de société, notamment les problèmes politiques. Le Droit me paraissait être une voie qui me permettait de m’épanouir dans ce domaine.» Pour mener sa carrière d’étudiant à bien, il privilégie donc le protestantisme de Lausanne à Fribourg ou Genève. «Lausanne, parce que dans la tradition familiale catholique et valaisanne, on faisait le collège secondaire. Ensuite, il fallait connaître l’autre partie de la Suisse», explique-t-il. Pascal Couchepin pose donc ses valises dans une chambre rue du Valentin, au cœur de la capitale vaudoise «réputée pour ses études juridiques.»

En parallèle de ses études en Droit, Pascal Couchepin s’inscrit en Science politique «encore embryonnaire à Lausanne, comme partout en Suisse». Mais peu convaincu par la discipline et pour vivre agréablement, il la laisse de côté et trouve un emploi. «La première année, j’ai essayé de vivre avec 5 francs par jour. De temps en temps, j’avais réellement faim. J’amenais des pots de confiture de la maison, mais je trouvais que la vie était quand même un peu austère», livre-t-il. Il y remédie par le service militaire et par un poste à temps partiel au Service des actualités internationales de la Radio romande, qui lui rapporte 700 francs par mois. «C’était Bonanza pour l’époque», se souvient Pascal Couchepin avec enthousiasme.

Valaisan d’origine et de cœur, il rentre tous les week-ends chez lui, à Martigny. Une habitude qu’il a conservée longtemps après. «Avec mes camarades, nous rentrions à 5 h du matin s’il le fallait, mais on dormait en Valais. Je crois que je n’ai jamais dormi une nuit de samedi à dimanche à Berne lorsque j’étais conseiller fédéral.» Et à Lausanne, il met un point d’honneur à rencontrer les Vaudois. Pascal Couchepin se rend parfois au Lapin Vert, fief des étudiants valaisans, mais seulement de façon épisodique. Il a pour ambition de bien connaître le canton, ses traditions et ses paysages. Balade à cheval à Echallens, dégustation du poulet de Félicie, à Morges, avec le futur conseiller d’Etat Philippe Pidoux sont au programme de l’étudiant. «J’ai bien aimé cette période. J’étais très heureux», confie-t-il.

La politique, enfin, Pascal Couchepin la pratique rapidement. A l’occasion de rencontres et d’exercices oratoires qu’il organise le dimanche soir avec plusieurs camarades. Ils échangent des idées et critiquent les présentations des uns et des autres. «J’ai toujours été passionné par ce que pouvait faire une personne pour améliorer la société», souligne-t-il. Preuve que son goût pour les rencontres, le débat et les confrontations d’idées ne date pas d’aujourd’hui.

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